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Enma (T3 et 4)
Nonoyamasaki et Kei Tsuchiya
Dark Kana

Enma poursuit son œuvre : empêcher que les Enfers ne regorgent de morts en éliminant ceux qui pourraient provoquer un afflux de macchabées devant le juge Enma. Son périple lui permet d’en savoir toujours plus sur les sentiments humains, même si elle ne parvient pas à les comprendre. Comme ce roi qui bâtissait une tour gigantesque, peu importe la souffrance de son peuple, pour détruire le soleil qui ravageait la santé de son fils. Mais Enma va aussi avoir son premier échec avec un assassin chinois. Ce dernier s’occupant de pauvres orphelins avait l’affection d’assez de personnes pour lui permettre de ne pas perdre son squelette. Enma parvint toutefois à empêcher son crime mais la jeune démone de papier s’interroge de plus en plus sur ce qui pousse les humains à s’aimer ou se détester.



Mais Enma découvre aussi que le juge Enma voit sa position faire des jaloux et certains, dans les Enfers, tentent de le déstabiliser. Et pour cela, ils vont s’attaquer à sa messagère. Ainsi, alors qu’Enma doit empêcher deux samouraïs de s’affronter, une mystérieuse jeune fille du nom de Nayuta demande à Shishi de venger son père, tué par Goda. Mais le but de Nayuta n’est pas aussi noble qu’il ne veut vraiment le faire croire, car ce jeune garçon (déguisé en fille) n’est pas plus humain que la jeune Enma. Toutefois, autant la jeune fille tente de limiter le nombre de morts arrivant aux Enfers, autant celui-ci souhaite éradiquer la race humaine de la surface de la planète. Enma va devoir dorénavant compter sur les complots de Nayuta et se préparer à voir ses missions plus compliquées à remplir.

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Ces deux tomes de « Enma » vont mettre un peu de piment dans les missions de la jeune démone, qui auraient rapidement pu devenir lassantes de monotonie. Tout d’abord, Enma va connaitre l’échec : par deux fois, elle va échouer à prendre le squelette de sa victime. La première, le tueur chinois, échappera au couroux divin, surtout par l’intervention d’Enma lors de son dernier contrat, l’empêchant de réaliser l’acte qu’il aurait dû perpétuer. Le second, le mafieux américain des années 30, sera plus compliqué. Enma découvre que même les pires salauds peuvent être aimés car ils réussissent à faire assez de bien pour mettre son pouvoir en déroute. Toutefois, contrairement au premier cas, Enma va devoir jouer de patience pour récupérer son squelette, mais elle ne sera pour rien dans sa chute.

Enma apprend au fil des missions à comprendre les sentiments humains et toutes leurs contradictions, comme avec ce samouraï qui sauva une princesse mais se condamnait à mort sans le savoir car la jeune femme sera aussi la cause de sa perte. Sans compter l’explorateur Scholes. Ce récit raconte réellement la conquête du pôle sud et l’échec de l’expédition Britannique Terra Nova menée, dans les faits, par Robert Falcon Scott. Tous les membres de celle-ci succombèrent sur le chemin du retour. Enma ne parviendra pas à prendre le squelette de Scholes car ayant derrière lui la foi de la nation britannique, mais ce dernier ne survivra pas au froid. Belle leçon de vie pour la jeune Enma.

Le tome 4 marque surtout l’entrée en scène d’un ennemi surnaturel pour Enma en ce jeune garçon, Nayuta. Kei Tsuchiya introduit un complot au sein des Enfers pour rompre la monotonie de ses récits. Car, hormis les cas de vrais faux méchants ayant assez de personnes les aimant pour garder leur os, ou des versions avec des demi squelettes - ouais, plutôt bof pour un shonen -, il fallait trouver quelqu’un pour contrecarrer les plans d’Enma et seule une créature non humaine en était capable. Ce sera donc le parfait contraire d’Enma qui va se mettre sur son chemin : face à la jeune fille voulant sauver un grand nombre d’humains, le jeune homme voulant exterminer l’humanité.

Nonoyamasaki est toujours aussi surprenant aux crayons. Il réussit à rendre extrêmement vivant chaque récit et pavient, ce qui n’est pas une mince affaire, à ne pas créer trop d’anachronismes dans les multiples époques qu’Enma visite. Certes, le récit futuriste lui permet de souffler un peu, n’ayant plus aucune obligation, mais pour le reste des histoires, le mangaka effectue un bon travail, nous faisant voyager à travers les époques avec plaisir, les décors n’étant pas laissés de côté, tout autant que les tenues des personnages.

« Enma » se révèle être une série attachante et prenante, même s’il n’existe pas vraiment de réel suspense.


Enma (T3 et 4)
- Scénario : Kei Tsuchiya
- Dessin : Nonoyamasaki
- Traducteur  : Guillaume Abadie
- Éditeur français : Kana
- Format : 115 x 175 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 4 novembre 2011 et 20 janvier 2012
- Numéro ISBN : 9782505012603 ; 9782505013969
- Prix : 6,75 €


A lire sur la Yozone :
Enma (T1 et 2)


© Edition Kana - Tous droits réservés



Frédéric Leray
12 février 2012




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