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Fille du Roi des Elfes (La)
Lord Dunsany
Gallimard, Folio SF, roman traduit de l’anglais (Irlande), fantasy, 308 pages, janvier 2013, 7,50€

Dans le val des Aulnes, le calme règne depuis 700 ans. En mal de nouveautés et pour se faire connaître de l’extérieur, le parlement composé de 12 membres exprime le souhait d’être gouverné par un roi aux pouvoirs magiques.
L’actuel souverain envoie alors son fils, Alveric, chercher pour épouse Lirazel, la fille du roi des Elfes. L’équilibre entre les deux contrées s’en trouve chamboulé.



Écrit en 1924, « La Fille du Roi des Elfes » qui peut être classé au rang des romans fondateurs de la fantasy surprendra les accrocs à ce genre. Il ne dépasse pas les 300 pages, il n’y a pas de grandes batailles, les complots en tout genre en sont quasi exempts, les personnages ne sont pas légion, personne ne cherche à prendre la place du souverain... bref, rien à voir avec ce que l’on peut lire aujourd’hui.

En commencer la lecture revient à se retrancher dans un havre de paix, à ne pas voir le mal dans le moindre recoin. Le début en rend tout de suite compte : le roi est à l’écoute de ses sujets et accède immédiatement à leur requête, ne doutant pas du succès de son fils, pourtant envoyé en terrain quasi inconnu et réputé pour ne pas répondre aux même lois que le sien.
Alveric, moins naïf, s’arme d’une épée magique, car il sait qu’une vulgaire arme ne saurait le protéger en territoire enchanté, et il parvient à ses fins sans trop de problèmes.
Le cadre est planté : Lirazel, le trésor de son père, arrive chez les mortels. Malgré son grand âge, elle est pleine d’insouciance, à mille lieues des soucis terrestres. Elle y découvre notamment l’intolérance humaine et le passage du temps. Le roi des Elfes dispose de trois sorts majeurs. Comment en disposera-t-il pour récupérer et garder sa fille à ses côtés ?

Gardons tout de même une part de mystère pour mieux savourer cette histoire pleine de bons sentiments et donc non dénuée d’ingénuité. C’est ce qui en fait justement son charme un peu suranné.
Le lecteur prendra du plaisir à suivre une quête désespérée, à assister aux résultats du souhait émis par le parlement des Aulnes qui le verra des décennies plus tard d’un autre œil et discernera bien des thèmes repris plus tard.
Les pages défilent dans une espèce de quiétude de bon aloi et on ne peut qu’adhérer à ce classique aux vertus apaisantes.

Une fois fini, on ne peut s’empêcher de regretter la surenchère souvent de mise dans la fantasy actuelle. Si elle est parfois utilisée à bon escient, l’effet est aussi à l’occasion désastreux. « La Fille du Roi des Elfes » a encore bien des leçons à donner aujourd’hui.
Si ce n’est pas encore fait, car il a déjà connu maintes rééditions, lisez cet ouvrage de Lord Dunsany, vous ne le regretterez pas et oublierez notre quotidien bien loin des sentiments évoqués.


Titre : La Fille du Roi des Elfes (The King of Elfland’s Daughter, 1924, révisé en 1951)
Auteur : Lord Dunsany
Traduction de l’anglais (Irlande) : Brigitte Mariot
Première édition française : Denoël Lunes d’Encre (2006) pour cette traduction
Couverture : Aurélien Police
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 308
Format (en cm) : 10,8 x 17,9
Dépôt légal : janvier 2013
ISBN : 978-2-07-044897-5
Prix : 7,50 €



François Schnebelen
1er avril 2013


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