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Jacques de Loustal : Pigalle Nocturne
A la galerie Champaka (Bruxelles)
du 3 au 21 octobre 2012

La Galerie bruxelloise Champaka présente une remarquable exposition centrée sur « Pigalle 62.27 », nouvel album de Jacques de Loustal (sur scénario de Götting), dont dix-huit planches en couleurs directes permettent de retrouver ce dessinateur dans un de ses exercices de prédilection : nostalgie et distanciation à l’appui, la revisitation des ambiances et intrigues du polar à la française, tel qu’il a proliféré dans les romans et films des années 30 à 60.



Une aventure graphique qui n’est effectivement pas une première pour Loustal, ce que corroborent les autres images aux cimaises : douze illustrations inédites baignant dans l’atmosphère du Pigalle de l’après-guerre ainsi que des illustrations en noir et blanc pour enquêtes parisiennes de Maigret (Omnibus Editions), et, last but not least, dix planches du « Sang des voyous » (2006, sur scénario du vieux complice Philippe Paringaux lequel, à sa manière pure et dure, a préfiguré « Pigalle 62.27 ».

Dans les deux BD mises à l’honneur, l’histoire se développe à partir du parcours d’un homme seul en proie à ses fantasmes de mort et de vengeance, qu’il soit tueur patenté se sachant à l’agonie (« Le Sang des voyoux ») ou bien, comme dans ce nouvel album, un jeune homme monté à Paris pour y régler certains comptes familiaux, et qui s’y brûle finalement les ailes.

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Des parcours qui sont comme autant de relectures populaires d’un schéma tragique, et aussi d’excellents prétextes à mettre en images un Paris nocturne aux décors sublimés, où défilent comme sur un air de jazz divers femmes fatales ou larguées, chefs de gangs façon pacha et petites frappes en costume croisé. Sans oublier les rues d’un Paris éternel ni non plus les friches urbaines d’alors, telles que les évoquaient déjà si bien les romans de Léo Malet ou d’André Héléna, ces faux frères de Simenon...

De la belle ouvrage, donc, qui, même si ses planches rayonnent de couleurs crues, consacre définitivement Loustal comme un maître du récit noir. En insistant d’ailleurs sur la dimension narrative des oeuvres. Puisque « Pigalle 62.27 », sous sa couverture qui lorgne du côté des affiches pour cinémas de quartier engloutis par le temps, joue pleinement le jeu de la bande dessinée, avec phylactères et tutti quanti.

De quoi clouer définitivement le bec à ceux qui parfois voudraient réduire les planches de Loustal à des enfilades d’images fixes. Qu’il suffise, pour se remettre les idées en place, de regarder de près les juxtapositions d’esquisses de planches au crayon hard black et d’encres de couleurs : leurs tracés sûrs, inimitables, et leurs tremblés, parfois, où bat la vie, comme un secret.


L’ALBUM :
Pigalle 62.27
- Scénario : Jean-Claude Götting
- Dessins : Jacques de Loustal
- Editeur : Casterman
- Collection : Univers d’auteurs
- Parution : 26 septembre 2012
- Pagination : 68 pages couleurs
- Format : 22,6 x 30,4 cm
- Numéro ISBN : 978-2-2030-4792-1
- Prix public : 15 €

LA GALERIE :
Champaka
27, rue Ernest Allard à 1000 - Bruxelles (Belgique)


Illustrations © Jacques de Loustal


Alain Dartevelle
8 octobre 2012



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