Une fois dans sa chambre, elle ouvre l’étrange volume et s’évanouit devant un énorme éclat de lumière ! Quand elle s’éveille, une petite fée nommée Clotie vole devant elle et lui apprend qu’elle a laissé s’échapper tous les contes du livre, qui bien sûr était magique !
Sara va devoir se transformer en chasseuse de contes, pour tous les attraper et les réintégrer au livre, sous peine de les voir disparaître.
Mais pendant ce temps, les personnages des dits contes se retrouvent dans le monde réel, livrés à eux-mêmes... Qu’ils soient bons ou mauvais.
« Sara et les contes perdus » est une des nouvelles séries de l’éditeur Delcourt, dont les deux premiers tomes sont sortis simultanément en mars dernier.
Ce qui peut frapper de prime abord quand on tient un de ces volumes dans les mains, c’est le sens de lecture, en se disant « Mais c’est publié à l’envers ! ». Serait-on revenu à l’époque où les éditeurs, à coups d’effets miroir, inversaient les mangas japonais pour qu’ils se lisent de gauche à droite ?
Eh bien non, car « Sara et les contes perdus » est un manga français ! En effet, au scénario et au dessin, on trouve Jenny, auteure française. Et elle n’en est pas à son coup d’essai au format manga puisque sa série « Pink Diary » était déjà parue en 8 volumes chez le même éditeur.
Ceci étant dit, intéressons-nous plus en détail à ce « Sara et les contes perdus ». Il faut croire que les contes de fées sont à la mode ces derniers temps, quel que soit le support : que ce soit sur le petit écran avec les séries « Once Upon a Time » ou « Grimm », ou les différentes adaptations cinématographiques du conte de « Blanche-Neige » en ce moment à l’affiche.
« Sara et les contes perdus », de par son fond et sa forme, s’adresse avant tout à un jeune public féminin. On retrouve en effet tous les standards du type « magical girl » (tels que « Sailor Moon » ou « Card Captor Sakura » pour ne pas les citer) : de l’humour, une jeune fille qui n’a rien demandé à personne et sur qui tombe une énorme responsabilité, des méchants vraiment méchants…
Jenny s’occupant du dessin et du scénario, penchons-nous tout d’abord sur le premier point. Après un petit tour au format franco-belge avec « Mathilde », et avant cela avec la série « Pink Diary », Jenny a déjà pu faire chauffer le fusain, toujours chez Delcourt. En témoigne son style reconnaissable, résolument inspiré du style shôjo manga, avec une pointe d’animation (la jeune femme ayant également œuvré aux studios Marathon Animation sur les séries « Martin Mystère » et « Totally Spies »).
Les personnages sont pour le moins expressifs et l’utilisation de passages « chibi » assez rares pour en être appréciés. Le trait est donc globalement agréable, les personnages bien dessinés et proportionnés, même si on se demande à quoi a été nourrie Sara pour être aussi bien développée à 15 ans !
Le bât blesse un peu sur les fonds, désespérément vides la plupart du temps. Le découpage des cases est quant à lui clair et dynamique, insistant sur les scènes clés.
Côté scénario, on est typiquement dans le shôjo léger et guilleret, somme toute divertissant. L’histoire avance cependant assez lentement (voire trop), donnant une impression de lenteur globale. Les informations sur Clotie sont distillées au compte-goutte et on se doute que son histoire personnelle est à l’origine de pas mal de choses, mais qu’il faudra être patient avant d’avoir des réponses !
Il est donc quasi indispensable de se procurer les deux premiers volumes afin de ne pas rester sur une mauvaise impression, le premier étant à lui seul assez indigeste par l’inévitable mise en place des protagonistes et de la toile de fond.
« Sara et les contes perdus », c’est donc un manga français clairement destiné aux jeunes filles en fleur, plein d’humour et de fraîcheur, malgré un rythme un peu mou, surtout dans le premier volume. Reste à suivre la direction que l’auteur va donner à la série, en évitant (ou pas) le piège du schéma répétitif qui guette une publication du style magical girl, pas forcément évident à réinventer…
Sara et les contes perdus (T1 et 2)
Auteur : Jenny
Éditeur français : Delcourt
Format : 127 x 180 mm, noir et blanc
Pagination : 192 pages
Date de parution : 7 mars 2012
Numéro ISBN : 978-2-7560-2690-9 ; 978-2-7560-2693-0
Prix : 7,99 €
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