Au début du récit, on retrouve Léna, paumée, qui vient de franchir la Frontière et de perdre Alex.
Elle est sauvée in extremis par une colonie d’Invalides où la jeune femme va apprendre ce que cela signifie de vivre en dehors de la Société : les efforts, les privations, la maladie. Elle va aussi comprendre tout ce que la Société lui a caché, tous les mensonges et les trahisons qui ont émaillé sa vie d’avant, mais aussi la douleur de vivre après la perte d’un être cher.
Peu à peu, et malgré de nombreuses épreuves, Léna va se reconstruire, intégrer la résistance et retrouver la Société sous une fausse identité. Son travail : surveiller un Vulnérable important pour la Société.
Enlevés, les deux jeunes gens vont devoir apprendre à se connaitre et à travailler de concert malgré leurs différences. Un rapprochement qui va causer beaucoup de problèmes à Léna qui en est encore à appréhender sa nouvelle vie.
Et, lorsque la nouvelle trahison survient, la jeune femme va décider de vivre par et pour elle.
Enfin, un moment en tout cas.
La mode est aux suites, dans les films comme dans les livres. Et il est bien connu, pour les films en tout cas, que la suite est rarement à la hauteur du premier opus. Pour les livres aussi parfois.
Là où « Delirium » était puissant, violent, réaliste, où il posait de bonnes questions et où l’amour n’était qu’un déclencheur, le tome 2, dont le titre original est « Pandemonium », traîne en longueur, comme édulcoré.
Non qu’il ne s’y passe rien, mais la survie et la fuite prennent presque toute la place, ainsi que l’histoire d’amour.
Et puis, il n’y a plus de poèmes, beaucoup moins de tendresse, juste quelques émois. Au point de faire de cet ouvrage un roman de fiction basique et sans autre intérêt que l’action pour l’action.
Cela aura un bon côté : le livre se dévore dans la journée ou presque.
De critique acerbe de la société, Lauren Oliver passe à une tentative de description de la survie dans une Nature sans concession et sans pitié, que d’autres ont bien mieux réussi avant elle, dans « Enclave » par exemple.
Il est certain qu’à côté de certains post-apocalyptiques, la petite tribu de Raven prend l’apparence d’une colonie de vacances désorganisée.
Personnage clé d’ailleurs de ce récit, Raven est psychologiquement peu complexe, voir simpliste : durcie par la vie mais sensible à l’honneur et aux vies qui dépendent d’elle, c’est une femme qui reste capable de tout, ou presque, pour sa cause, y compris de trahison.
C’est d’ailleurs la trahison qui prend une grande place dans ce second opus, même si le lecteur s’en rendra compte assez tard, happé qu’il est dans le trio Julian / Léna / Alex, et c’est à peu près la seule chose qu’il risque de retenir avec une ou deux belles surprises qu’il faudra attendre cependant.
Le tome 3 doit finir cette série et, étant donné les personnages qui sont introduits dans le tome 2, il semble assez certain que les dilemmes, les impératifs et les rebondissements risquent de se succéder.
_Certainement de quoi passer encore un bon moment, mais il semble aussi probable que l’on ne s’éloigne pas du jeunesse classique.
Dommage, le premier tome était vraiment prometteur, mais qui sait, tout n’est pas joué.
Titre : Delirium (Pandemonium, 2012)
Série : Delirium (Delirium), tome 2/3
Auteur : Lauren Oliver
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Alice Delabre
Couverture : Michael Frost
Éditeur : Hachette
Collection : Blackmoon
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 374
Format (en cm) : 13,5 x 21,5 x 3,1
Dépôt légal : février 2012
ISBN : 978-2-01-202804-3
Prix : 16,00 €
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