En ce qui concerne les récits, il conviendra de les remettre dans le contexte de l’époque. Pour le premier, « La bouteille à la mer », nous sommes en pleine guerre froide et le scénario joue ainsi la carte des scientifiques disparus et récupérés par une nation ennemie. Il s’agira pour nos jeunes héros de retrouver la piste de ces scientifiques et de les aider à s’évader de leur prison. Si toute la première partie du récit tient à peu près la route, il me semble quand même un peu trop facile sur la fin. Il parait en effet improbable de s’introduire ainsi dans une base et des laboratoires secrets qui sont pourtant bien gardés.
« Le trophée de Rochecombe » revient à des bases plus légères et plus vraisemblables. Les Castors en vacances à Rochecombe se trouvent confrontés à une bande du village menée par Frédé qui signe d’un dessin de Chacal noir. Leurs démêlés seront ainsi l’occasion de retrouver un trésor volé. De péripéties en péripéties, les deux bandes finiront amis et livreront le voleur à la police.
« Le secret des monts Tabou » propulsera nos cinq amis au cœur de l’Afrique où ils vivront des aventures faites de danger, de traitrises et d’embuches. Invités par un de leur ami scout, fils d’un chef de tribu, les Castors partiront à la recherche de la mine d’or légendaire qui pourrait aider la tribu à prospérer. Ils trouveront sur leur chemin les terribles hommes-léopards mais finiront par triompher de tous les dangers.
Pour finir, « Le hameau englouti » verra nos jeunes amis revenir à Rochecombe pour assister à la mise sous eau d’un barrage qui fera disparaître une vallée et un hameau. Ils se lieront d’amitié avec un vieux fou qui trouvera la mort peu après leur avoir dit qu’il était un meurtrier, agissant pour un autre, qui avait fait accuser un innocent à sa place, mais qu’il avait cachait des preuves de tout cela. Les indices sont minces mais le courage des Castors grand. Et ils parviendront, à leurs risques et périls, à retrouver ces preuves et à livrer le vrai coupable à la justice.
Comme vous pouvez le constater, on retrouve dans toutes ces histoires des thèmes bien de leur époque et que Jean-Michel Charlier a su une nouvelle fois utiliser de belles façons.
Rappelez-vous des hommes léopards, thème mainte fois utilisé au cinéma, en romans ou encore en BD par le scénariste lui-même dans une histoire de « Tiger Joe » parue quelques années plus tôt.
L’histoire du hameau englouti, quant à elle, n’est pas sans me rappeler celle d’une de mes lectures d’enfance préférée, les « Six compagnons » de Paul-Jacques Bonzon mais datant de bien plus tard (1976), et plus proche de nous, un film de 2007 sur ce sujet « Marmorera, le village englouti ».
On le sait, Jean-Michel Charlier savait comme pas un, à partir d’un simple entrefilet dans un journal, développer une histoire rocambolesque. Il nous le prouve encore ici !
MiTacq : un dessinateur en perpétuel mouvement. Voilà comment définir cet auteur ! Dans ce volume pourtant, il trouve son style, peu de différence dans son dessin entre les quatre récits. Mais comme on le verra sur les prochains volumes à venir, cela ne va pas durer. Il va très vite changer à nouveau de style. Un dessin en évolution permanente !
Une impression de qualité pour des histoires de qualité. Le tout en respectant l’ordre chronologique de parution. Encore une très belle intégrale à l’actif de l’éditeur.
(T2) 1957-1960
Série : La Patrouille des Castors
Scénario : Jean-Michel Charlier
Dessin : MiTacq
Editeur : Dupuis
Dépôt légal : 23 septembre 2011
Pagination : 240 pages couleurs
ISBN : 978-2-8001-5095-6
Prix public : 28 €
A lire sur la Yozone :
La Patrouille des Castors (T1) 1954 - 1957
Illustrations © MiTacq et Dupuis (2011)
