Le titre est clair, « Retour sur Mars », Ben Bova revient sur Mars et en puissance. Six ans après une première mission d’exploration prometteuse, Jamie Waterman, un géologue mi-Anglais, mi-Navajo, est le chef de la seconde expédition. Entre intuitions issues de son héritage culturel indien et approche scientifique, Jamie devra lutter contre ses démons et ceux de son équipage, tout en préservant la Planète Rouge des appétits des multinationales terrestres.
La tâche sera ardue mais les découvertes d’envergure !
Il faut reconnaître une grande qualité aux écrivains anglo-saxons, c’est qu’ils savent torcher une histoire. Bien que Ben Bova ne soit pas encore d’après moi (et c’est évidemment un jugement subjectif) de la race des très grands écrivains, il n’en reste pas moins qu’il est un excellent conteur. Un romancier capable de retranscrire les émotions de ses personnages sans noyer le lecteur sous un flot de monologues intérieurs, un gars habile à la manœuvre, délivrant un texte plein de surprises et à suspense, sans que tout cela ne soit une seconde écorné par cette désagréable et irritante sensation que pourraient donner des connaissances scientifiques approximatives.
Pas de doute sur ces nombreux sujets, Ben Bova sait de quoi il parle. Cet ancien du “Projet Vanguard” (lancement du premier satellite artificiel américain), vulgarisateur scientifique à ses heures, baigne dans le milieu de la SF depuis plus de quarante ans. Auteur et rédacteur en chef d’Analog puis d’Omni (magazine SF américains), les prix Hugo s’empilent sur ses étagères.
Il nous semble bien qu’il se soit enfin lancé, et ce depuis plusieurs années, sur ce qui pourrait être sa grande œuvre : une exploration SF et romancée des planètes du système solaire. Après « Mars » et « Retour sur Mars » on attend avec impatience l’édition française des nombreuses suites (« Vénus », « Jupiter » et « Saturne »).
Outre les qualités intrinsèques du récit dont nous avons parlé précédemment, il faut aussi noter que même sous un déluge de faits et d’analyses scientifiques -vous saurez tout du fonctionnement des piles à combustibles, de l’analyse des roches ou de l’air martien ou des interactions de différents éléments chimiques entre eux après la lecture de « Retour sur Mars »- pas une seule seconde d’ennui ou d’énervement ne vous aura effleuré. Chapeau bas, Monsieur Bova ! Il y a dans cet art d’en dire beaucoup, d’éduquer dans la douceur, pas mal de Jules Verne bien compris et c’est heureux. Point bonus supplémentaire, la connaissance du premier volume, bien que conseillée, n’est pas impérative. « Retour sur Mars » peut se lire en tant que tel. Dans un autre registre, même si l’intrigue fouille dans le détail un trio classique, deux hommes attirés par la même femme, à aucun moment le récit n’oublie les autres protagonistes. Et Bova sait très bien utiliser les nombreux ressorts psychologiques à sa disposition pour rendre tout cela très crédible et réaliste, croyez-moi.
La dernière page avalée à vive allure, on en vient à croire que l’homme est bien allé sur Mars, y a découvert des choses incroyables (je ne vous dirais pas quoi. Hé, hé) et on ferait bien le voyage illico presto.
De la bonne SF, solide et charpentée, comme on aimerait en lire plus souvent.
Titre : Retour sur Mars
Série : Suite de « Mars » (T1)
Auteur : Ben Bova
Traduction : de l’anglais (américain) par Bruno Bodin
Couverture : Photo Nasa/UPI/Gamma
Nombre de Pages : 701 (catégorie 13)
Éditeur : Pocket
Collection : Science-fiction
Site Internet Auteur : Ben Bova (Anglais)
Site Internet Éditeur : Pocket
Site Internet Livre : Recherche par le titre Retour sur Mars
Directrice de Collection : Bénédicte Lombardo
Dépôt légal : Juin 2005
Format : 10,8 x 17,7 (format Poche)
ISBN : 2-266-15378-1
EAN : 9 782266 153782
Prix : 10 €
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