Cela commence bien gentiment, sur un ton tristounet et plutôt nostalgique, avec ce qu’il faut de touches de réalisme et de tendresse, de dialogues qui sonnent juste, pour faire ressentir à demi-mots, en demi-teinte, le courage d’une femme esseulée et l’impulsivité de cette adolescente, et l’amour qui les lie.

Puisqu’il faut bien se faire à cette vie nouvelle, on suit de jour en jour la découverte de leur nouveau décor, dont la maison bien sûr, et la falaise toute proche, avec au loin un phare qu’à marée basse, on peut atteindre à pied, et ce charmant village où Caroline trouve vite à travailler dans le restaurant d’un ami de feu son père...

Or, tandis que Caroline s’organise, Marion joue à l’exploratrice, sans toujours avouer à sa mère jusqu’où sa curiosité la mène. Une grotte où elle s’aventure, où elle risque d’être piégée par la montée des eaux... Et ces pierres gravées d’inscriptions et de signes bizarres, qui essaiment la campagne... Et ce gardien du phare, bourru et inquiétant... Et ce phare, où Marion ose se rendre, un jour, et visite en cachette, tandis que la marée haute lui coupe le chemin du retour...

L’eau omniprésente, qui a conditionné la vie de générations de marins, et nourri leurs croyances toujours vives... L’eau, qui recèle en ses flots tant de dangers fascinants... L’eau, comme le symbole d’un inconscient où Marion s’immergerait, alors que refont surface tant de non-dits.

Ce premier pan du diptyque ayant mis en place les différents personnages d’une chronique douce-amère, et passé en revue les divers ingrédients d’un petit drame familial, avec ce qu’il faut de mystère pour brouiller certains repères entre rêve et réel, pas de doute qui tienne : la suite et la fin du récit risquent d’être passionnantes !

La mémoire de l’eau (T1)
 Scénario : Mathieu Reynès
 Dessin : Valérie Vernay
 Editeur : Dupuis
 Dépot légal : 6 avril 2012
 Pagination : 48 pages couleurs
 Format : 24 x 32 cm
 Numéro ISBN : 978-2-8001-5406-0
 Prix public : 13,95 €

Illustrations © Dupuis et les auteurs (2012)