LE SUJET
La planète Ygam est peuplée par une race supérieure, ayant placé la méditation comme élément central de la vie. Leur grande intelligence leur a permis de prendre le dessus sur de nombreuses races à travers l’univers, et l’une d’elle est devenue celle des animaux de compagnie préférés des jeunes Draags : les Oms. Terr est un jeune Om, orphelin d’une mère victime des jeux cruels des jeune Draags. Il fut recueilli par Tiwa, la fille du grand Edile, un des Draags les plus influents de ce continent. La jeune fille se prit d’amour pour sa petite créature qu’elle prit soin de munir d’un collier mais à qui elle laissait bien des libertés. Par accident, Terr eut accès à l’enseignement des Draags et évolua plus qu’il n’aurait du...
CE QUE L’ON EN A PENSE
Pierre Pairault (1922-2003), connu sous son nom de plume Stefan Wul, est un des grands romanciers de science fiction du siècle dernier. Ses sagas ont fortement influencé le cinéma d’animation français des années 70 et surtout un réalisateur : René Laloux. Ce dernier sortit en 1973 l’adatation de « Oms en série » : « La Planète Sauvage ». Ce sera le premier film d’animation de science fiction et ce sera un travail de titans, loin d’être une sinécure pour le réalisateur. Car le dessinateur qui s’attellera à donner vie aux personnages et à cet univers est un génie incontrôlable : Roland Topor. Laloux relate, dans les bonus du DVD, les péripéties de la production de l’animé, les atermoiements de Roland Topor qui voulut tout abandonner sur les conseils de sa mère.
Heureusement, Laloux tint bon et c’est un véritable chef-d’oeuvre qui sortit des studios tchèques de Prague. Un travail inimaginable de nos jours vu le coût exorbitant de la réalisation. Oubliez les celluloïds d’aujourd’hui, les dessins étaient alors réalisés sur papier, douze images seconde, ou avec des personnages articulés comme des pantins, ce qui donne inévitablement parfois cette impression de voir bouger des marionnettes. Mais « La Planète Sauvage », c’est d’abord un design hallucinant, des créations qui démontrent que les dessins animés modernes n’ont rien inventé, bien au contraire. Tout le monde connait le dessin des Draags, ces créatures bleues, aux oreilles en forme de nageoire.
Mais au-delà du dessin, « La Planète Sauvage » est aussi un scénario passionnant, racontant la révolte des humains contre leurs maîtres, les Draags, des maîtres qui les ont amenés sur leur planète pour devenir des animaux domestiques. Cette fable sur le respect des autres et des autres races devrait être diffusée dans toutes les écoles en ces temps où certains relents nauséabonds nous reviennent en pleine visage par l’intermédiaires de politiques qui ne méritent aucunement le nôtre de respect. Laloux et Topor nous présentent cette civilisation supérieure, techniquement parlant, qu’est celle des Draags face à ces animaux qui, finalement, ont su garder l’instinct de survie et les sentiments bien vivants. « La Planète Sauvage » est une fable humaniste, qui quelque part rappelle celle du gentil sauvage et plus proche de nous, la saga de « La Planète des Singes ».
Aussi étonnant que cela puisse paraître, René Laloux explique que le meilleur public pour son film était les enfants de 6-7 ans, alors que la censure leur interdisait le droit le voir sur grand écran.
Toutefois, « La Planète Sauvage » obtint le Prix Spécial du jury à Cannes en 1973 et un Prix Saint-Michel à Bruxelles en 1974.
LES BONUS
Ce DVD est incroyablement riche en bonus passionnants. Bien évidemment, il y a l’interview de René Laloux qui vous révèle les secrets de son film, mais aussi trois de ces premiers courts métrages d’animation. Les bonus comprennent également la comparaison entre les dessins originaux de Topor et le rendu final après montage.
CONCLUSION
« La Planète Sauvage » est un chef-d’oeuvre incontournable des films d’animation de science-fiction, une oeuvre qui certes a vieilli et risque de faire tiquer le jeune public. Mais un amateur de science fiction se doit d’avoir vu au moins une fois « La Planète Sauvage ».
LA PLANETE SAUVAGE
EDITION SIMPLE DVD
Réalisation : René Laloux
Scénario : René Laloux, Roland Topor, Steve Hayes
D’après l’oeuvre de : Stefan Wul
Producteur : Anatole Dauman, Simon Damiani, André Valio-Cavaglione, Roger Corman
Directeur de la photographie : Lubomir Rejthar, Boris Baromykin
Compositeur : Alain Goraguer
Monteuse : Hélène Arnal, Marta Látalová
Directeur artistique : Roland Topor
Production : Films Armorial, Service de la Recherche de l’ORTF, Cheskoslovensky Filmexport
Caractéristiques techniques
Format image : Format 16/9 compatible 4/3, Format cinéma respecté 1.66, Format DVD-9, Film en Couleurs
Format son : Français Dolby Digital 2.0 mono
Durée : 1h12
Prix conseillé : 16,69 €
Edition / Distribution : Arte Vidéo
Bonus
Livret de 16 pages (avec biographie et filmographie)
Interviews de René Laloux (10 clips - 22’)
3 courts-métrages de René Laloux :
- « Les dents du singe » (1960 - 11’07" - DD2.0mono - 1.33 - 4/3)
- « Les temps morts » (1964 - 9’46" - DD2.0mono - 1.33 - 4/3)
- « Les escargots » (1965 - 10’47" - DD2.0mono - 1.33 - 4/3)
Interviews de René Laloux sur ses courts et longs métrages (5 clips - 16’)
Extraits des longs-métrages « Les maîtres du temps » (3) et « Gandahar » (3)
Galerie de dessins de Roland Topor (71)
Galerie de peintures de René Laloux (50)
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