C’est en réalité à une préquelle que nous avons affaire avec « Le Désert De Glace ». En effet, suite à une maladresse d’Anaïd, la jeune femme et sa mère sont obligées de fuir plus tôt que prévu par Sélène. Elle sait précisément où sa fille doit aller, mais elle sait aussi qu’Anaïd ne parviendra à remplir son destin si elle ne sait pas qui elle est. Pour réussir, sa fille doit s’accepter et s’aimer. C’est pourquoi Sélène va en profiter pour raconter à sa fille, et par la même occasion aux lecteurs, les évènements ayant conduits à sa conception et à sa naissance. Mais aussi les détails sur la période où cette sorcière controversée a vécu parmi les sorcières Odish et qui a fait tant de bruit dans « Le Clan de la Louve ».
C’est ainsi qu’Anaïd va enfin réellement connaître sa mère, mais aussi enfin l’identité de son père. Malheureusement, elle va aussi prendre connaissance de l’épée de Damoclès qui plane au-dessus de sa tête.

C’est un récit un peu étonnant que nous présente Maïté Carranza. La structure en elle-même est intéressante puisque le récit a lieu tandis que Sélène conduit et s’interrompt brusquement pour revenir au présent à chaque pause de la conductrice. Les éléments du présent restent sporadiques cependant, sauf sur la fin du récit où ils se font plus nombreux et la situation d’urgence plus pressante. Par ailleurs, le récit du présent est raconté à la troisième personne, tandis que les souvenirs de Sélène sont à la première personne. Un élément supplémentaire permettant aux lecteurs de ne pas être perturbés par cet aller-retour.

Le récit reste intéressant et permet une lecture éclairée de la Prophétie concernant l’Élue. Malheureusement il est aussi en décalage complet et manque étonnamment de punch. Oui, étonnamment, car il se passe beaucoup de choses dans la vie de cette Sélène de 20 ans. Révolte, passion, trahison, meurtre… Sélène nous montre comment et pourquoi elle a coupé les ponts avec le clan de la Louve et les autres clans Omar. Comment elle s’est retrouvée obligée de travailler main dans la main avec l’une des sorcières Odish les plus puissantes qui soit. Et comment, par amour pour sa fille, elle a affronté le plus grand péril qui attende une sorcière Omar, pour mieux aider Anaïd à affronter le même danger pour sauver sa vie.

Il est certain que cette préquelle était nécessaire à l’histoire. Et il faut admettre que le récit est bien amené, mais il casse quand même le rythme de la série.

A voir comment Maïté Carranza va réussir à récupérer sa dynamique sur le troisième tome, « La Malédiction d’Odi », à paraître en décembre 2012.

Titre : Le Désert de Glace (El Desertio de Hielo, 2006)
Série : Le Clan de la Louve (El Clan de la Loba), tome 2
Auteur : Maïté Carranza
Traduction de l’espagnol (Espagne) : Nathalie Nédélec Courtès
Couverture : Calderon studio
Éditeur : Pocket Jeunesse
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 331
Format (en cm) : 13,9 x 22,4 x 2,7
Dépôt légal : décembre 2011
ISBN : 978-2-266-17336-0
Prix : 16,90 €

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