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Cyber Blue (T1)
Tetsuo Hara
Kaze Shonen

La planète Tinos fut considérée comme la nouvelle terre, la planète qui devait permettre à l’humanité de trouver un nouveau paradis pour s’installer. C’est ainsi qu’une expédition partit pour cette lointaine éden. Malheureusement, la désillusion fut de taille car c’était en réalité une planète désertique qui s’offrit aux yeux des colons. L’atmosphère n’étant pas non plus parfaitement respirable, les nouveaux habitants de Tinos durent porter des dispositifs de survie s’ils veulent habiter la surface de cette planète. 300 ans après l’arrivée des colons, Tinos est plus proche de l’enfer que du paradis, la corruption est à chaque coin de rue et le faible ne vit pas longtemps. C’est dans ce monde que Blue va faire la rencontre qui va transformer sa vie.



Blue va découvrir qu’il ne faut pas croire les bonimenteurs et encore moins les policiers. En donnant une leçon à un charlatan qui lui avait revendu un kit de survie branché sur un robot, aussi sympathique soit-il, Blue s’est fait remarquer par Wyser, l’autorité de la ville. Ce dernier lui propose de devenir flic et lui donne une première mission. Seulement, c’est en fait un guet-apens et au lieu d’arrêter des voleurs, il est accusé de meurtre et exécuté sur le champ. On ne perturbe pas les affaires qui rapportent à Wyser. Son cadavre abandonné, le robot, qui arriva avec les colons il y a 300 ans, choisit de réparer le jeune homme et lui donner la possibilité de se venger. L’homme et la machine vont fusionner pour donner un nouveau Blue, plus puissant, quasiment invincible. L’heure de la vengeance a sonné, mais pour purger Tinos du mal qui la gangrène, Wyser n’est en fait qu’une étape.

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Il n’est plus besoin de présenter Tetsuo Hara, le dessinateur qui donna vie à Kenshiro, le personnage culte d’« Hokuto no Ken ». A la fin de cette série qui le rendit célèbre, Tetsuo Hara décide de se lancer en solo sur une mini série, qui va s’inspirer inévitablement du monde inventé par Buronson. C’est donc en 1988 que sort le premier tome de « Cyber Blue », réédité dans la lancée du 25e anniversaire d’« Hokuto no Ken ».

Tetsuo Hara choisit ici de prendre de la hauteur et, pour ne pas être tenté de lorgner sur le monde apocalyptique de Kenshiro, il part dans les étoiles pour une lointaine planète. Mais le ton de sa série sera pessimiste et empli de l’esprit de vengeance qui imprégnait « Hokuto no Ken ». Son héros, Blue, a un physique très proche de Kenshiro et il va mourir au bout du premier chapitre. Son exécution nous rappelle inévitablement la scène de « Robocop » où Murphy est truffé de plomb. La résurrection de Blue est tout autant imprégnée de l’esprit d’un « Robocop », à la différence que Blue a gardé ses souvenirs et va partir, telle un Comte de Monte-Cristo de science fiction, vers sa vengeance. A noter que « Robocop » est sorti sur les écran en 1987, il ne serait donc pas étonnant que Hara se soit réellement inspiré du héros de Paul Verhoeven.

La suite du manga sera donc parsemée des cadavres que Blue laissera sur son passage, mais aussi des innocents qui paieront le prix de leur rébellion contre l’autorité corrompue. Si Buronson attaquait ses contemporains sur l’angle de la lâcheté inhérente à l’espèce humaine et sa tendance à baisser les bras devant plus fort, ici Tetsuo Hara attaque la même critique sous l’angle de la corruption par le pouvoir et toujours la proportion à voir la raison du plus fort être la véritable loi. La structure de ses chapitres est très proche de celle d’« Hokuto no Ken » avec le héros taciturne qui apparait pas toujours à temps mais qui rend une justice expéditive. Finie la technique du Hokuto Shinken, Blue est plutôt pour le gros flingue qui arrache les têtes. Le scénario ne fait pas dans la dentelle mais s’avère très efficace dans le genre shonen de baston bien bourrin. Attention, ce n’est pas une critique de grenouille de bénitier, je suis au contraire le premier à apprécier des oeuvres qui ne demandent pas trop à réfléchir et permettent de se vider la tête. Tetsuo Hara est moins percutant et moins sarcastique que son double, Buronson, mais il parvient à trouver un cliffhanger plutôt intéressant pour donner envie de pousser un plus loin la lecture de sa série.

Côté graphisme, vous devez vous en douter, c’est évidemment un « Hokuto no ken like ». On retrouve les méchants avec des tailles de colosses, certes moins disproportionnés mais tout de même très proches des géants. Certains personnages évoqueront ceux de la série culte, mais difficile de faire totalement original après 27 volumes. Son style est encore imprégné des années 80 et les villes de Tinos oscillent entre les cités hypermodernes du début et les villages type far west qui ne nous paraîtront pas tout à fait inconnus. Mais les planches de Tetsuo Hara sont toujours aussi fournies et bourrées de détails. La case planche n’existe pas dans la palette de Hara, il lui faut tout remplir, tout noircir quitte à parfois perdre un peu de lisibilité pour les petites cases.

« Cyber Blue » est un mixte spatial de « Robocop » et d’« Hokuto no Ken », pas désagréable à lire.


Cyber Blue (T1)
- Auteur : Tetsuo Hara
- Traducteur : Thomas Guillemin
- Éditeur français : Kaze Manga
- Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 260 pages
- Date de parution : 1er juin 2012
- Numéro IBSN : 9782820303844
- Prix : 7,69 €


CYBER BLLUE © 1988 by TETSUO HARA/NSP. Approved Number ZDW-01F, All Right
© Edition Kaze Manga - Tous droits réservés



Frédéric Leray
28 juillet 2012




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