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Bifrost n°69
Rédacteur en Chef : Olivier Girard
Revue, n°69, science-fiction, nouvelles – articles - critiques, janvier 2013, 192 pages, 11€

Alors que le numéro 69 se prêtait parfaitement à un spécial Sexe et Science-Fiction, l’équipe de « Bifrost » a préféré le thème plus soft (?) de Culture Rock & Science-Fiction. La revue n’aurait-elle pas loupé le coche ?



Sur les quatre nouvelles au sommaire, trois auteurs reviennent sur le passé, évoquant des grandes figures du Rock : Brian Wilson des Beach Boys dans “Cabinessence ou la vie de Brian” de Jacques Barbéri, Brian des Rolling Stones dans “Winnie l’ourson ne se pique pas” de Stéphanie Benson et Bob Dylan dans “Le manteau noir” de Daniel Walther.
Seul Alastair Reynolds nous présente le futur du rock.

Les trois textes français au sommaire ne sont pas sans points communs. Les rock-stars sont loin d’être à jeun et leur perception de la réalité se révèle des plus fluctuantes.
Dans “Cabinessence ou la vie de Brian” de Jacques Barbéri, Brian Wilson voyage dans l’espace et le temps à partir de ses toilettes, point d’ancrage autour duquel toutes les substances illicites absorbées le font osciller.
Pour Stéphanie Benson, ignoré et rejeté par le grand Mick, Brian se retrouve dans une maison hantée. La fin d’une fête à tout casser le plonge en plein délire. La demeure abrite de sympathiques pensionnaires évanescents comme le révèle le titre : “Winie l’ourson ne se pique pas”.
Daniel Walther envoie Bob Dylan chez une groupie. Partie de jambes en l’air en perspective et, comme elle habite au Nouveau-Mexique, Bob rencontre un indien, dont la sœur ne manquera pas de l’exciter et qui l’invite à une étrange cérémonie. Et toujours un mystérieux inconnu observant les événements : “Le manteau noir”.
Trois dérives allant souvent de pair avec cette culture, bien mises en scène par ces trois auteurs et non dénuées d’une certaine nostalgie.

Alastair Reynolds, même s’il glisse de temps à autres des noms connus, a inscrit “Live at Budokan” dans l’avenir. Quel futur pour le rock s’il veut continuer à intéresser les foules ?
Certains producteurs ne manquent pas d’imagination, mais les modes changent, la concurrence s’adapte, alors il faut sans cesse innover, prendre des risques pour garder de l’avance. Le succès est à ce prix.
Le Rock n’est pas mort ! Alastair Reynolds nous en propose un prolongement étonnant, agréable contrepoint par rapport à ses trois devanciers.

La partie rédactionnelle du dossier Culture Rock & Science-Fiction s’avère très imposante avec de nombreux articles. Tous ne figurent pas dans les pages de ce numéro, la matière était telle qu’une partie est disponible uniquement sur le site du Bélial’.
Leur lecture à la suite apparaît ardue ; personnellement j’ai préféré laisser un temps de repos entre chaque, surtout qu’ils ne sont pas sans se recouper.
Alors qu’Éric Holstein et Norman Spinrad nous présentent les influences du rock dans la science-fiction, Jean-Marc Ligny s’étend sur la réciprocité, c’est-à-dire sur le rock inspiré de la SF (“La SF est-elle soluble dans le rock ?”). Article à mes yeux le plus intéressant et le plus prenant, car il a choisi de partager son expérience personnelle sur le sujet.
Philippe Thieyre nous plonge dans le rock psychédélique et Richard Comballot dans le rock progressif.
Fort à propos, une liste d’ouvrages répondant au thème nous est donnée, ainsi qu’une liste de cent albums rock et SF.
Un dossier très fourni démontrant tout le sérieux de « Bifrost » en la matière, et ce n’est pas la large partie Critiques qui me fera mentir. Il est à noter que la tendance de chroniquer des ouvrages parus hors collections dédiées tend à se répandre. Il faut donc voir au-delà des étiquettes et « Bifrost » nous permet de trouver ces livres sortis en douce.
Remarquons aussi que la revue s’achève sur une vitrine des meilleures parutions en poche et que les célèbres Razzies n’existent plus.
Le film « Prometheus » = catastrophe ambulante en termes scientifiques pour Roland Lehoucq et il le prouve !

Un « Bifrost 69 » de bonne tenue qui ne ravira peut-être pas tout le monde par son orientation rock couvrant plus des trois quarts des pages, mais qui est une mine d’informations sur le sujet, tout en nous divertissant agréablement. Et puis, ça change des numéros centrés autour d’un écrivain avec des dossiers se ressemblant finalement.
Expérience à renouveler. Et le S…, c’est pour quand ?


Titre : Bifrost
Numéro : 69
Rédacteur en chef : Olivier Girard
Couverture : Francisco Varon
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, nouvelles, entretien, etc.
Sites Internet : le numéro 69, la revue (Bifrost) et l’éditeur (Le Bélial’)
Dépôt légal : janvier 2013
ISBN : 978-2-913039-66-7
Dimensions (en cm) : 14,9 x 21
Pages : 192
Prix : 11€



François Schnebelen
11 mars 2013


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