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Alibis n°46
L’anthologie permanente du polar
Revue, n°46, polar, noir & mystère, nouvelles - articles - critiques, printemps 2013, 172 pages, 10CAD

Gagnante du Prix Alibis 2012, Véronique Bessens nous relate son périple toulousain au Festival international des littératures policières. Pour mémoire, le prix est récompensé d’une publication dans les pages de la revue, d’une bourse de 1000 CAD, d’un trophée qui pèse son poids et d’un voyage en France à un salon du polar, en partenariat avec le Consulat général de France à Québec.
Mais ça, c’était l’année dernière, car le partenariat qui dure tout de même depuis 8 ans, n’a pas été renouvelé ! Serait-ce une volonté de faire des économies en supprimant cet échange culturel, ce qui me semble d’un mauvais goût certain ? En tout cas, cette initiative s’avère des plus regrettables, la crise n’excuse pas tout.
En conclusion de son article, Véronique Bessens donne des conseils à un successeur... qui ne connaîtra pas le frisson de la découverte.



Une fois n’est pas coutume, ce n’est pas Bernard Duchesne qui signe la couverture, mais Nathalie Giguère. Toutefois, le créateur du Prix Alibis en béton armé officie toujours à l’intérieur.

Autre surprise, Richard Ste-Marie ne revient pas sur son personnage de Hämmerli. “La justice pour le mal” relate le triste retour de vacances de Leduc, au cours desquelles sa femme a été tuée. Il ne se souvient que de la grosse bague que portait le chef des ravisseurs. Il tente difficilement de reprendre une existence normale après ce drame.
Ce n’est qu’à la fin que l’entame de l’histoire prend un éclairage nouveau. On peut à juste titre s’interroger sur ce qui pouvait passer pour de la sollicitude. Était-ce intéressé ? Ou même prémédité ? Belle mise en scène.

Et ainsi naquit le vingtième siècle …” de Sébastien Chartrand est une habile variation sur le thème de Jack l’éventreur. Les meurtres de prostituées, de grogneuses comme il est dit dans la nouvelle, à Whitechapel seraient la conséquence d’un drame familial vécu dans l’enfance.
Récit très bien mené qui nous happe d’entrée. Cette époque et cette série de meurtres inexpliqués fascinent toujours et l’auteur s’est jeté avec talent dans la brèche.

Une dispute qui tourne mal et c’est le drame. Comment faire disparaître efficacement le corps ? “La faute à Péladeau” ne fait pas la part belle au personnage. Suite à cet accident, sa vie bascule définitivement du mauvais côté et il fait tout pour s’enfoncer.
L’ensemble est peut-être un peu facile et ce mystère sur l’identité de Péladeau tombe à plat. Cet effet qui se veut sûrement comique ne se justifiait pas et le sentiment final s’avère mitigé.

Camille Bouchard signe la plus longue nouvelle au sommaire. Il nous présente Alej, un jeune homme exécutant les basses œuvres de don Alfonso, le caïd local. Homme de confiance et à tout faire, car semblant dénué de tout sentiment, le boss lui donne une nouvelle mission pour plaire à une relation. Alej va-t-il enfin prendre conscience de son inhumanité ?
En utilisant la seconde personne du singulier, l’auteur prend à parti le personnage. Il ne le laisse pas tranquille, cherche à le culpabiliser, car il commet des actes innommables. Mais Alej peut-il connaître la rédemption ? Son passé sanglant ne va-t-il pas le rattraper ?
Efficace, “Au théâtre du monde” ne laisse pas de marbre face aux horreurs qui s’y déroulent et à la froideur affichée par Alej.

Les prix littéraires font-ils vendre ? Qu’apportent-ils vraiment à leurs récipiendaires ? Vaste débat auquel s’attachent cinq écrivains : Jacques Côté, Maxime Houde, Sylvain Meunier, Martin Michaud et Richard Ste-Marie, en réponse aux questions de Martine Latulippe. Très intéressant et Martin Michaud revient sur sa carrière dans une longue conversation avec Pascale Raud, ce dont on ne peut que se féliciter.

Christian Sauvé avec “Camera oscura”, belle présentation des sorties plus ou moins récentes de films au cinéma, “Le crime en vitrine” signalant les parutions du trimestre et “Dans la mire”, suite de chroniques d’ouvrages, clôturent ce numéro 46 qui affiche 172 page au compteur.

Une revue toujours aussi efficace, qui mérite toujours autant de s’y attarder.


Titre : Alibis
Numéro : 46
Comité de rédaction et direction littéraire : Martine Latulippe, Jean Pettigrew
Couverture : Nathalie Guiguère
Type : revue
Genres : nouvelles, entretiens, articles, critiques
Site Internet : Alibis ; numéro 46 
Période : printemps 2013
Périodicité : trimestriel
ISSN : 1499-2620
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 172
Prix : 10 CAD



François Schnebelen
18 juin 2013


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