Quelque chose de terrible se déroule à Kyoto et le frère de Yura a lancé comme message à Rikuo qu’il n’était pas le bienvenue dans l’ancienne capitale. Pour comprendre le fond de cette histoire, il faut revenir au temps où le grand-père de Rikuo, Nurarihyon, n’était pas encore le seigneur des Yokai. Il commençait à former son cortège de démons, mais pour devenir le maître incontesté, il devait vaincre celle qui commandait alors aux démons de Kyoto : Hagoromo-Gitsune. Mais ce qui attendait Nurarihyon allait être encore plus important pour son futur car en voyant la jeune Yohime, une humaine ayant des dons de guérisseuse, il tomba amoureux de la jeune femme et commença à la séduire dans les règles. Mais dans sa soif de pouvoir, Hagoromo enleva Yohime. La guerre était donc ouverte entre les deux seigneurs Yokai et l’enjeu allait au-delà du pouvoir sur les démons. Heureusement, Nurarihyon s’était emparé d’une épée appartenant à la jeune fille, une arme qui était forgée pour détruire les Yokai...
Le ton donné à la série « Nura, le seigneur des Yokai » se noircit au fil des tomes. Nous sommes loin de l’atmopshère du premier tome qui m’avait laissé si sceptique. Hiroshi Shiibashi vise maintenant clairement un public pré-adulte voire clairement adulte, même si ses principaux personnages sont des collégiens. D’ailleurs, si le tome 7 met en avant Yura et Rikuo, la fin du tome et le suivant délaisseront un peu les jeunes pour revenir à des histoires d’adultes et de vengeance. Mais revenons un peu sur l’arrivée du frère de Yura. Le point crucial est évidemment que la vérité sur l’identité de Rikuo est enfin révélée à la jeune fille, même si celle-ci doute encore un peu. Cela permet d’ailleurs au mangaka de prendre par la suite d’autres orientations avec son personnage, préservant ainsi le suspense sur ses relations avec les autres élèves mais surtout sa relation future avec Yura.
La fin du tome 7 et le huitième s’attaquent au passé du grand-père de Rikuo et, en fait, son histoire d’amour pour une humaine qui va totalement bouleverser l’ordre des Yokai et dont les conséquences se retrouvent encore aujourd’hui. Les dessins du mangaka se durcissent, non seulement par l’encrage mais par des scènes qui se rapprochent un peu du gore. Le jeune public est définitivement évincé par ce tome. Mais cela permet aussi à la série de trouver sa cohérence et son ton. Le jeu de séduction de Nurarihyon est clairement destiné à un public capable de comprendre les méthodes utilisées par le Yokai pour déclarer son amour mais tout en préservant sa dignité de démons. D’ailleurs, ses sentiments seront clairement révélés au cours du combat contre Hagoromo-Gitsune, qui va prendre une place prédominante dans les tomes suivants.
En tout cas, le dessin de Hiroshi Shiibashi a atteint une qualité très intéressante et foisonne de détails. Les combats sont très lisibles, le mangaka joue sur les techniques typiques du manga pour donner de la force à son action et ses pleines pages sont souvent assez remarquables, en particulier celle révélant le tatouage de Nurarihyon.
« Nura, le seigneur des Yokai », par son côté sombre devenu prédominant, se fait une vraie place dans les shonen plus adultes, et pourrait même se retrouver dans la collection Dark Kana.
Nura, le seigneur des Yokai (T7 et 8)
Auteur : Hiroshi Shiibashi
Traducteur : Olivier Huet
Éditeur français : Kana
Format : 115 x 175 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 3 février et 6 avril 2012
Numéro ISBN : 9782505014126 ; 9782505014430
Prix : 6,85 €
A lire sur la Yozone :
Nura, le seigneur des Yokai (T1 et 2)
Nura, le seigneur des Yokai (T3 et 4)
Nura, le seigneur des Yokai (T5 et 6)
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