Teru se retrouve dans une véritable étuve. Dans les tunnels de métro, il découvre des radios diffusant un étrange message, proposant aux auditeurs de se regrouper. Pour le jeune homme, il n’y a plus de doute, il doit y avoir des survivants dans les souterrains de la ville. Prenant son courage à deux mains, Teru commence à arpenter les tunnels, les stations. Parfois, il découvre des fissures peu rassurantes, laissant voir comme des coulées de lave qui expliqueraient la chaleur étouffante dans les couloirs. Soudain, la station qu’il atteint ne semble pas avoir subir les affres des tremblements de terre. Reprenant confiance, Teru pénètre dans les lieux jusqu’ici interdits au public, pour arriver dans un gigantesque hangar rempli de cartons de nourriture et d’eau. Le bonheur pour le garçon qui commençait à souffrir de la soif. Mais sa joie sera de courte durée car la nourriture a un étrange effet sur lui. Il se réveille au mileu de personnes aux cranes suturés ou extropiées. Devant lui, un homme le regard, détenant des secrets que Teru aurait préféré ignorer.
Nouveau tome de « Dragon Head » et nouvelle plongée dans les plus sombres penchants de l’espèce humaine. Toutefois, le début de tome est plus proche de « Je suis une légende », avec notre jeune héros perdu dans Tokyo en ruines. Les planches de Minetaro Mochizuki sont terrifiantes de réalisme, plus encore que sa vision apocalyptique du Mont Fuji car ici, il est possible de reconnaître la capitale nippone et d’évaluer l’étendu du désastre. Le mangaka continue de nous torturer sur l’origine de la catastrophe par l’intermédiaire de ce message trouvé par Teru. Il nous donne des indications mais reste extrêmement flou, comme si les autorités voulaient tout cacher. Ce qui est plus perturbant, c’est le message de l’équipe de secours étrangère qui avoue être incapable d’expliquer ce qui a bien pu arriver à Tokyo, ne faisant encore et toujours que des suppositions.
Mais le coeur du discours de Minetaro Mochizuki, cette fois, sera sur la peur. Le mangaka reprend une théorie selon laquelle l’être humain peut garder sa raison et santé mentale par son appréhension de la peur. Celle-ci lui prouvant en fait qu’il est bien vivant. En voulant empêcher le chaos, le gourvernement crée des aliments refoulant le sentiment de peur, mais les conséquences sont aux antipodes de ce qui était attendu. Minetaro Mochizuki veut nous démontrer qu’en ignorant la peur, l’humain perd une partie de lui-même et surtout sa raison de vivre : la peur de la mort. Les victimes de ces produits vont alors s’auto-mutiler ou avoir des comportements à fort risque. Pour le mangaka, avoir peur est une preuve de santé mentale et l’ignorer rend fou. Une thèse qu’il n’a, bien sûr, pas inventé et qui aurait peut-être mérité quelques références scientifiques pour ne pas sembler sortie du chapeau. En tout cas, le mangaka continue son analyse des formes de folie qui peut survenir lors d’un stress extrême chez l’être humain.
Minetaro Mochizuki va sortir son héros de ce cauchemar souterrain pour l’amener vers un autre : celui de la solitude en découvrant ce qui reste de son ancien appartement. Le final sera pour le tome 10.
Dragon Head (T9)
Auteur : Minetaro Mochizuki
Traducteur : Hiroshi Takahashi
Éditeur français : Pika
Collection : Graphic
Format : 150 x 210 - sens de lecture original
Pagination : 256 pages noires
Date de parution : 22 août 2012
Numéro IBSN : 978-2-8116-0934-4
Prix : 10,90 €
A lire sur la Yozone :
Dragon Head (T1 et 2)
Dragon Head (T3)
Dragon Head (T4)
Dragon Head (T5)
Dragon Head (T6)
Dragon Head (T7)
Dragon Head (T8)
© Edition Pika - Tous droits réservés
