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Survivre
Film islandais de Baltasar Kamakura (2012)
24 avril 2013

***,5



Genre  : Drame
Durée  : 1h33

Avec Ólafur Darri Ólafsson (Gulli), Jóhann G. Jóhannsson (Palli), Þorbjörg Helga Þorgilsdóttir (Halla), Theodór Júlíusson (Le père de Gulli), María Sigurðardóttir (La mère de Gulli), Björn Thors (Hannes), Þröstur Leó Gunnarsson (Lárus), Guðjón Pedersen (Erlingur), Walter Grímsson (Raggi), Stefán Hallur Stefansson (Jón), …

Rares sont les films islandais à parvenir jusqu’à nous. « Djúpið  », dans sa langue originelle, est de ceux-là. Inspiré d’un fait réel adapté au théâtre, il relate le naufrage d’un chalutier au large des côtes islandaises durant l’hiver 1984 et l’incroyable épopée de Gulli, l’unique survivant, qui va miraculeusement parvenir à rejoindre les côtes après 6 heures passées à nager dans les eaux glacées.

Baltasar Kamakura débute le récit la veille au soir du drame. Une mise en bouche sous la forme d’une chronique de la vie des pêcheurs du grand nord. Une soirée. La rencontre dans un bars de Gulli avec le nouveau cuistot de son équipage (cuistot qui porte au passage un t-shirt des Cramps).
En quelques minutes, Baltasar Kamakura esquisse un portrait glacé, et un poil désespéré de la vie des marins pêcheurs islandais. Un environnement hostile où l’alcool, omniprésent, est une échappatoire à l’ennui. Il prend également le temps de nous présenter les familles des futures victimes.

La suite se déroule, du moins dans un premier temps, à bord du bateau. La première journée de cette partie de pêche qui va être écourter en soirée par le naufrage éclair du chalutier que le filet, solidement accroché par un récif, va faire basculer. Dans l‘impossibilité de détacher le canot de sauvetage, les membres de l‘équipage parvenus à s‘extraire de la coque, n’ont que la solution de se jeter à l’eau. Une eau d’une température inhumaine.
Pourtant, Gulli ne va pas se noyer, comme ses compagnons. Il va résister au froid et nager six heures durant. A la grande surprise du spectateur, le film étant tourné de façon très réaliste on ne donne pourtant pas cher de sa peau, Gulli parvient à rejoindre la côte. Il échoue sur une côte qui porte les stigmates d’une irruption volcanique, dont Baltasar Kamakura profite pour illustrer sous la forme d’un flash-bask un épisode passé de la vie de Gulli, et un autre péril de l’Islande.
Péril toujours très actuel, il y a tout juste 3 ans (le 20 mars 2010) l’Eyjafjöll faisait encore des siennes, provoquant de nouveaux exodes massifs de population.
Un élément qui dans le film vient nourrir le cheminement intérieur du héros. Il n’est d’ailleurs pas au bout de ses peines. Confronté à l’incrédulité des médecins et scientifiques sur sa survie miraculeuse, il se retrouve sujet de diverses expériences lui faisant revivre certains aspects pénibles de son périple.

Il est néanmoins à préciser, vu l’étendu des talents de Baltasar Kamakura, qui passe brillamment de la comédie romantique (« 101 Reykjavik ») au thriller (« Jar City ») ou de la petite production islandaise (« Brúðguminn ») à la grosse machine hollywoodienne (« Contrebande »), que « Survivre » n’est ni un survival héroïque, ni un thriller, mais un film témoignage hyper réaliste de de la vie de gens ordinaires, dont l’un d’eux, confronté à des circonstances exceptionnelles, glisse bien malgré lui dans l’extraordinaire.

PS : Ne quittez pas votre siège immédiatement à l’apparition du mot fin. Des images du vrai Gulli accompagnent la première partie du générique. Ce qui permet de constater la volonté réaliste de Baltasar Kamakura.

FICHE TECHNIQUE

Titre original : Djúpið 
Réalisation  : Baltasar Kormákur
Scénario  : Jón Atli Jónasson, Baltasar Kormákur
Producteur  : Agnes Johansen, Baltasar Kormákur
Coproducteur  : Egil Ødegård .
Musique originale : Daníel Bjarnason, Ben Frost
Image  : Bergsteinn Björgúlfsson
Montage  : Sverrir Kristjánsson, Elísabet Ronaldsdóttir
Création des décors : Atli Geir Grétarsson
Direction artistique : Gunnar Pálsson
Costumes  : Helga I. Stefánsdóttir
Son  : Ingvar Lundberg
Effets visuels : Dadi Einarsson, Julie Fischer
Production  : Blueeyes Productions, Filmhuset Produksjoner
Distribution  : Bac Films


Images © Bac Films



Bruno Paul
21 avril 2013



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