Genre : Science-fiction (histoire de météores)
Durée : 2h24
Avec Bruce Willis (Harry S. Stamper), Billy Bob Thornton (Dan Truman), Ben Affleck (A. J. Forst), Liv Tyler (Grace Stamper), Will Patton (Charles « Chick » Chapple), Steve Buscemi (Rockhound), William Fichtner (Colonel William Sharp), Owen Wilson (Osccar Choi), Michael Clarke Duncan (Jayotis « Bear » Kurlenbear), Peter Stormare (Lev Andropov), Lawrence Tierney (Hollis Vernon Grap), Grace Zabriskie (Dottie), Jessica Steen, Keith David, etc,.
Un météore aussi gros que le Texas approche de la Terre et si le choc prévu a bien lieu, c’est rien moins que la destruction de l’humanité qui est au programme. La NASA, ses scientifiques et quelques conseillers militaires, trouvent LA solution : tout faire péter à la méga arme nucléaire (mais une très grosse alors !).
Pour y arriver, il faudra recruter une équipe de durs de durs, sévèrement burnés, spécialisés dans le forage des puits de pétrole, trouver un vaisseau spatial capable de faire le voyage, entraîner et envoyer sur place ces baroudeurs en un temps record, espérer que ça marche et croiser les doigts !
Si « Armageddon » est à comparer à « Deep Impact » pour sa thématique cataclysmique, type « le ciel va nous tomber sur la tête », il faut bien reconnaître que la production de Jerry Bruckheimer n’a pas choisi de trop s’attarder sur le sort des terriens et l’évocation de sentiments humains compliqués. Autant « Deep Impact » basera la plus grande partie de son scénario sur les mesures de sauvegarde prises sur Terre et les implications psychologiques de cette tragédie sur le destin de personnages emblématiques, autant « Armageddon » se concentre uniquement sur le recrutement, l’entraînement et la mission dans l’espace d’une troupe de choc, 100% américaine off course. Ben oui, faut bien rester sérieux quand il s’agit de sauver l’humanité, y-a que les Ricains qui peuvent y arriver !
Bref, on ne fait pas dans la dentelle et la réalisation efficace de Michael Bay, il faut le reconnaître, n’adoucit en rien le propos.
Si on classera dans les moments agréables du film, toute l’étape de recrutement et d’entraînement de l’équipage avec son humour lourdaud mais approprié, si le choix d’une bande de machos alcoolos, fumeurs, parfois drogués et un rien pervers, est plutôt agréable, toute la phase « spatiale », à l’exception du court passage sur la station russe et son souk d’anthologie, est tout juste propre à flatter le primate qui subsiste en nous. Et encore, parlons-nous ici d’une Lucy qui ne serait pas encore descendue de son arbre tant cette épopée caricaturale vole très bas (un comble après examen du sujet !).
Que dire des scènes situées sur le météore (même pas belles) et qui frôlent (et on est gentil) bien souvent le grotesque ou l’absurde.
2 heures et 24 minutes pour faire exploser un méchant astéroïde, c’est long, très long avec aussi peu d’arguments.
Au niveau du casting, Bruce Willis s’en donne à cœur joie dans le grimaçant tragique (un genre qu’il n’a toujours pas fini d’explorer), Ben Affleck a la moue boudeuse et tourmentée de l’intello amoureux de service, Liv Tyler promène sa charmante bouille d’adolescente triste (un visage finalement très inexpressif qui sera bien mieux exploité par Jackson dans sa trilogie du Seigneur des Anneaux) et ce sont finalement les seconds rôles qui s’en tirent le mieux.
Billy Bob Thornton, Steve Buscemi (mon préféré) et le puissant Michael Clarke Duncan s’avérant bien plus convaincants dans des personnages volontairement outranciers et primaires que le reste de la distribution. Passons sur la musique de Trevor Rabin, échappé de Yes, et délivrant une partition martiale à souhait.
« Armageddon » est donc un long film simpliste, propagandiste et basique qui aurait pu être intéressant s’il s’était limité à une gentille plaisanterie distractive à gros budget de 1h30.
Là, 2h24, c’est très -trop- lourd à digérer. On ne sait si Bruckheimer a pris le pas sur Michael Bay (réalisateur et co-producteur quand même) mais on a bien la sensation que toute l’équipe technique a dû rester le doigt sur la couture en attendant que tout cela se termine... Silence dans les rangs, j’allonge les dollars et on tourne le succès du box office destiné à l’Amérique profonde -d’où l’allusion à la taille du météore “gros comme le Texas” afin que le public visé comprenne bien que c’est très gros ! Pour les spectateurs qui en douteraient, la fin, caricaturale à souhait, accroche le pompon sans effort.
Allez revoir une bonne réédition du « Choc des Mondes » ou de « Meteor », au moins c’est kitsch, ça ne se prend pas inutilement au sérieux et vous connaîtrez les originaux sur lesquels tous les cinéastes (ou producteurs) en manque de scénarii pompent allègrement sans vraiment l’avouer.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Armageddon
Réalisation : Michael Bay
Scénario : Jeffrey Abrams, Jonathan Hensleigh, Tony Gilroy & Robert Roy Pool
Producteurs : Jerry Bruckheimer, Michael Bay, Gale Anne Hurd
Musique : Trevor Rabin
Monteurs : Chris Lebenzon, Glen Scantlebury, Mark Goldblatt
Décors : Michael White
Photographie : John Schwartzman
Son : Keith A. Wester
Production : Jerry Bruckheimer Films (USA), Touchstone Pictures (USA), Valhalla Motion Pictures (USA)
Distribution : Gaumont Buena Vista Intermational (GBVI, France)