Merlin est devenu le tuteur de la petite Morgane et les liens entre le sorcier et la petite fille se font de plus en plus forts. Mais un jour, au cœur de la forêt, elle attire l’attention du dieu cerf Cernunnos, qui tente de la prendre à ses côtés, mais merlin reste vigilant. Ce qu’il ignore c’est que le dieu a pris l’apparence du chef des tribus Pictes et une seconde chance lui est offerte avec l’invasion du Castel. Leur but est simple : tuer Ygerne avant qu’elle n’enfante et s’emparer de la jeune Morgane, dont le destin est de guider les tribus Pictes. Malgré sa vigilance, Merlin échoue à protéger les deux femmes qui illuminaient sa existence. Toutefois, il parvient à extraire du corps sans vie de sa petite fille l’enfant élu des dieux. Mais le sorcier va devoir faire un cruel choix.
Ce deuxième tome d’« Excalibur Chroniques » s’avère bien plus intéressant que le premier volume car cette fois, il s’attaque à une partie de la légende arthurienne qui est rarement mise en avant dans les principales déclinaisons de cette dernière : celle de la naissance d’Arthur. Mais le personnage central de ce tome reste Morgane. Selon les périodes, la légende arthurienne en fait une gentille fée ou la pire des sorcières. D’abord alliée d’Arthur puis sa pire ennemie, Jean-Luc Istin prend, semble-t-il, la voie de la seconde hypothèse car ce tome nous décrit le plan machiavélique du dieu Cernunnos pour s’emparer de Morgane et engendrer une haine sans nom de la jeune fille pour son grand-père, Merlin. Cette hypothèse expliquerait l’acharnement que la légende lui octroie dans sa quête pour anéantir Arthur.
Merlin apparaît alors comme la source du passage du côté obscur de Morgane, lui qui préféra sauver celui devant unifier la Bretagne. Le rôle du sorcier est parfaitement dépeint par Istin qui nous donne une image très humaine de Merlin, presque affaibli par les liens personnels qui le lient à tous les protagonistes. Cette humanité nous fait presque oublier qu’il incarne la magie et le monde des dieux archaïques celtes tout comme Cernunnos, mis en opposition à la religion chrétienne envahissant la Bretagne, incarnée par Patricius. Mais si il n’y a aucun doute sur le soutien des dames d’Avalon à la cause du sorcier, Patricius se croit possédé par la volonté de dieu, pourtant, toutes les illustrations de Alain Brion nous montre un Christ dépité par son représentant sur terre, car tuer des femmes par fanatisme n’est pas un acte d’amour comme l’entendent les Évangiles.
Vraiment, cette série s’améliore clairement avec ce deuxième tome plus intéressant et ambitieux dans l’interprétation de la légende arthurienne. Une série culte en devenir ?
(Chant 2) Cernunnos
Série : Excalibur Chroniques
Scénario : Jean-Luc Istin
Dessin et couleurs : Alain Brion
Éditeur : Soleil
Collection : Soleil Celtic
Dépôt légal : 21 août 2013
Format : 234x323 mm
Pagination : 64 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782302030695
Prix public : 14,30 €
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