En fait, Hadès est un chasseur de psycho-démons, des créatures prenant possession d’humains et attisant un de leur complexe. Et Mimasaka va en faire la triste expérience. Jaloux du succès de Fuji sur la gent féminine, il va se laisser posséder par Narcisse, un psycho-démon qui le rend soudain beau mais qui demande l’énergie vitale de jeunes filles pour s’alimenter. Ashitaba, plus ouvert qu’il ne l’aurait pensé à l’outre-monde, va être témoin du vrai pouvoir d’Hadès, celui que cache cette peau craquelante. En fait, l’infirmier se nourrit de ces psycho-démons qui lui redonne une peau de bébé. Hadès doit-il impérativement se nourrir de ces créatures pour survivre ? Voila un des mystères qui flottent autour du personnage. Mais le jeune garçon n’aura pas le temps de pousser plus en avant son enquête. Et alors que Fuji squatte sans vergogne l’infirmerie, une nouvelle élève à la réputation de bagarreuse fait son apparition : Shin’ya.

Nouveau shonen dans l’escarcelle des éditions Akata, « Hadès, chasseur de psycho-démons » nous mène dans une école particulièrement fertile en psycho-démons, des créatures qui font ressortir tous nos affreux défauts à leur paroxysme : le narcissique dévore l’énergie vitale des jeunes filles, le jaloux persécute celui qu’il estime être à l’origine de son malheur, et la timide nous rejoue « une journée sans fin » pour arriver au bout de son souhait. Pour s’occuper de ces démons, Hadès, un infirmier peu banal, défiguré par une étrange maladie, il va tout tenter pour se faire aimer des collégiens... tout en dévorant au passage quelques psycho-démons.

Sho Aimoto utilise une technique classique du shonen : le décalage par l’humour entre le héros dans la vie quotidienne et ce même héros durant ses missions. Tsukasa Hojo avait utilisé à l’extrême cette technique avec son personnage de City Hunter ou encore Sunao Yoshida avec le personnage du père Abel Nightroad dans « Trinity Blood ». Ici, la mécanique semble bien huilée et Sho Aimoto joue avec plaisir sur les situations burlesques, plus que les quiproquos, dans lesquelles se retrouve son personnage. Toutefois, elle lui redonne son sérieux durant les affrontements avec les psycho-démons ou lors de certaines discussions. L’humour passe plutôt bien et on se prend vite à s’attacher à ce personnage ainsi que son scooby band d’aides chasseurs.

Graphiquement, on sent que Sho Aimoto abuse un peu des petites cases pour n’avoir pas trop de travail sur les visages, plutôt lisses, mais on sent aussi que son travail sur les psycho-démons s’améliore avec les chapitres. Il faut dire qu’il s’agit de la première série de cette mangaka prometteuse, parvenant pour le moment à nous captiver par ces histoires mais qui va vite devoir trouver une trame centrale pour que le scénario ne finisse pas en routine. En tout cas, les arrières-plans sont assez fournis et vivants, les designs des psycho-démons pas toujours originaux mais qui font souvent mouche.

« Hadès, chasseur de psycho-démons » comporte 10 tomes mais ce début est prometteur, à voir si l’histoire reste intéressante dans la durée.

Hadès, chasseur de psycho-démons (T1)
 Auteur  : Sho Aimoto
 Traduction : Tetsuya Yano
 Éditeur : Delcourt
 Collection : Akata
 Dépôt légal : 4 juillet 2012
 Format : 112x176 mm
 Pagination : 224 pages
 Numéro ISBN : 978-2-7560-3174-3
 Prix public : 6,95 €

© Editions Delcourt - Tous droits réservés