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Asch Mezareph (L’)
Jean-Pierre Favard
Éditions Lokomodo, n°34, roman (France), thriller ésotérique, 536 pages, mars 2013, 9,90€

Lorsque son père lui annonce à elle et sa mère détenir des vieux papiers reçus du notaire dont le cadavre vient juste d’être repêché dans un cours d’eau, la curiosité d’Émilie s’en trouve attisée. Peu après, son père reçoit la visite de mystérieux inconnus qui repartiront bredouilles mais le laisseront en triste état.
Émilie sent le danger et l’urgence de creuser le sujet. Ces documents recèlent un secret semble-t-il sévèrement gardé.
Heureusement que l’adolescente peut compter sur William, son petit copain, et ses amis pour avancer dans les révélations.



Pour la présente édition, Jean-Pierre Favard a revu et corrigé la trilogie alchimique dont les volumes sont parus entre 2003 et 2007. Elle fait donc partie de ses premières œuvres et, malgré la révision, cela s’en ressent.
En effet, les ficelles du début s’avèrent assez grosses. Le père sait détenir un redoutable secret, un de ceux qu’il vaut mieux garder pour soi de peur que cela ne s’ébruite. Et lui ne trouve rien de mieux à faire que de tout dire à sa femme et sa fille. Il reconnaît faire une bêtise, les mettre ainsi en danger et leur demande de ne rien divulguer. Bien sûr, Émilie s’empresse de se trahir, allant même plus loin, auprès du premier inconnu venu.
Sans ces indiscrétions, il faut avouer que l’histoire aurait tourné court.

Après ces facilités scénaristiques, Jean-Pierre Favard oscille entre le présent et différentes époques du passé. Sur ce dernier point, il nous plonge directement dans des épisodes réels ou imaginaires, ou revient dessus à travers les recherches d’Émilie ou des discussions. À bien y regarder, ces parties sont assez importantes et pourraient au premier abord sembler rébarbatives, ce qui n’est pas le cas. L’auteur réussit parfaitement à nous les faire digérer, à ne pas nous lasser avec ces retours parfois obscurs, mais qui ont un lien avec l’affaire.
Jean-Pierre Favard aime sa région, cela se sent, car il la met très bien en scène, sachant nous intéresser à son Histoire et à ses mystères.

On se prend vite à ce jeu temporel, le plus prenant n’étant même pas les événements arrivant à l’héroïne et ses amis, mais ce qui y conduit.
En effet, cette partie s’avère plus complexe et plus fouillée qu’un présent qu’il éclipse et qui aurait mérité d’être plus soigné. La faute notamment à une héroïne acceptant trop facilement ce qui lui arrive et pardonnant contre tout bon sens certains actes.

C’est ainsi que ce roman peut agacer à un certain niveau. On aurait aimé la même rigueur sur tous les plans, d’autant qu’il se lit très facilement, les pages ne comptant pas trop de lignes se tournent vite.
Au rang des thrillers ésotériques, « L’Asch Mezareph » n’en séduira pas moins la majorité appréciant de lire tout en s’instruisant.

Depuis cette trilogie alchimique, Jean-Pierre Favard a fait du chemin, il a progressé et corrigé les quelques réserves exprimées ici. C’est toujours risqué de ressortir des œuvres antérieures et diffusées plus confidentiellement après d’autres plus abouties, telles que ses recueils « Le Destin des Morts » et « Belle est la Bête ».


Titre : L’Asch Mezareph
Auteur : Jean-Pierre Favard
Intégrale constituée de : La Commission des 25 (éditions Nykta, 2003), Le Coffret d’Essarois (éditions du Panier d’Orties, 2006) et La Montagne Noire (éditions du Panier d’Orties, 2007)
Couverture : Jimmy Kerast
Éditeur : Lokomodo
Site Internet : Roman (blog éditeur) ; Page Facebook consacrée au livre
Pages : 536
Format (en cm) : 11 x 17
Dépôt légal : mars 2013
ISBN : 978-2-35900-159-4
Prix : 9,90 €



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François Schnebelen
5 juin 2013


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