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Labyrinthe des Rasoirs (Le)
Jun Hayami
Imho

Jusqu’où peut aller l’amour d’une femme pour un homme ? Quand elle découvre qu’il le trompe, elle l’a accepté sans rien dire, elle a accepté toutes les dégradations qu’il exigeait d’elle, ses jeux sado-maso. Elle a même accepté de se prostituer pour lui, se donnant à ses amis comme à des inconnus rencontrés par le hasard de ses choix. Et pourtant, rien ne semblait vraiment le satisfaire. Qu’attend-il donc d’elle ? Il lui demande quel niveau de douleur elle peut supporter, mais comprend-elle réellement le sens de cette question ?



La perversion de l’homme a-t-elle des limites ? Quand elle tombe amoureuse de son professeur et qu’elle accepte de se donner à lui à sa majorité, jamais elle n’aurait pu penser que cet homme ne parvenait à l’orgasme qu’au toucher d’un élément bien précis de son corps. Quand Ryoko tombe amoureuse de Junichi, elle n’imaginait pas que le secret du jeune garçon est de s’extasier devant ses excréments. Mais pour connaitre le fond de la perversion de l’homme, il faut souvent tomber face à un vrai psychopathe. Malheureusement, comme pour Mika Otani, cette rencontre est souvent fatale ou aux dommages irréparables comme pour cette femme brûlée au plus profond de sa chair. Oui, où s’arrête la perversité de l’homme ?

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Si Jun Hayami a commencé la même année que Rumiko Takahashi dans le Weekly Shonen Sunday, la comparaison s’arrête bien là. Quand la mangaka se tourne vers l’humour et les histoires tout public, le mangaka va explorer les tréfonds de l’âme humaine et va en ressortir ses pires penchants.

Dans « Le Labyrinthe des Rasoirs », il s’attaque au lien entre amour et mort et surtout à toutes les perversions où le sexe peut mener un couple, qu’il soit officiel, improvisé ou imposé. C’est une vraie palette des pires supplices qu’un homme puisse imposer à une femme que nous expose le mangaka : sadisme, scatologie, pédophilie, mais aussi jalousie. Jun Hayami ne manque jamais d’imagination, même si les faits divers nous offrent malheureusement une source intarissable pour ce genre de manga. Ce qui rend les histoires d’autant plus dérangeantes pour le lecteur, c’est la normalité apparente des personnages, et pour une grande partie, leur anonymat. Ce dernier point rend encore plus glauque les récits car le lecteur se personnifie d’autant plus qu’il n’a pas la barrière du nom.

Les dessins de Jun Hayami sont souvent sommaires, voire grossiers, mais certaines planche sont au contraire très détaillées pour se focaliser sur un personnage, une perversion. Si cette oeuvre est déconseillée au moins de 16 ans, au-delà des idées à ne pas mettre entre les mains de n’importe quel age, les scènes de sexe sont très explicites et les organes sexuels clairement représentés contrairement à des styles où le flouté est imposé. L’épure de ses dessins et l’abscence de décor ou de second plan imposent au regard de s’attarder sur l’acte. Par contre, n’attendez pas de gore comme pour « Fraction », Jun Hayami décrit la déviance mais ne s’attarde pas sur les conséquences physiques, préférant développer les conséquences psychiques.

« Le Labyrinthe des Rasoirs » s’attaque à la noirceur de notre âme face au sexe, êtes-vous prêt pour cette introspection ?


Déconseillé aux moins de 16 ans

Le Labyrinthe des Rasoirs
- Auteur : Jun Hayami
- Traducteur  : Satoko Fujimoto et Eric Cordier
- Éditeur français : Imho
- Format : 147 x 210, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 216 pages
- Date de parution : 5 avril 2012
- Numéro IBSN : 978-2-915517-63-7
- Prix : 18€


© Edition Imho - Tous droits réservés



Frédéric Leray
3 mai 2012




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