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Lignée (La) (T1) Antonin 1937
Berlion et Galandon
Grand Angle

Antonin ne s’attendait certainement pas à se retrouver face à cet oncle que tous pensaient mort, alors qu’il se recueillait sur la tombe de sa mère. Pourquoi Cyprien refait-il surface après tant d’années ? Est-ce vraiment pour lui raconter cette histoire à dormir debout de malédiction ? Selon lui, elle pèse sur les aînés de la famille Brossard par la faute d’un de leurs ancêtres qui aurait volé une statuette de la déesse Bachné. Depuis, tous les aînés de la famille meurent à 33 ans. Antonin ne prend cela que pour des divagations malgré le livre que lui donne Cyprien. En fait, Antonin a déjà bien d’autres problèmes entre sa femme, son fils et sa maîtresse espagnole qui ne pense qu’à retourner dans son pays afin de lutter aux côtés des troupes anti-franquistes.



Antonin ne comprend pas, sur le coup, à quel point Miranda est sérieuse quand elle lu explique qu’elle est prête à abandonner sa carrière d’actrice pour partir se battre aux côtés des révolutionnaires espagnols. Pourtant Antonin est fou amoureux de la belle hispanique et c’est le coeur déchiré qu’il l’abandonne sur le quai de la gare. Mais il ne peut oublier l’histoire de Cyprien. Cette année est sa trente troisième année et si la malédiction est bien réelle, il ne lui reste que peu de temps à vivre. Alors autant vivre pleinement ses dernières semaines d’existence et le faire en se battant pour une juste cause. Il abandonne femme et enfant et prend le train pour l’Espagne. Dans son wagon, il fait la connaissance de Rodrigo Rodriguez, celui qui deviendra son frère d’armes. Mais se battre pour une juste cause n’est pas toujours suffisant pour faire le bien et sortir vainqueur.

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« La lignée » est un incroyable défi que se sont lancés pas moins de quatre scénaristes de bandes dessinnées. Suivre une famille subissant une terrible malédiction à travers quatre générations d’héritiers à qui se posera une éternelle question : que feriez-vous si vous saviez qu’il ne vous reste que quelques jours à vivre ? Quatre aînés de la famille Brossard qui vont devoir affronter le péché d’un leur ancètre. Pour ce premier tome, le stylo est confié à Laurent Galandon. Il sera donc le premier enquêteur sur la malédiction des Brossard et comme à son habitude, il en profite pour nous faire un sympathique petit cours d’histoire. Avec Galandon, le poids de l’histoire dans le comportement de ses personnages est toujours primordial et on retrouve ce leitmotiv du scénariste dans l’aventure d’Antonin. La prise de conscience de sa mort prochaine chez son personnage va le pousser à agir égoïstement...

En tout cas, c’est l’impression que donne sa réaction : abandonner sa femme mais surtout son jeune fils pour rejoindre la femme qu’il aime en Espagne, en pleine guerre civile qui placera au pouvoir Franco. Mais très vite, son passé français est supplanté par la dure réalité de la guerre. Comme à son habitude, Laurent Galandon ne prend pas partie et présente des faits, sans complaisance mais sans manichéisme non plus. Une guerre n’a jamais de réel vainqueur car les atrocités se passent dans les deux camps. Amour, héroisme, la malédiction est soudain comme une simple brume qui tente de revenir au premier plan de temps en temps. Mais ce premier tome de « La lignée » est tout autant une pièce de la série qu’un nouveau témoignage historique sur une guerre que nous ne connaissons que peu en réalité : la guerre civile espagnole de 1936-1939.

Quatre scénaristes mais aussi quatre dessinateurs et le premier à oeuvrer n’est autre que le futur troisième conteur de la saga : Olivier Berlion. Avec Eric Corbeyran qu’il rencontre en 1992, il réalise les séries « Le Cadet des Soupertard », « Sales Mioches » et « Rosangella ». En 2003, il crée le personnage du détective Tony Corso. Et le voici en 2012 partageant très largement l’aventure de la série « La Lignée » en tant que dessinateur et scénariste. Il marque tout de suite ce premier tome avec un style très réaliste, et un rythme soutenu à travers des cases qui s’enchaînent pour donner beaucoup de mouvement à chaque scène. Son style colle parfaitement aux épisodes de combats et d’assauts. Les couleurs de Scarlett Smulkowski sont savamment dosées, surtout pour les décors très réussis. On pourrait lui reprocher de « donner la même couleur aux gens », ou plus précisémenrt de ne pas assez nuancer les couleurs de peau des personnages. Mais cela ne retire en rien le gros travail sur chaque planche.

Ce premier tome de « La Lignée » accroche son lecteur par une histoire qui garde encore tout son mystère. Le deuxième tome paraîtra en septembre 2012.


(T1) Antonin 1937
- Série : La Lignée
- Scénario : Laurent Galandon
- Dessin : Olivier Berlion
- Couleurs : Scarlett Smulkowski
- Éditeur : Grand Angle
- Dépôt légal : 2 mai 2012
- Pagination : 48 pages couleurs
- ISBN : 978-2-81890-912-6
- Prix public : 13,90 €


© Edition Grand Angle - Tous droits réservés



Frédéric Leray
10 juin 2012




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