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Aube de la Guerrière (L’)
Vanessa Terral
Éditions du Chat Noir, Féline, roman (France), bit-lit, 290 pages, septembre 2012, 19,90€

La mort a cueilli Solange à l’âge de 23 ans. Elle ne se souvient plus des circonstances exactes de son décès, se rappelle juste avoir été à l’église où sa grand-mère l’a poussée à se confesser. C’est justement ce dernier point qui lui a permis d’intégrer le Paradis qui ne ressemble en rien aux croyances habituelles.
Au bout de trois semaines, elle se démène déjà dans la Fosse pour combattre les Larves. D’habitude, les anges forment des équipes de deux, mais par manque de personnel, Solange doit se démerder seule. Heureusement que sa débrouillardise et son Don lui permettent de se tirer de situations périlleuses.
Elle se demande même si le paradis ne cherche pas à se débarrasser d’elle avec ces misions suicides. Un jour, elle rencontre l’ennemi : deux démons…



Vanessa Terral, aussi connue à ses débuts sous le nom de Vanessa Lamazère, a écrit de nombreuses nouvelles publiées dans différents supports : anthologies (« Le Lamento des Ombres », « Chants de Totems »…), fanzines (« Les Soupirs de Ligeia n°4 », « Borderline »…) et webzines. Elle est aussi très active dans le fanzinat. On lui doit notamment l’association Transition publiant « Pénombres » et « Éveil ».
Avec « L’Aube de la Guerrière », elle signe son premier roman.

Dès le prologue, elle démarre très fort avec le combat de Solange contre une Larve. Elle nous projette directement dans l’action. Boue pestilentielle, adversaire cauchemardesque, mise à mort brutale et dégoûtante… et voilà le lecteur happé par ce début tonitruant, bien loin des actions que l’on accorderait à un ange.
Par la suite, Vanessa Terral nous décrit un Paradis proche de la société terrestre avec une administration tatillonne, l’inégalité entre ses habitants… Toutefois, le dépaysement nous prendra avec, entre autres, un mode de déplacement exotique, des êtres hors du commun, à l’image du Forgeron.

Bien sûr, le moment clé de « L’Aube de la Guerrière » réside dans la confrontation entre Solange et les deux démons. Bizarrement, ils sont tous là pour la même chose : détruire une Larve. Et Aghilas, un des pensionnaires de l’enfer, détient le même pouvoir que Solange, ce qui le trouble.
Solange ne les lâchera plus, afin d’en apprendre davantage sur cet après vie pas claire du tout. Aghilas la fascine, même si Terrence, un incube, use de son charme auprès d’elle.
Du haut de son jeune âge, elle ne s’en laisse pas compter par ces deux vieux de la vieille bien plus expérimentés qu’elle, mais n’ayant pas cette insouciance qui la caractérise si bien. Elle est tout feu tout flamme, pétillante de vie (!).
La personnage principale est bien plus complexe que l’on pourrait le penser de prime abord, une aura de mystère l’entoure et les motivations à son encontre s’avèrent ambiguës.

Avec Vanessa Terral, la frontière entre Enfer et Paradis est loin d’être tranchée. Ces deux extrêmes s’interpénètrent. Tout n’est pas blanc d’un côté et noir de l’autre. C’est plutôt la grisaille qui prime.
Autre originalité : les Marginaux, ceux qui n’appartiennent à aucun des deux clans et à l’attitude la moins équivoque. Ils croient en leurs propres Dieux, évoluent donc en marge, sous la haine des deux autres camps, n’aimant pas voir de potentielles recrues leur échapper.
Les Dieux nordiques entrent aussi dans la danse, apportant une intéressante contrepartie à une dichotomie trop simpliste.
Et même tout ce petit monde que l’on pense à l’abri vit sous la menace de la Fosse qui grignote leur habitat...

Alors que la bit-lit outre-atlantique nous a habitués aux vampires, loups-garous et autres créatures fantastiques, Vanessa Terral invoque les anges et les démons dans une subtile variation du genre.
Le voyage s’avère agréable et prenant. Elle use d’un ton alerte, imagine une histoire dans un au-delà étonnant et sous diverses influences et met en scène de beaux personnages auxquels on ne manquera pas de s’attacher.

Dans sa postface, Nathalie Dau nous parle superbement de ce roman, apportant un bel éclairage sur certains points.

Pour une première, Vanessa Terral a réussi son coup. Elle nous livre une bit-lit à la française qui, par son inventivité, surprendra agréablement les amateurs du genre et réjouira les autres, avec une histoire enlevée et des personnages hauts en couleurs. L’ange Solange n’étant pas des moindres.
« L’Aube de la Guerrière », un livre à découvrir !


Titre : L’Aube de la Guerrière
Auteur : Vanessa Terral
Couverture : Cécile Guillot
Éditeur : Éditions du Chat Noir
Collection : Féline
Directrice de collection : Cécile Guillot
Site Internet : Roman, le profil Facebook de Vanessa Terral et son blog
Pages : 290
Format (en cm) : 20,9 x 14,5
Dépôt légal : septembre 2012
ISBN : 979-10-90627-06-2
Prix : 19,90 €



François Schnebelen
13 septembre 2012


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