Genre : comédie dramatique française
Durée : 1h33
Avec Jalil Lespert (Virgil Bettencourt), Jean-Pierre Cassel (Ernest), Léa Drucker (Margot Melano) et Philippe Nahon (Louis), etc,.
Ernest, père adoptif de Virgil, est un ancien boxeur professionnel. Il adore les combats autant que son gamin. Coach de son rejeton à ses débuts, il est incarcéré pour homicide volontaire. Au parloir, Virgil lui ment en lui contant ses exploits sur le ring. Or, il ne pratique plus ce sport depuis trois ans. Pourtant, Ernest feint de le croire. Car, il redoute la solitude mentale de l’emprisonnement. Il refuse donc de perdre le seul moment heureux de son existence carcérale : la visite hebdomadaire de son fils. Le père de Margot, en prison également pour meurtre (celui du violeur de sa fille) se tait depuis deux ans, trop abruti par son crime. L’amour de Virgil pour Margot s’exprime péniblement. Virgil est d’ailleurs touchant : il crève, chaque semaine après le parloir, les pneus de la jeune femme dans le seul but de lui proposer son aide. Les amis d’Ernest remettent les gants aux poings de Virgil pour offrir au père, avant sa mort imminente, un dernier combat avec son fils, sur le ring.
« Virgil » est le premier long-métrage de Mabrouk el Mechri. La réalisation est parfaite : elle alterne violence (les scènes de combat) et douceur (les scènes au parloir) avec pudeur. Le milieu défavorisé est effleuré sans s’apesantir sur la difficulté des pauvres banlieusards. Le spectateur imagine les rigueurs de la vie pénitentiaire (le viol et la vengeance sont aussi évoqués). Pourtant, comble du paradoxe, le film nous conte des histoires d’amour (filiales, sportives, amicales et passionnelles). Grâce à la voix du narrateur -de plus en plus distante pour finir inexistante- le spectateur entre dans ce cercle amical éclectique et finit par s’y intégrer. La musique choisie (jazz et blues) amplifie la compassion que l’on éprouve pour ces personnages finalement très communs (vous, moi). N’oublions pas qu’en anglais, l’expression “I have got the blues” signifie Je suis triste (ou déprimé). Le choix de cette musique n’est donc pas anodin car le blues est, par définition, mélancolique. Le scénario est simple : il raconte une histoire, celle d’un groupe de personnes. Il n’est ni moralisateur, ni intello-bobo, ni un énième film sur les jeunes de la cité.
Instants de vie, pas toujours drôles, pas toujours tristes et profondément humains ou réalistes. La réussite de « Virgil » est là. Toucher au réel tout en restant une œuvre cinématographique émouvante.
PS : Le dernier plan (le visage d’Ernest ému aux larmes) est à retenir absolument.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Virgil
Réalisateur : Mabrouk el Mechri
Scénario : Mabrouk el Mechri
Producteurs : Philippe Desmoulins et Pierre d’Hoffelize
Musique : Frédéric Verrieres
Photographie : Pierre-Yves Bastard
Décors : Dominique André
Costumes : Christine Mille
Son : Bernard Bats
Casting : Marie Miniconi
Montage : Kako Kelber
Production : Gaumont (France), TF1 Films Productions (France), Canal + France, TPS Star (France)
Distribution : Gaumont Columbia Tristar Films (France)
Presse : Laura Gouadain & Émilie Maison (213 Communication, Paris)
SITE INTERNET
http://www.virgil-lefilm.com