Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Casshern
Film japonais de Kazuaki Kiriya (2004)
26 octobre 2005


Genre : Science-Fiction (futur apocalyptique)
Durée : 2h21

Avec Yusuke Iseya (Tetsuya Azuma & Casshern), Kumiko Asö (Luna Kôzuki), Akira Terao (Kôtaro Azuma, le généticien), Toshiaki Karasawa (Brai, le leader des mutants), Kanako Higuchi (Midori Azuma, la mère de Tetsuya), Fumiyo Kohinata (Dr. Kôzuki), Hiroyuki Miyasako (Akubone), Mayumi Sada (Sagray), Jun Kaname (Barashin), etc,.

Déjà diffusé en avant première lors des Utopiales Nantaises 2004, « Casshern » devrait étonner bien des spectateurs et provoquer bien des débats. Le premier concernant directement l’état global du cinéma français, enfermé dans ses petites certitudes et totalement incapable de produire un tel ovni cinématographique pour cinq misérables millions d’euros...

Oui, « Casshern » étonne, épate, impressionne, lasse parfois et énerve même un peu sur la fin avec une morale à deux sous, voix off didactique comprise.

Est-il possible de résumer cette œuvre étrange ? Sans être persuadé de la réussite de l’entreprise, on peut tenter le coup !

Prenons un futur mal embarqué où une guerre entre le continent asiatique unifié et une Europe à la dérive n’a laissé qu’un monde à la ramasse, pollué à l’extrême et régenté par une société aux tendances « big brother » assez prononcées. Lorsqu’un scientifique pense avoir trouvé une piste miraculeuse et curative pour l’être humain contaminé, c’est en fait l’armée qui tire les ficelles d’une expérience qui tournera mal, fera naître une race de mutants pourchassés qui finiront par vouloir se venger de la race humaine en l’exterminant !

Seulement, derrière l’histoire inspirée par un dessin animé japonais des années 70, se cache un conte finalement très philosophique sur la destinée de l’espèce humaine. Et puis (et surtout), la réalisation qui utilise toutes les ressources des arts numériques -soyons honnêtes, la technique poussée à ce point à son paroxysme devient une force créatrice incontestable- étonne et enflamme l’imaginaire du spectateur.

La première heure est de ce point de vue totalement enivrante. Belle, inspirée, poétique, originale, graphique, il est impossible de résister à l’originalité créatrice des images proposées. On pense parfois à Bilal, aux architectures grandioses de la fin du dix-neuvième siècle, les références affluent, se bousculent parfois mais quel plaisir ! Quitte à en oublier un peu le fond narratif qui, néanmoins, on le comprendra plus tard, garde une logique assez implacable, ce film annonce incontestablement un tournant. Il ne peut s’agir d’un coup d’épée dans l’eau, quelque chose est en train de naître qui pourrait bien révolutionner le futur du cinéma.

Évidemment, tout n’est pas parfait dans « Casshern ». Certes, Kazuaki Kiriya a parfois refusé d’utiliser sa paire de ciseaux au montage, il livre aussi quelques scènes un peu trop marquées par la gestuelle japoniaise des super héros à deux balles de la production TV du Pays du Soleil Levant et comme nombre de ses compatriotes, il s’oublie parfois dans une vision ultra violente de l’humanité (c’est que là-bas, on peut causer métaphysique et s’éclater la tronche dans la seconde suivante).

Cependant, la puissance de la vision, l’ambition élevée du propos et la richesse d’un casting où l’on retrouve un acteur phare du grand Kurosawa (Akira Terao en généticien amoureux) et une superbe Kumiko Asô, rangent « Casshern » dans la catégorie des films que l’on ne peut oulier.

Vraiment, voilà un jeune réalisateur (né en 1968) qui nous prouve sa capacité à développer un imaginaire flamboyant tout en étant apte à tout filmer (du drame intimiste aux scènes d’actions guerrières) avec un brio déjà épatant. Il vaudrait mieux ne pas oublier Kazuaki Kiriya, si la grande production international ne le mange pas, on devrait très vite reparler de lui.

Stéphane Pons

FICHE TECHNIQUE
Réalisation, Cinématographe, Montage, Scénario : Kazuaki Kiriya
Co-scénaristes : Shôtaro Suga, Dai Satô

Producteurs : Toshiaki Wakabayashi, Hideshi Miyajima, Toshiharu Ozawa
Directeur artistique : Yûji Hayashida
Superviseur effets spéciaux : Toshiyuki Kimura
Superviseur des CG : Harushiko Shôno
Costumes : Mishiko Katamura
Lumières : Yoshimi Watabe
Son : Masato Yano
Musique : Shirô Sagisu & Satoshi Tomie
Bande Originale : Hikaru Utada

Production : Productions Shochiku
Distribution : CTV International & Studio Canal
Presse : Bossa Nova (Michel Burstein, Paris)

SITE INTERNET
http://www.casshern.com (en Anglais ou en Japonais, au choix)


Stéphane Pons
24 octobre 2005



JPEG - 15.4 ko



JPEG - 12.6 ko



JPEG - 17.6 ko



JPEG - 21.2 ko



JPEG - 17 ko



JPEG - 17.6 ko



JPEG - 19.7 ko



JPEG - 18.8 ko



JPEG - 9.8 ko



Chargement...
WebAnalytics