Le supplice du baiser de la vierge consistait à enfermer un individu dans un sarcophage en fer ou en bois garni en plusieurs endroits de longues pointes métalliques. Lorsque son couvercle se refermait, les pointes transperçaient lentement la victime placée à l’intérieur. Un tel outil de torture, appelé vierge de fer ou vierge de Nuremberg, n’a en fait jamais existé. Les exemplaires que l’on peut voir dans certains musées sont en réalité des répliques contemporaines et n’ont jamais été utilisés.
Selena Takian vit à Moscou. Cette jeune femme effacée est du signe de la vierge. Sa discrétion est telle qu’elle que personne de s’aperçoit réellement de sa présence. Le seul hobby de cette femme célibataire est l’écriture de romans provocateurs à succès. Selena, sous le pseudonyme d’Elena Satanik, est une romancière extravagante au look démentiel. Selena est ainsi l’incarnation même de la fameuse dualité vierge sage et vierge folle. Mais le personnage d’Elena Satanik ne plaît pas à tout le monde, surtout pas aux plus puritains des moscovites. En sortant d’une séance de dédicaces, la jeune femme se fait kidnapper puis séquestrer par une étrange communauté. Ces individus extrémistes se sont autoproclamés garant de la morale russe et souhaitent corriger les dérives de l’écrivain. Mais ce qui ne devait être qu’une mascarade morbide devient un meurtre d’une grande cruauté. Le jeu échappe aux protagonistes. Mais Selena était la détentrice du talisman de la vierge…
Cet album est beaucoup plus sombre que les précédents. Plus adulte en fait. Sans trop affiner la psychologie des personnages (malheureusement), Corbeyran nous offre un scénario plus torturé, presque glauque. Il faut dire qu’une histoire de vengeance et de fantôme se prête parfaitement à ce genre d’ambiance.
Le dessin est également plus noir que celui des précédent opus. Les visages sont acérés, les traits tirés, presque cadavériques pour certains personnages. Les couleurs sombres de Samsa servent parfaitement la noirceur du récit. Seule la projection astrale de Selena illumine les planches. Le découpage et les prises de vues restent très classiques. Si les cases de cet opus ne sont pas spectaculaires, elles servent parfaitement le récit.
La beauté de la couverture du livre, dessinée par Thomas Ehretsmann, est indéniable. Sans doute la plus belle de la série pour le moment.
Comme toujours dans cette série, les raccourcis narratifs laissent parfois un goût d’inachevé. Pourquoi avoir fait des bourreaux de Selena des individus maléfiques ? Ouvrir le débat sur la vision subjective de la morale aurait sans doute été plus intéressant, et aurait indéniablement enrichi le récit. Dommage.
Corbeyran est du signe du sagittaire. Espérons qu’il aura soigné ce signe. En attendant, le septième tome, “Le Jugement de la Balance”, sortira le 5 septembre 2012. Ullcer officiera au dessin.
(T6) Le Supplice de la Vierge
Série : Zodiaque
Scénario : Eric Corbeyran
Idée originale : Guy Delcourt
Dessin : Nicolas Lannoy
Couleurs : Samsa
Couverture : Thomas Ehretsmann
Éditeur : Delcourt
Collection : Machination
Dépôt légal : 27 juin 2012
Format : 240 x 320 mm
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 978-2-7560-2396-0
Prix Public TTC France : 13,95 €
A lire sur la Yozone :
Zodiaque (T1) Le Défi du Bélier
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Zodiaque (T3) Le Choix du Gémeau
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Zodiaque (T5) La Part du Lion
Illustrations © Lannoy et Delcourt (2012)
