Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Brins d’Éternité n°32
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°32, Science-fiction – fantastique, nouvelles – articles - critiques, printemps 2012, 112 pages, 7,50CAD

Alors que les numéros 30 et 31 contenaient 100 pages, celui-ci en accuse 12 de plus, ce qui est une très bonne nouvelle. Au sommaire, sept textes de longueurs inégales (de 3 à 30 pages), des chroniques de revues, de romans, ainsi qu’un article très intéressant sur Jean Rollin, cinéaste-écrivain, signé Ariane Gélinas. Même si le nom de Jean Rollin ne m’était pas inconnu, j’aurais été bien en peine de citer une seule de ses œuvres, aussi bien romanesques que cinématographiques. Lacunes comblées après lecture de cette approche en trois étapes du personnage : La figure double de la jeune femme, l’omniprésence de la mort ou les « tombeaux ouverts » et l’érotisme ou la poétique des corps dénudés.



Martin Lessard sacrifie à la mode des vampires. “Rêves de rédemption” nous en présente un qui se laisse capturer. Bizarrement, le but de cette intervention des forces spéciales n’est pas de juguler une menace, le projet est tout autre.
C’est surprenant mais, hélas, l’auteur a jugé bon de nous concocter une ultime surprise qui, pour ma part, tombe à plat et casse l’effet de ce qui précède. Sentiment final mitigé.

Rose du jardin des rêves perdus” de Mathieu Fortin, le créateur de cette revue reprise par Guillaume Voisine, ressemble à un conte de fée. Un jeune homme qui avait tout pour réussir dans la vie est victime de la sclérose. Il lutte pour survivre jusqu’à la naissance de sa petite sœur. C’est alors qu’une infirmière lui propose une étrange mission.
Malgré une certaine poésie, difficile d’adhérer à cette histoire pleine de bons sentiments, convenant plutôt à un lectorat jeunesse.

Geneviève Blouin s’attarde sur une jeune fille que sa mère envoie étudier avec la Maillarde, une vieillarde qui consigne les décès dans son registre. Pour effrayer les enfants, pas de croquemitaine, mais la Maillarde ! Les adultes la craignent tout autant. Figurer dans son livre signifie la mort. Quel est vraiment son pouvoir ? Et si c’était-elle qui choisissait ses victimes ?
Une idée de départ qui donne un texte redoutable, posant bien des questions sur la causalité des évènements. “La Maillarde” confirme toutes les qualités de Geneviève Blouin que j’ai découverte dans « Alibis 42 ».

Arrivent après deux courtes nouvelles de Marius Mars. Marius Mars ? me direz-vous. Lors de ses premières apparitions, beaucoup se sont interrogés sur ce pseudo. Qui se cache derrière ? Levons le voile, il s’agit de Jean-Pierre April qui se présente ainsi : « Il me semble que sous le pseudo de Marius Mars ont paru et paraîtront des textes qui ont une facture particulière au sein de la SF actuelle. »
Après lecture de “SeXeX” (concours de sexe extrême sur Internet) et “Mi-Mort” (seule la moitié du corps d’un homme meurt), c’est le moins que l’on puisse dire ! Avec Marius Mars, oubliez une littérature bien pensante, désireuse de ménager son public. Idées saugrenues et chocs, conclusions immorales en diable, un mystérieux docteur May... En gros, à chaque fois trois pages qui cognent, nous offrent une autre vision de ce que peut donner notre genre favori.
Et qui instillent vraiment l’envie de voir jusqu’où Jean-Pierre April poussera Marius Mars.
Belle découverte que Marius Mars et bonne nouvelle que ce retour de Jean-Pierre April que les plus jeunes ne connaitront peut-être pas, mais que les autres n’auront pas oublié.

Dans “Le monstre d’Hollywood”, Nicolas Handfield n’a pas l’esprit aussi mal tourné, même s’il met en scène un monstre. À la vue d’un film, un garçon le reconnait et kidnappe le producteur pour retrouver le monstre de son enfance. Mais les choses ne se dérouleront pas comme il l’espérait. Des retournements de situations bien vus, pour un résultat plaisant.

Dave Côté a écrit un très bon texte de science-fiction d’une trentaine de pages. Ati enseigne à des enfants à se servir des Sublimeurs, des sortes de colonnes permettant d’envoyer des messages dans le ciel. Faute de ressources, le village perdu dans un milieu désertique est mourant. Le seul espoir : que ces appels à l’aide soient entendus.
Dave Côté réussit parfaitement à concilier différentes thématiques (drame humain, problème technologique, psychologie des personnages...) pour rendre “Le talent d’Ati” passionnant.
Un final de toute beauté !

Un « Brins d’Éternité » toujours aussi séduisant, nous faisant attendre avec d’autant plus d’impatience le prochain numéro.
Surtout qu’en plus de la couverture, les illustrations intérieures sont à la hauteur du niveau global.


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 32
Directeur littéraire : Guillaume Voisine
Couverture : Pascal Blanché
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : printemps 2012
Périodicité : quadrimestriel
ISSN : 1710-095X
ISBN : 978-2-9812757-0-7
Dimensions (en cm) : 13,9 x 21,4
Pages : 112
Prix : 7,50 CAD



François Schnebelen
4 juin 2012


PNG - 155.9 ko



Chargement...
WebAnalytics