Dans « Sympathies for the Devil », Thomas Day nous plonge dans un futur plus ou moins terrifiant. La fin du monde tel que nous le connaissons, voilà le thème central de ce recueil.

Dans “L’heure des loups”, texte le plus anecdotique de la sélection, l’homme a fait son temps, place aux hommes-arbres et aux loups.
Dans “La mécanique des profondeurs”, la montée du niveau des océans a immergé Amsterdam. La vie s’y déroule sur deux plans : en surface et en-dessous. L’héroïne est justement adaptée pour vivre dans l’eau, elle appartient à la brigade d’intervention pour combattre les trafics en tout genre. Son père n’est autre qu’un redoutable tueur en série qu’elle rêve de rencontrer… Conséquences du réchauffement climatique, adaptation des êtres aux nouvelles conditions, trafics pour survivre… Thomas Day nous plonge dans un futur probable.
Dans “L’erreur”, un ancien caïd réalise que nous ne vivons peut-être que dans un leurre, dans le rêve des douze dragons. “L’erreur” s’avère le plus surprenant, le plus fou, le plus apte à nous perdre dans son labyrinthe. Le faux et le vrai se mêlent. L’horreur est devenue un marché, s’affichant dans un journal dédié.

Dans “La notion de génocide nécessaire”, les extra-terrestres existent bien. Pour bénéficier de leur technologie, ils ont posé une condition : que chaque humain soit identifié par une puce et paye une sorte de redevance sur chaque transaction. Ce qui ne sert que de prétexte à l’histoire donne une superbe novella se déroulant dans les steppes de Mongolie.
Déjà apprécié lors de sa première parution dans le « Bifrost n°14 », “La notion de Génocide nécessaire” appartient à cette classe de textes qui ne s’oublient pas. Il laisse toujours des traces chez le lecteur et si l’on ne devait lire qu’une seule œuvre de Thomas Day, c’est celle que je conseillerais.
Choix pas innocent, car elle s’adresse à un plus vaste public que ses autres productions, souvent plus violentes, plus crues, et, dans ce cas, l’essayer c’est l’adopter. Et alors c’est la plongée assurée dans l’imaginaire d’un auteur français qui n’édulcore rien. Chez lui, ça baise, ça massacre, les dialogues font plus réalistes… cela ressemble donc davantage à la vie réelle, loin d’être peuplée de bons sentiments.

Dans “Une forêt de cendres”, le Cercle ronge le monde. Paul of Perth, duc du Dragonshire, un condamné en sursis rongé par les vers, tente de le repousser. Il ne connait pas la pitié et inspire la crainte. La Reine d‘Angleterre le fait venir à une Londres pervertie. Que lui veut-elle ?
Loki a brisé la Terre, une faille est là pour répondre de ses actes. À l’image de Paul, il est sans pitié, ne craint pas la mort, étant immortel. Pourtant, il est capable de s’attacher à une simple mortelle et d’offrir une seconde chance à l’humanité.
“Démon aux yeux de lumière” clôt le recueil sur une note optimiste. La fin a déjà eu lieu, mais l’homme peut s’en relever, alors que sur les textes précédents, il glisse vers sa fin.

À travers ces six nouvelles, le lecteur explore une belle part de l’imaginaire de l’auteur. En effet, ces six crépuscules du monde ne se ressemblent pas. Il n’y a jamais d’impression de déjà-vu, car les tons et sujets diffèrent à chaque fois.
« Sympathies for the Devil » constitue une belle vitrine, une porte d’entrée conseillée pour découvrir cet excellent nouvelliste.
Thomas Day, une des plumes les plus originales de l’imaginaire français !

Titre : Sympathies for the Devil
Sommaire (dans l’ordre d’apparition) : Une forêt de cendres, À l’heure du loup, L’erreur, La mécanique des profondeurs, La notion de génocide nécessaire et Démon aux yeux de lumière
Auteur : Thomas Day
Couverture : Georges Clarenko
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio SF
Directeur de collection : Pascal Godbillon
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 394
Format (en cm) : 10,8 x 17,9
Dépôt légal : octobre 2012
ISBN : 978-2-07-044361-1
Prix : 7,50 €