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Virtus (T1 et 2)
Gibbon et Hideo Shinanogawa
Ki-oon

185 après Jésus Christ. Commode a succédé à Marc Aurèle comme empereur de tous les romains. Tyran cruel et sanguinaire, il a réinstauré les jeux pour divertir la Plèbe et leur faire oublier la réalité de leur misérable vie. Il participe lui-même aux massacres qui se déroulent au centre du Colisée, dans la poussière et le sang. Son attitude ne satisfait pas tous les sénateurs, mais Commode a tendance à éliminer purement et simplement ses opposants. Marcia, sa concubine, a commencé à crainte pour sa propre existence et s’est rapprochée du groupe d’opposants. Et parmi eux, une vieille divineresse proclame qu’un homme possédant le virtus pourrait renverser Commode. Un homme qui combatterait en priorisant la stratégie et l’intelligence plutôt que la force. Mais cette homme n’est pas de cette époque...



Le présent

Dans une prison japonaise, les prisonniers subissent les maltraitances des gardiens, sous le regard approbateur du directeur de l’établissement. Toutefois, un détenu a l’outrecuidance de les défier, un ancien champion du monde de judo, condamné pour le meurtre de son père : Takeru Narumiya. Il s’est pris de pitié pour un jeune co-détenu, souffre-douleur des matons : Kamio. Mais alors qu’ils discutent dans la cours, un femme mystérieuse apparait et emporte tous ceux présents dans une éblouissante lumière... jusqu’au coeur du Colisée, en pleine Rome antique. Et les jeunes nippons vont vite comprendre que leur vie est en danger quand un groupe de germains assoiffés de sang se jette sur eux. Ainsi Marcia est parvenue à amener devant César celui dont la techinque de combat doit venir à bout de lui. Mais ne s’est-elle pas trompée ?

Gladiateurs !

Pris par surprise, les japonais succombent les uns après les autres quand soudain, Takeru décide d’intervenir. Ses prises de judo sont d’une terrifiante efficacité au milieu de l’arène et il commence à attirer l’attention de Commode, qui décide de lui opposer le chef des germains, un expert en boxe dont la soif de vengeance l’a rendu presque invincible. Sa technique est d’une rapidité terrifiante qui semble ébranler Takeru et pourtant, son art martial va prouver toute sa supériorité en terrassant le germain. Toutefois, cette victoire ne fait que signer le début de leur souffrance. Car en attisant la curiosité de César, les japonais sont envoyés s’entrainer auprès du plus impitoyable des maîtres de gladiateurs. Le plan de Marcia n’était-il pas voué à l’échec ? Et l’âme damnée de Commode, Cléandre, ne va-t-il pas tout faire pour lui mettre des bâtons dans les roues ?

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Ave Caesar, morituri te salutante !

Difficile en lisant ces deux premiers tomes de « Virtus » de ne pas faire la compaison instinctive avec « Gladiators » de Ridley Scott. Gibbon nous entraîne à la même période, durant les premières années de règne du terrible empereur Commode. Mais si Ridley Scott avait sous-estimé la cruauté et la violence de Commode, Gibbon a choisi de l’amplifier. Car il faut bien garder à l’esprit que le personnage historique était d’une rare cruauté et son invincibilité sur le champ de bataille le faisait se comparer à Hercule lui-même. Dans un sens, Gibbon est finalement plus proche de la réalité que le réalisateur. Il va aussi reprendre des personnages clés de son règne mais aussi de sa chute. D’abord, Marcia, sa concubine qui sera à l’origine de son assassinat. Dans le manga, il lui accorde la place qu’elle a réellement occupé, même si la méthode utilisée pour faire chuter Commode fera appel au fantastique.

C’est bien sûr là que les deux oeuvres s’éloignent. Gibbon a choisi d’introduire des personnages du futur et pourvus d’un mystérieux pouvoir : le virtus. Littéralement, « virtus » signifie la vertu, la force d’âme, mais aussi la vaillance et le courage. Pour incarner ces caractères, ce sera l’art martial roi du Japon : le judo. Gibbon nous fait alors une apologie de cet art, lui attribuant des vertus justement peut-être un peu exagérées ou plutôt quelque peu dépassées. Mais c’est l’opposition entre un art qui ne cherche qu’à utiliser la force d’un adversaire contre lui et l’art de tuer des gladiateurs qui s’avère intéressante. Il faut voir dans cette opposition autre chose qu’une pseudo promotion du judo, réflexion trop simpliste car les mangakas ne pensent pas aux pays étrangers quand ils écrivent mais uniquement au lectorat nippon.

Le dessin Hideo Shinanogawa retranscrit parfaitement la violence de l’univers des gladiateurs, avec la même force que les images du film. Les mouvements des personnages durant les combats sont très fluides et on pourrait même dire que les plans fixes sont un peu le point faible de Hideo Shinanogawa. Toutefois, le résultat sur les deux premiers tomes est vraiment probant. Et au-delà des personnages au physique aux détails anatomiques impressionnants, les décors sont aussi une grande réussite de cette série. Nous sommes immergés dans la Rome antique. « Gladiators » a certainement inspiré Hideo Shinanogawa pour ses mises en images, mais on sent aussi un travail certain sur les représentations anatomiques, parfaitement proportionnées.

« Virtus » s’avère réellement impressionnant et pose une histoire qui sait garder son suspense. Le duo de mangaka a cinq tomes pour totalement nous convaincre.


Virtus, le sang des gladiateurs (T1 et 2)
- Scénario : Gibbon
- Dessin : Hideo Shinanogawa
- Traducteur : Tony Sanchez
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 224 pages
- Date de parution : 13 septembre 2012
- Numéro ISBN  : 978-2-35592-431-6 ; 978-2-35592-432-3
- Prix : 7,65 €


VIRTUS © 2008 GIBBON, Hideo SHINANOGAWA / Shogakukan Inc.
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
26 septembre 2012




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