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Choses que nous n’avons pas vues venir (Ces)
Steven Amsterdam
Gallimard, Folio SF, roman ou fix-up traduit de l’anglais (États-Unis), science-fiction, 218 pages, octobre 2012, 5,95€

Tout commence la veille de l’an 2000 avec son fameux bug. Un père de famille voit la catastrophe venir et décide de mettre sa famille à l’abri à la campagne. Les effets devraient moins s’y faire sentir. En cours de route, l’urgence le pousse à des actes répréhensibles, comme s’il s’adaptait à un nouvel ordre où la fin justifie les moyens, où survivre devient une épreuve, un combat de tous les jours.
Le comportement de son jeune fils en découlera…



Steven Amsterdam, un New-Yorkais vivant à Melbourne, s’est fait connaître en Australie avec ce premier roman qui a remporté deux prix, avant sa publication aux États-Unis. Son second roman, « What the Family Needed », a paru en 2011 en Australie.

Ce court roman constitué de 9 récits nous présente une société partant en lambeaux. Le progrès participe à cette déchéance (l’informatique avec son fameux passage à l’an 2000), les éléments se liguent contre les habitants (inondation, sècheresse, épidémie), la folie des hommes n’est pas non plus étrangère à cette plongée (incendie d’une forêt pour le plaisir)…

Les évènements nous sont présentés par le fils de cet homme qui a flairé le danger. Même s’il est écrit à la première personne, il est difficile de s’y identifier, car le lien entre les chapitres n’est pas toujours immédiat. En effet, les situations diffèrent tellement que l’on pourrait très bien imaginer être dans un autre cas, une autre trame nous dévoilant des perspectives aussi peu réjouissantes. Pourtant, à bien y regarder, il s’agit bien d’un seul et même narrateur. Son papy et sa mamie, puis une copine, avant d’autres petits détails nous le confirment
Il me semble bien que l’identité de ce garçon grandissant au fil de l’histoire n’est jamais dévoilée. Son cas peut donc se transposer à la majorité des survivants, mangeant de tout, volant à tour de bras, mentant pour gagner des faveurs. Tous les moyens sont bons pour voir un nouveau jour se lever.

Steven Amsterdam se plait à énumérer les catastrophes nous attendant, à décrire ce que l’avenir nous réserve, peut-être au détriment de toute cohérence. On passe des inondations à la sècheresse, les villes se coupent un temps de l’extérieur, on ne sait plus de quel côté il y a encore de quoi manger, l’attitude du personnage principal s’avère d’une grande versatilité. Il semble armé face aux évènements, puis démuni ; il regrette ses actes, revient alors dans le droit chemin, avant de retrouver ses anciens démons. Contre toute logique, une fois une porte de sortie trouvée, il ne tient pas en place, comme pour mieux replonger. Il navigue ainsi de chaque côté de l’autorité. De quoi troubler le lecteur qui ne cessera de se demander qui il suit vraiment et quelle est la logique derrière tout ça. À la fin, il dirige même une agence de tourisme !

À vouloir trop en faire, au bout de quelques chapitres, la cohérence de l’ensemble s’en ressent. Dommage, car partir du bug de l’an 2000 pour nous présenter l’apocalypse, donc une trame temporelle divergente et extrêmement pessimiste de la nôtre, ce qui pourrait classer « Ces Choses que nous n’avons pas vues venir » dans les uchronies, relevait d’une bonne idée.
Si chaque partie tient la route, ce n’est hélas pas le cas de l’ensemble du fix-up. Peut-être n’était-ce pas le but ? En tout cas, pour moi, « Ces Choses que nous n’avons pas vues venir » est plus à découvrir par ses éléments séparés que pour son intégralité, peinant à convaincre.


Titre : Ces Choses que nous n’avons pas vues venir (Things we didn’t see coming, 2009)
Auteur : Steven Amsterdam
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Valérie Malfoy
Première édition française : Albin Michel (2011)
Couverture : Sam Van Ollfen
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 218
Format (en cm) : 10,8 x 17,9
Dépôt légal : octobre 2012
ISBN : 978-2-07-044463-2
Prix : 5,95 €



François Schnebelen
4 décembre 2012


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