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Zone (La) (T3) Contact
E. Stalner
Editions Glénat

La Winch a obtenu l’exploitation de l’ile de Grande Bretagne. La richesse de cette zone ? Ses femmes fertiles. Conscient d’être traité comme du bétail, Lawrence organise la révolution. Cachés dans les ruines de Londres, les rebelles résistent aux forces surarmées de la Winch. Mais ces batailles multiples ne font que diminuer les forces des britanniques. Il leur faut donc maintenant frapper un grand coup s’ils veulent déstabiliser leurs adversaires. Le QG de la Winch constitue une cible idéale…
Eric Stalner nous offre une suite bien construite, aux dessins détaillés et aux couleurs précises. Mais est-ce suffisant ?



La puissance de travail d’Eric Stalner est assez impressionnante. Après avoir signé des ouvrages réussis tels que “Le Roman de Malemort”, “La Liste 66”, “Flor de Luna” et “Voyageur”, il publie cette année le troisième tome de la série “La Zone”.
Dans ce troisième opus, nous retrouvons Lawrence organisant la résistance britannique pour contrer les plans de la société Winch. Car souvenez-vous, dans le premier épisode, Lawrence partait à la recherche de Keira, sa fille en quête d’aventures. Mais en 2067, le visage de l’Angleterre, dévastée par une étrange contamination cinquante ans auparavant, a considérablement changé. La civilisation a disparue, les connaissances sont bannies et la nature a repris ses droits. Dehors, même les rares hommes sont devenus sauvages. Quitter le village d’Applecross en Ecosse est extrêmement dangereux, voire suicidaire. Tous deux, séparément, arrivent cependant à atteindre Edinbourg. Pendant que Lawrence trouve protection au sein de la Grande Bibliothèque, Keira se fait enlever par les sbires lourdement armés de la société Winch.

Les intentions de cette étrange multinationale sont révélées dans le deuxième volume de la série. La Winch est mandatée par les autres parties du globe pour trouver et revendre les dernières femmes fertiles du monde. Or, ces individus rares ne se trouvent plus que sur l’île de Grande-Bretagne, appelée « la zone ». Il semble que toutes les régions du globe n’aient pas été touchées de la même façon par cette contamination. La mission de Lawrence prend alors une autre dimension. Il doit non seulement libérer sa fille des griffes des mercenaires, mais également libérer la zone du courroux de la Winch. La révolution s’organise à Londres.
Les hommes de Lawrence vivent maintenant terrés comme des rats, sales, apeurés, fatigués. Le combat est inégal. Des hélicoptères de combat contre des fusils. Mais les rebelles s’accrochent, frappant les troupes de la Winch par surprise, gagnant parfois des rues, voire des quartiers. Deux coups du sort successifs vont aider les hommes de Lawrence. Tout d’abord, notre héros va obtenir les plans du quartier général de la Winch. Ensuite, une alliance étonnante, que beaucoup auraient cru contre-nature, va considérablement renforcer les troupes britanniques. Fort de ces nouveaux éléments, l’armée de Lawrence s’apprête à affronter le camp de la Winch. Cette fois, c’est sûr, la meilleure défense, c’est l’attaque !

Cet album est beaucoup plus violent que les précédents. Et pour cause ! Le premier épisode s’apparentait à un road-movie hardcore, sur fond d’écologie. Le deuxième présentait les dérives et les manipulations d’une multinationale inconsciente. Ce volume est un pur récit guerrier, une bataille au cœur de Londres. Bien sûr, certaines ficelles paraissent un peu grossières, quelques raccourcis narratifs peuvent surprendre (les ennemis d’hier deviennent les alliés d’aujourd’hui en seulement deux cases !), et plusieurs passages sentent le déjà-vu mais, si on se prête au jeu, on se laisse très facilement immerger par l’histoire, captivé par ce récit fluide et dynamique. Sans être un chef d’œuvre de narration graphique, cette BD nous fait passer un très bon moment de lecture.
Comme à son habitude, le scénario nous réserve son lot de surprises… jusqu’au rebondissement final. Mais je vous propose de lire cette BD pour le découvrir. Disons simplement que, depuis le début de la série, la citation d’Einstein associant les abeilles et la durée de vie de l’humanité est souvent rappelée… D’ailleurs, à ce sujet, sachez que cette phrase n’a sans doute jamais été prononcée par le génie, mais son origine serait un communiqué distribué par un syndicat d’apiculteurs, l’UNAF, à l’occasion d’une manifestation à Bruxelles. Ah ah !

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Une fois encore, le talent de dessinateur d’Eric Stalner est indéniable. C’est d’ailleurs le point fort de la série. Si les BD sur fond d’univers post-apocalyptique sont légions, celles-ci se démarquent par ses graphismes fins et détaillés. Les décors urbains noyés sous la végétation sont tout simplement magnifiques. Certains arriveront sans doute à reconnaître des quartiers ou des monuments de la capitale britannique. Cependant, les dessins de cet opus sont légèrement en deçà des deux précédents. Non seulement on retrouve les lacunes des autres épisodes, comme les expressions figées des personnages ou le manque de texture des véhicules, mais quelques cases présentent des portraits trop grossiers, voire déformés. Si on regarde de plus près, on aurait même parfois du mal à reconnaître Lawrence. La surproduction de Stalner aurait-elle atteins ses limites ? L’auteur aurait-il accéléré ses travaux sur cette série pour se consacrer plus rapidement à sa nouvelle saga, “L’Or sous la neige” ? Peut-être. Mais quoi qu’il en soit, ces éléments ne sont que des points de détails qui n’enlèvent rien au plaisir de lecture.
Les couleurs sont toujours magnifiques. Si Zuzanna Zielinska a succédé à Rémi Langlois pour cet album, les différences restent très subtiles.

Cette fable d’anticipation S-F est prévue en quatre tomes. La conclusion est donc proche. En général, Stalner se donne du temps pour publier ses ouvrages. Cet album, par exemple, aura mis une année, depuis le tome 2, pour arriver sur nos étagères. Le prochain volume, le dernier de la saga, devrait mettre moins de temps à nous parvenir. Selon l’auteur, il est, en effet, quasiment terminé d’être dessiné et devrait sortir en mai 2012. Son titre reste inconnu.
Espérons que cet ultime épisode intègrera des éléments originaux majeurs, ce qui le distinguera enfin de la production de romans post-apocalyptiques déjà bien fournie.


(T3) Contact
- Série : La Zone
- Scénario : Eric Stalner
- Dessin : Eric Stalner
- Couleur : Bruno Pradelle & Zuzanna Zielinska
- Editeur : Glénat
- Collection : Caractère
- Dépôt légal : 14 décembre 2011
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 48 pages couleurs
- ISBN : 978-2-7234-8210-3
- Prix Public TTC France : 13,50 €


A lire sur la Yozone :
La Zone (T1) Sentinelles
La Zone (T2) Résistances


Illustrations © Stalner et Glénat (2011)



Allison & Julien
20 janvier 2012




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