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Lost Paradise (T6)
Toru Naomura
Ki-oon

Connaissez-vous vraiment l’histoire de la princesse, du beau chevalier et du roi démoniaque ? Il existe une fin et une interprétation de l’histoire du Chemin du Paradis que peu de gens connaissent. En réalité, la princesse X détestait le roi L et fit croire à tous que ce dernier était démoniaque, convainquant même le noble chevalier. Seulement, les enlèvements de la princesse étaient plus par dépit car le roi L subissait la pression de son peuple. A la fin, le chevalier comprit qu’il devait trouver une solution pour rendre le roi et la princesse heureux et choisit de rester neutre, partant à la recherche de la solution pour son dilemme.



Dans son semi-coma, Sora se remémore son enfance et sa rencontre avec Tsuki, comment elles sont devenues des amies et comment elle a découvert que le père adoptif de Tsuki la battait... Seulement, rien de ce qu’elle a vécu n’était vrai car elle était depuis le début manipulée par une Tsuki endoctrinée pour détester les hommes, comme l’ex-femme de son père, dévorée par l’ambition, reniant son propre fils pour développer sa carrière. Mais quelque part, Sora ressentait que ce qu’elle faisait était mal car sinon, pourquoi cet homme sensé être mauvais pleurait-il devant elle ? Et si ce jeu misogyne n’était qu’apparence, que mensonge pour sortir la société Iwahijiri de la sphère dans laquelle elle s’était enfoncée ? Il est temps que le chevalier sauve sa princesse X mais aussi le roi L.

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Dès les premières pages de ce sixième et dernier tome, une pensée me frappa de front : pourquoi seulement maintenant ? Car la théorie de nous explose alors Toru Naomura est en elle-même passionnante puisqu’il retourne le gentil conte de fée pour nous le montrer comme, en réalité, un pur mensonge devant inverser le rôle des gentils et des méchants. Bien évidemment, le lecteur ne peut que penser au terrible final de « Magic Knight Rayearth », avec une logique similaire : tout est mensonge et les héros doivent en réalité réaliser l’opposé de ce qu’ils pensaient être le bien. Seulement, le vrai problème ne vient pas de cette théorie mais de son intégration dans l’histoire. Certes, tout le monde ne peut se vanter de posséder l’extrême talent des Clamp, mais Toru Naomura semble, en fait, totalement dépassé par son récit.

Et il faut bien avouer que le lecteur ne peut qu’être médusé par le déroulement des événements où les jeunes filles torturées pardonnent à leurs tortionnaires et où ces derniers se retrouvent terrassés par le remord. Pris au premier degré, sans recul, et avec un esprit d’analyse trop basique, Toru Naomura apparaît comme totalement incohérent et pire que cela, bricolant un final abracadabrantesque. Seulement, en regardant de plus près chacun des tortionnaires, sa logique était déjà bien présente et on s’étonnait déjà, à l’époque, que les demoiselles soient si fatalistes. Ah, syndrome de Stockholm quand tu nous tiens ! Des signes avant-coureurs étaient parsemés dans le tome 5 et il était évident que L n’avait aucune envie de combattre Sora.

Seulement, à vouloir conclure trop vite, Toru Naomura devient incompréhensible. Pourquoi la société Iwahijiri a-t-elle donc créé cette académie misogyne alors que son PDG était contre ? On ne saura jamais pourquoi Karin n’est pas intervenu plus directement. De plus, quel age a donc finalement ce personnage squattant à peu près toutes les périodes ? Là aussi, un peu plus d’explication aurait été bienvenue. Enfin, le mystère sur les symboles et les jeunes filles qui les portaient restera complet. Trop d’interrogations, trop de raccourcis narratifs ont finalement eu raison de ce tome 6 qui aurait mérité bien plus.

Décidément, « Lost Paradise » n’est jamais parvenu à trouver un véritable fil rouge, un scénario précis. On ne retient en fait qu’une série d’idées, plus ou moins bonnes, plus ou moins bien développées, mais malheureusement manquant de liant narratif, de cohérence. Un tel sujet aurait mérité au moins le double de tomes pour expliquer le minimum vital pour comprendre et surtout adhérer au choix scénaristique de Toru Naomura.


Lost Paradise (T6)
- Auteur : Toru Naomura
- Traducteur  : Fedoua Lamodière
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 178 pages
- Date de parution : 28 février 2013
- Numéro ISBN  : 978-2-35592-498-9
- Prix : 7,65 €


A lire sur la Yozone :
Lost Paradise (T1 et 2)
Lost Paradise (T3)
Lost Paradise (T4 et 5)


© Toru Naomura / SQUARE ENIX CO., LTD.
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
19 avril 2013




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