Genre : Action, Gangsters
Durée : 1h53
Avec Ji-seob So, Su-hyeon Hong, Man-shik Jeong, Ji-Hwan Kang, Chang-Seok Ko, ...
Un acteur blesse gravement son collègue sur un tournage lors d’une scène d’action. Pour le remplacer, il va chercher, en dernier recours, un mafieux qu’il a rencontré quelques jours plus tôt dans un bar. Celui-ci va accepter le rôle musclé, mais va avoir des problèmes avec l’équipe dû à son comportement violent...
Le pitch de départ m’a fait penser au film « La manière forte » avec Michael J. Fox , où il incarnait une star du cinéma suivant les traces d’un policier pour les besoins d’un film. Je m’attendais donc à un traitement plus ou moins similaire.
Et bien, en fait, les 2 films n’ont quasiment aucun rapport.
Rough cut est beaucoup plus intéressant et je vais me faire un plaisir de vous expliquer en quoi.
Tout d’abord, il me semble utile de parler du titre, l’original et le traduit.
Le titre original signifie littéralement « un film est un film ». Quant au titre anglais, il pourrait se traduire par « le premier montage », c’est à dire la toute première version du film . On peut donc déduire de ces 2 titres que le film va surtout parler de cinéma, et c’est bien le cas mais par forcément comme on s’y attendrait.
Je ne connais pas particulièrement le monde du cinéma mais j’en ai une vague idée, qui doit correspondre a peu près à celle de tout le monde. Le film nous montre donc comment se déroule certaines séquences et franchement des fois ça doit être vraiment pénible de recommencer, recommencer, recommencer, et recommencer encore.
Surtout que dans le cadre des films d’actions, c’est non seulement pénible mais en plus c’est fatiguant de toujours refaire cette séquence de combat ou de chute. Et ça c’est un point sur lequel, je crois, le spectateur n’est pas vraiment reconnaissant. Montrer à quel point les scènes de ce genre de film peuvent être éprouvantes et parfois dangereuses me semble donc une excellente idée.
Ca, c’est le premier point positif du film.
Le second est de rappeler au spectateur que, comme l’indique le titre original, un film est un film, ou plutôt un film n’est qu’un film. La réalité est toute autre et c’est en fait tout le propos du film. Ce qui en fait du coup un petit paradoxe puisque le film nous montre un film qui montre que ce n’est qu’un film. Vous m’avez suivi ?
Bon bref, partant de cette idée, le réalisateur nous montre avec plus ou moins de finesse, que décidément, la vie est loin d’être conforme à ce que nous montrent les films. La confrontation entre l’acteur et le gangster est d’ailleurs très bien retranscrite. Forcément, ils vont devenir plus proches mais sans pour autant devenir les meilleurs amis du monde.
Pas vraiment caricaturale mais quand même un peu stéréotypée, cette relation est d’autant lus amusante que le scénariste a joué sur les mots. Gang Pae se rapproche de Kang Pae, qui signifie voyou ou gangster et Su Ta est une autre façon de parler de star en coréen.
Tout ça pour dire que c’est un bon film, loin de l’actioner lambda, et plus proche d’une espèce de documentaire scénarisé. Tous les protagonistes sont crédibles, la réalisation est limpide avec une mise en exergue des scènes de combats bien évidemment et en toute franchise je ne lui trouve pas vraiment de défauts.
Un peu atypique, tout en conservant les codes des films d’actions, voire de buddy movie, je vous le recommande vivement si vous avez envie d’un peu de nouveautés dans la catégorie des films d’action.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Yeong-hwa-neun yeong-hwa-da
Réalisation : Jang Hun
Scénario : Ki-duk Kim
Producteurs : David Cho, Song-gyu Jo, Ki-duk Kim, Ki-duk Kim, Myung-Chul Song
Musique originale : Hyoung-Woo Roh
Image : Gi-tae Kim
Production : Kim Ki-Duk Film
© Kim Ki-Duk Film
