Gisèle Alain est une jeune femme pleine de ressources, n’hésitant pas, parfois, à mettre ses clients dans l’embarras. Mais elle agit toujours pour la bonne cause et sans jamais leur causer de préjudices comme avec ce père de famille qu’elle va aider à trouver du temps pour passer avec sa fille. Mais Gisèle est aussi une jeune fille ne connaissant rien de la vie en dehors des murs du manoir familial. Toutefois, se faire éduquer par une charmante strip-teaseuse, plus intéressée par la gent féminine que masculine, il y a de quoi inquiéter ce pauvre Eric, qui s’attache peu à peu à cette logeuse qui l’entraîne dans toutes ses missions, même les plus fatigantes comme nettoyer de fond en comble une grande maison. En tout cas, si Gisèle est un peu maladroite dans sa façon de faire, elle ne manque pas de courage.
« Gisèle Alain » est le premier manga de Sui Kasai édité en France. Ce titre arrive aux éditions Ki-oon avec une carte de visite des plus flatteuses : elle est tout simplement la nouvelle héroïne du magasine Fellows, qui publia « Bride Stories ». Mais cela met aussi une certaine pression sur les épaules car le lecteur aura l’instinct de comparaison. Et pourtant, vu le contexte de l’histoire, ce serait plutôt avec « Emma » que le comparatif devrait se faire car nous nous retrouvons à l’aube du XXe siècle quelque part au Royaume Uni. Si « Emma » nous racontait l’ascension sociale d’une jeune roturière, « Gisèle Alain » nous place du côté d’une petite fille riche souhaitant tout connaitre du monde réel, loin des murs trop protecteurs du manoir familial.
C’est une héroïne à la fois naïve, forte, pleine d’entrain et de bonne humeur qui choisit d’aider ses semblables pour tout et n’importe quoi, afin de goûter à la liberté et surtout à la vraie vie. Mais avec un tel tempérament, il fallait un personnage modérateur, pour éviter que notre héroïne ne se retrouve dans des situations trop compliquées. Ce sera le rôle du jeune Eric, le stéréotype du jeune étudiant bohème sans un sou, ne payant pas son loyer, mais qui va suivre, de plus ou moins bon gré, notre chère Gisèle Alain dans ses pérégrinations. Les missions qu’acceptent pour le moment Gisèle sont, somme toute, simples, voire banales, mais réalisées par une petite fille riche, tout prend alors des proportions insoupçonnées, comme le baby-sitting d’une petite fille tournant à la leçon de morale et l’étalage des talents de Gisèle Alain.
On s’attache vite à ce duo, qui pourra même se mettre en danger dans l’histoire « Et in Arcadia Ego », ou dans des situations un peu embarrassantes dans « L’amour ne connait-il pas de loi ? ». La bonne humeur de notre héroïne illumine ce manga, dont le dessin est aussi de très bonne qualité. Nous ne sommes pas encore au niveau de Kaoru Mori, mais il faut avouer qu’aussi bien les décors que les tenues des personnages révèlent un bon niveau de détails, aidant parfaitement à l’immersion dans ce village (ou ville, la question reste posée) du Royaume Uni. Les histoires sont fraîches et pleines de bon sentiments, largement diffusés par les innombrables sourires de Gisèle Alain.
Difficile de trouver un véritable fil rouge pour le moment, mais l’entrée en scène de personnels de la maison familiale pourrait apporter une nouvelle teinte aux saynètes de « Gisèle Alain ».
Gisèle Alain (T1)
Auteur : Sui Kasai
Traducteur : Yohan Leclerc
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 11 octobre 2012
Numéro ISBN : 978-2-35592-444-6
Prix : 7,65 €
©2011 Sui Kasai
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