Dans le premier tome, on suit Michio, un cinquantenaire qui ne travaille plus pour pouvoir s’occuper de sa mère, sans ressource, atteinte de démence sénile. Arrivé au bout de ses économies, il entreprend un dernier voyage avec elle, afin qu’elle puisse enfin voir le mont Fuji. Mais son vrai but s’est de mettre fin à leurs vies.
De tout le pays, arrivent des personnes confrontées aux aléas de la société et espérant de Ki-Itchi leur apportera la solution à leurs problèmes. Sur le deuxième et le troisième tome, Ki-itchi s’efface au profit de Masayuki Kurita, le dirigeant d’un entrepôt frigorifique.
Celui-ci se retrouve mis au ban de la société pour avoir dénoncé une fraude sur de la viande. Lui qui pensait bien faire, la vindicte populaire s’abat sur lui, il est mis à l’index par ses clients, condamné par les services de l’agriculture, rejeté par ses salariés. Il sert de bouc émissaire et d’exutoire aux politiques.
Tiré de faits réels, le scénario de Arai Hideki montre les rouages du profit où l’appât du gain est plus fort que la santé publique. Manipulations, pressions, chantages et corruptions sont les différents outils utilisés par ces gens peu scrupuleux. Les pouvoirs publiques ne réagissant pas dans une indifférence complice au même titre que la presse qui ne semble pas très intéressée par l’affaire. Les sujets sur les filières alimentaires sont nombreux et actuels entre l’ESB, les OGN et récemment l’huile de palme. Ce sont de vrais sujets de société mais malheureusement, l’auteur ne fait que dénoncer et n’essaye pas d’apporter de solutions. Idem pour le premier sujet traitant de l’aide sociale, où, pour s’occuper de sa mère, un homme ne pouvant pas payer une personne à domicile doit s’arrêter de travailler et n’a donc plus de revenus. De plus sa mère, n’ayant pas assez travaillé, ne touche rien de son côté. Ici encore, les services sociaux sont absents. Les portes se ferment, comme si la société voulait ne plus les voir et les oublier. Cette lente descente aux enfers est aussi le reflet d’une société déshumanisée et de plus en plus individualiste. Le cas de Michio se termine à la fin du chapitre trois, n’ayant pas vraiment une fin.
Des sujets graves où la révolte de Ki-itchi semble décalée. Il procède à une collecte de fonds, il intervient lors d’un show de bienfaisance télévisé dans un discours mégalo qu’il termine en qualifiant sa société d’escroquerie. C’est parfois déroutant, on ne sait pas trop bien où l’auteur veut en venir. J’espère trouver l’explication dans le prochain tome.
Avec un trait identique à la première série, un dessin toujours fin et hyper-réaliste, la transition est facile. Les cases sont fouillées et très détaillées. Le découpage est toujours aussi dynamique, accentué par les gros plans et les expressions marquées sur les visages.
Toujours en cours avec neuf volumes au Japon, le quatrième tome devrait sortir aux éditions Delcourt le 13 février 2013.
VIVONS SPONTANÉMENT !
Ki-Itchi VS (T1)
Auteur : Arai Hideki
Traduction : Patrick Honnoré
Éditeur : Delcourt
Collection : Ginkgo
Dépôt légal : 11 avril 2012
Pagination : 180 pages N & B
Format :127 x 180 mm
ISBN : 9782756031439
Prix public : 7,99 €
Ki-Itchi VS (T2)
Auteur : Arai Hideki
Traduction : Patrick Honnoré
Éditeur : Delcourt
Collection : Ginkgo
Dépôt légal : 4 juillet 2012
Pagination : 224 pages N & B
Format : 127 x 180 mm
ISBN : 9782756031545
Prix public : 7,99 €
Ki-Itchi VS (T3)
Auteur : Arai Hideki
Traduction : Patrick Honnoré
Éditeur : Delcourt
Collection : Ginkgo
Dépôt légal : 12 septembre 2012
Pagination : 180 pages N & B
Format : 127 x 180 mm
ISBN : 9782756031552
Prix public : 7,99 €
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