La petite fille qu’était Luna le jour de la mort de sa famille n’a pu résister au pacte que lui proposait Abraxas. Mais elle devait lui apporter huit offrandes pour conclure le pacte. Et le délai s’est écoulé et l’arrivée de Michael Adams a permis à Luna de recouvrer la mémoire. Heureusement, son ami Issa lui sauve la mise face au détraqué. Issa, japonais comme elle, venu étudier aux Etats-Unis et raide amoureux d’elle. Toutefois, le destin n’en avait pas fini avec Luna car le sursis que lui a offert son ami ne sera que de courte durée et finalement, Adams va parvenir à obtenir sa vengeance en se donnant la mort. Pour la seconde fois, Luna voit ses parents et son petit frère mourir. Il est temps pour elle de revenir au Japon, où son destin va se révéler. Car de nombreuses forces voient en elle une déesse ou une porteuse de l’apocalyse. Seul l’avenir nous dira quelle option était la bonne.
Les habitués comme moi de ce cher Boichi vont certainement être surpris par le thème choisi par le mangaka, cette fois en collaboration avec Masao Yajima. Ce dernier nous avait, de son côté, passionné avec sa série « Journaliste ». En tout cas, si Boichi avait déja touché à la science-fiction, les deux auteurs se lancent dans un manga sur l’ésotérisme, le décriptage du christianisme, balançant entre « Damien, la malédiction » et le « Da Vinci Code ». Evidemment, avec le talent de ces deux mangakas, le scénario se révèle plutôt complexe et, si ce premier tome pose les bases de la série, il est clair que nous sommes encore loin d’avoir toutes les cartes en mains.
En fin de manga, quelques notions de base sur l’ésotérisme se révèlent vraiment intéressantes et permettent d’aller un peu plus loin dans la compréhension de « Sanctum ». Il faut avouer que les discussions d’Abraxas et les diverses références bibliques utilisées par les deux mangakas méritent quelques explications pour que le lecteur ne se sente pas trop largué, même si l’histoire en elle-même se lie très facilement et se comprend parfaitement. Une jeune femme, destinée à devenir une déesse mais du bien ou du mal ? Deux garçons la protégeant, début d’un trio amoureux dramatique ?
En tout cas, les dessins ont la patte évidente de Boichi, que ce soit le graphisme de son personnage féminin ou celui de Toshiya, véritable frère visuel de Ken du « Sun-Ken Rock ». Boichi nous donne d’ailleurs quelques indications sur sa méthode d’utilisation de cartes postales pour réaliser certains décors, au rendu extrêmement réaliste. L’impact de Boichi sur le dessin est donc majeur et son Abraxas tout simplement superbe, pour un être particulièrement monstrueux. Mais on sent bien que nous avons encore bien des êtres à découvrir sous une forme peu humaine.
Boichi et Masao Yajima démontrent qu’ils sont capables de s’attaquer à des thèmes sur lesquels on ne les attend pas vraiment et « Sanctum » montre que le mois de janvier est très riche en véritables petites perles chez Glénat
Sanctum (T1)
Auteur : Boichi, Masao Yajima
Traducteur : Hiroe Sasaki
Éditeur français : Glénat Manga
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 212 pages
Date de parution : 18 janvier 2012
Numéro ISBN : 978-2-7234-8149-6
Prix : 9,15 €
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