Coqueluche des médias, Keita Tanaka surfe sur la vague anti loi légalisant la vengeance. Fils d’un sénateur, avec des frères dans les hautes sphères politiques, il a été parachuté leader de « l’Alliance pour l’Asie libre unifiée ». En fait, Keita est un petit fils à papa, profitant de son statut pour parader mais qui préférerait passer son temps à sniffer de la coke et baiser. Pour ces deux dernières activités, il a Yo-Ko, l’ex membre du groupe Omanyanko Musume. Mais cette dernère est réellement amoureuse de Keita et commence à ne plus se satisfaire de ses venues épisodiques pour coucher et lui piquer sa dope. Surtout qu’elle a décidé d’être clean dorénavant. Toutefois, elle ne sait pas dire non à Keita et ce dernier en profite très largement.... Mais tout a une fin.
Ce tome 10 de « Freesia » s’ouvre sur la disparition d’un personnage clé de la série : Mizoguchi. On pouvait croire que Jiro Matsumoto avait trouvé le psychopathe idéal pour jouer la Némésis de son anti-héros, Kano. Alors quelle surprise de voir cette première scène avec Mizoguchi poignardé à mort. Surtout que le personnage de la tueuse en série va totalement disparaître du reste du tome. N’était-ce qu’un effet scénaristique ou garde-t-il la demoiselle pour un peu plus tard ? En tout cas, ce tome est un peu désarmant, reprenant par la suite le conflit politique sur la loi légalisant la vengeance. Nous aurons droit à pas mal de discours et discussions sur ce thème, sans aucune conclusion.
Plus étonnant encore, tout le reste de ce volume se focalise sur le personnage de Keita Tanaka. Certes, vu le talent de Jiro Matsumoto, ce personnage s’avère vite intéressant, totalement perverti et par conséquent plein de possibilités et qui va réussir à se faire estimer du lecteur... au moins de certains car c’est tout de même une belle pourriture, mais il semble que ce soit une qualité familiale. Jiro Matsumoto s’attaque ici plus directement au monde de la politique et il ne sera vraiment pas tendre. D’un autre côté, on n’en attendait pas moins de lui. En tout cas, c’est une vision pessimiste du monde politique qui ne semble fait que d’apparence et de magouilles, mais il s’attaque aussi aux électeurs car Keita est présenté comme un petit con avec juste une belle gueule et un peu de charisme et cela semble bien suffisant pour attirer le vote de la foule.
La pauvre Yo-Ko est la dinde de la farce, une pauvre fille avec un très bon fond, amoureuse de la mauvaise personne et qui se retrouve attirée dans son sillage nauséabond. C’est en fait elle qui va focaliser la pitié du lecteur... mais on s’éloigne de l’histoire principale, même si Jiro Matsumoto nous replace le cas Keita en fin de tome.
En tout cas, ce tome 10 est véritablement surprenant mais bien dans la continuité de cette série politiquement très incorrecte.
pour public averti
Freesia (T10)
Auteur : Jiro Matsumoto
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kaze Manga
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 2 mai 2012
Numéro ISBN : 978-2-82030-364-6
Prix : 7,69 €
A lire sur la Yozone :
Freesia (T1)
Freesia (T2)
Freesia (T3)
Freesia (T4 et 5)
Freesia (T6 et 7)
Freesia (T8 et 9)
FREESIA © 2003 Jiro Matsumoto / Shogakukan Inc.
© Edition Kaze Manga - Tous droits réservés
