J’espérai que ce douzième signe zodiacal serait l’occasion d’introduire le prochain et dernier opus, d’enrichir ainsi la trame principale. Malheureusement, il n’en est rien. Une fois encore, le scénario de cet épisode traite du talent d’un possesseur de talisman, indépendamment des autres albums. Il laisse ainsi au prochain volume la lourde tâche de lier tous les récits, de révéler tous les secrets. Cette tâche me paraît difficile, voire impossible, tant les histoires divergent.
La trame de cet épisode est assez originale. Franck Salmon possède le talisman du poisson et, grâce à lui, il maîtrise le pouvoir d’invisibilité. Cet homme discret, effacé même selon certains, est vite apprécié par son entourage. Mais personne ne soupçonne l’ambition qui ronge Franck. Son propre pouvoir ne lui suffit plus. Il apprend alors l’existence d’un mythe entourant douze gravures représentant des divinités grecques. Selon cette légende, celui qui réussirait à réunir ces œuvres et à prononcer la formule adéquate se verrait doté du pouvoir des dieux. La tentation est trop grande pour la soif de Franck, qui décide de profiter de son talent pour voler les tableaux au Rijksmuseum d’Amsterdam. Une traque contre ce voleur étrangement insaisissable commence alors…
La quête de Franck pour ces douze reliques ressemble étrangement à celle de la mystérieuse femme rousse pour les talismans. D’ailleurs, en découvrant la légende des gravures, le lecteur pense d’abord que cette digression profitera à la trame de fond de la série, que les auteurs exploitent ce douzième tome pour construire l’intrigue principale. Malheureusement, il n’en est rien. Le parallèle est évident, mais cet opus ne constitue pas un pont, une sorte de liant, avec les onze précédents volumes. Cet album reste un one-shot et les liaisons avec les autres BD demeurent très limitées. On pourrait presque croire que les auteurs ont profité de ce livre pour mettre en image une autre fin de la saga, finalement mise de côté.
Cette histoire est cependant l’occasion de retrouver quelques connaissances, comme Selena Takian, la détentrice du talisman de la vierge, ou la jeune femme rousse (qui n’occupe plus seulement la dernière planche). Tilda Leoni, qui possède le médaillon du Lion, est également rapidement mentionnée. Même si ce n’est pas suffisamment pour donner de la consistance à la série, le clin d’œil est appréciable.
Je n’ai pas été impressionné par les dessins de Sinisa Banovic. Les visages parfois déformés et les encrages trop marqués selon moi entravent un peu la lecture. Les personnages ont souvent la même expression, avec la bouche entre-ouverte. Les véhicules sont assez mal modélisés. Certains décors, comme le pub Big Fish, sont en revanche détaillés et semblent très vivants. J’ai particulièrement apprécié les cases représentant la page de recherche Google concernant l’homme invisible. Après vérification, c’est exactement ce que l’on trouve en effectuant nous-même la recherche. Le souci de réalisme est louable. Mais globalement, contrairement à quelques opus de la série, les graphismes ne relèvent pas le niveau la BD. Celle-ci ne restera donc pas dans les annales.
Il ne reste plus qu’un album pour conclure la série. Les attentes, et les craintes, sont maintenant très grandes…
(T12) L’Expérience du Poissons
Série : Zodiaque
Scénario : Eric Corbeyran
Idée originale : Guy Delcourt
Dessin : Sinisa Banovic
Couleurs : Dimitri Fogolin
Illustration de couverture : Thomas Ehretsmann
Éditeur : Delcourt
Collection : Machination
Dépôt légal :6 février 2013
Format : 240 x 320 mm
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 978-2-7560-2402-8
Prix Public TTC : 13,95 €
A lire sur la Yozone :
Zodiaque (T1) Le Défi du Bélier
Zodiaque (T2) Le Secret du Taureau
Zodiaque (T3) Le Choix du Gémeau
Zodiaque (T4) L’Héritage du Cancer
Zodiaque (T5) La Part du Lion
Zodiaque (T6) Le Supplice de la Vierge
Zodiaque (T7) Le Jugement de la Balance
Zodiaque (T8) La Technique du Scorpion
Zodiaque (T9) Le Voyage du Sagittaire
Zodiaque (T10) Le Pouvoir du Capricorne
Zodiaque (T11) La Malédiction du Verseau
Illustrations © Banovic et Delcourt (2013)
