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Blancanieves
Film espagnol de Pablo Berger (2012)
23 janvier 2013

*****



Genre  : Drame
Durée  : 1h44

Avec Maribel Verdú (Encarna), Daniel Giménez Cacho (Antonio Villalta), Ángela Molina (Doña Concha), Pere Ponce (Genaro), Macarena García (Carmen), Sofía Oria (Carmencita), Josep Maria Pou (Don Carlos), Inma Cuesta (Carmen de Triana), Ramón Barea (Don Martín), Sergio Dorado (Rafita), ….

Perpétuelle source d’inspiration, Blanche Neige, vedette encore il y a quelques mois d’un film d’Héroïc Fantasy à la mode seigneur des anneaux, est sujette à peine l’année débutée d’une nouvelle « revisitation » façon Dreyer Gance matinée de Browning. Autrement dit sous la forme d’un film muet en noir et blanc sur lequel plane ostensiblement l’influence de « Freaks ».

Si on retrouve effectivement les éléments du conte, exception faite du miroir magique, Pablo Berger, inspiré par une photo d’un toréador, a transposer le récit dans l’Espagne des années 20 et fait de Blanche Neige, la fille du roi des matadors. Sa mère morte en couche, et son père (Daniel Giménez Cacho) devenu paraplégique suite à un accident de Corrida le jour de sa naissance, Carmencita (Sofía Oria) est élevée par sa grand-mère (Ángela Molina) jusqu’à l’arrêt cardiaque de cette dernière.

Entre temps, Encarna (Maribel Verdú), l’infirmière qui s’occupe de son père, ait parvenu à mettre le grappin dessus. Désormais, mariée au toréador en fauteuil roulant, elle règne sur le domaine familial et voit d’un très sale oeil le retour de sa belle fille dans les parages.
Circonstance dont Pablo Berger profite pour ouvrir une parenthèse sur un autre conte (ce ne sera le seul), la belle mère traitant la toute jeune Carmen comme Cendrillon, et densifier son intrigue, ses personnages, mais aussi l’implication des spectateurs, par le rapprochement “secret” du père et de sa fille.
Une relation rarement exposée jusque là et qui, renforcer par les circonstances présentes, le père cloué dans un fauteuil et Carmencita interdite de séjour à l’étage où il végète, offre ici des séquences d’une grande charge émotionnelle.
La beauté de la photographie, de ce noir et blanc magnifique, le jeu de ses acteurs, et la partition de Alfonso de Vilallonga ne sont certes pas exempts de responsabilité. Que ce soit la précise et méthodique façon de revêtir la tenue de torero, une séquence de flamenco qui finira malheureusement mal, ou les jeux improvisés entre le père et la fille, sans oublier les enseignements de passes de Cape de ce dernier, ce Blanche Neige muet en noir et blanc a déjà laissé des traces indélébiles sur vos rétines et vos tissus mémoriels avant de s’engager sur sa seconde partie.

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Car comme dans le conte, Encarna va fomenter le meurtre de sa gênante belle fille. Non pas car son beau miroir lui a dit qu’elle était plus belle.... mais parce qu’elle nuit dangereusement à son épanouissement de son pouvoir et de sa vie sexuelle. Son chauffeur, amant, homme à tout faire, laissera d’ailleurs Carmen, devenue une belle et jolie jeune femme sous les traits de Macarena García, pour morte.
Qui, bien entendu, comme dans le conte, est recueillie par un groupe de nains.
Mais pas n’importe quels nains. Une troupe de nains toreros qui propose de ville en ville un numéro de parodie Corrida. Ceux sont eux qui vont donner à Carmen le nom de Blancanieves. Et c’est aussi grâce à eux qu’elle revêtira à son tour l’habit d’or et de lumière et sera reconnue comme la fille de son père. Mais je ne vous en dit pas plus. Une élégante et très belle méchante femme vêtue de noir armée d’une pomme rouge pourrait étouffer dans l’oeuf son triomphe...

Car si, en dépit de ses aménagements, Pablo Berger est resté jusqu’à présent fidèle au conte, il s’en démarque dans sa conclusion. Ben, oui, « Blancanieves », ça se passe en Espagne dans les années 20. Alors il y a effectivement des nains, ou des personnes de petites tailles si vous préférez, mais pas de lutins, de fées ou autres trolls.

Mention spéciale, devant la caméra à la jeune et délicieuse Sofía Oria, dans son premier rôle, celui de Carmencita, à son alter ego adulte, Macarena García, ainsi qu’à la beauté des 3 autres très belles femmes du casting : a savoir Ángela Molina (la grand-mère), Inma Cuesta (la mère), Maribel Verdú (la belle mère).
Derrière la caméra, entre la photo, les costumes, les décors, la direction artistiques, il y aurait trop de monde à citer.
D’où, certainement, les 12 nominations du film aux prochains Goyas.

FICHES TECHNIQUES

Titre original : Blancanieves
Réalisation  : Pablo Berger
Scénario  : Pablo Berger
Producteur  : Pablo Berger, Ibon Cormenzana, Jérôme Vidal
Producteur associé : Sandra Tàpia
Producteurs exécutifs  : Jeremy Burdek, Nadia Khamlichi, Adrian Politowski, Gilles Waterkeyn
Musique originale : Alfonso de Vilallonga
Image  : Kiko de la Rica
Montage  : Fernando Franco
Distribution des rôles : Rosa Estévez
Création des décors : Alain Bainée
Création des costumes  : Paco Delgado
Maquillage  : Sylvie Imbert, Fermín Galán
Production  : Arcadia Motion Pictures, Noodles Production, Nix Films, Sisifo Films AIE, Thekraken Films, A.I.E., Mama Films, arte France Cinéma, Canal+ España, Instituto de la Cinematografía y de las Artes Audiovisuales (ICAA), Le Tax Shelter du Gouvernement Fédéral de Belgique, Motion Investment Group, Televisió de Catalunya (TV3), uFilm
Distribution  : Rézo Films

LIEN(S) YOZONE

=> L’interview de Pablo Berger (Scénariste et réalisateur)
=> La bande annonce
=> La galerie de photos
=> Le Yo-Welcome de Pablo Berger


Image © Rézo Films - Tous droits réservés



Bruno Paul
24 janvier 2013



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