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Soupirs de Ligeia (Les) n°2
Rédactrice en chef : Cécile Guillot
Fanzine, n°2, nouvelles – articles – entretiens, fantastique - gothique, avril 2011, 56 pages, 4,90€

« Les Soupirs de Ligeia » est une parution consacrée au gothique. Ce n’est donc pas étonnant de la voir aborder des thèmes tels que le corbeau ou la wicca.
Au sommaire de cette seconde livraison ne figurent pas moins de quatre entretiens et ce, dans des domaines bien différents : une auteure, une illustratrice, une effeuilleuse et un fondateur d’un mouvement wiccan. Cela montre d’emblée le sérieux porté à la confection de ce fanzine explorant les différentes facettes de son centre d’intérêt.
Et contrairement à bien d’autres confrères, les nouvelles n’occupent qu’une petite partie de l’espace éditorial.



À l’occasion de la réédition des « Gentlemen de l’Étrange », Estelle Valls de Gomis est interviewée. Auteure d’une thèse sur les vampires dans la littérature et prenant souvent la fin du XIXe siècle comme cadre à ses récits, la trouver en ses pages n’est donc pas étonnant.

Suit une courte étude sur un projet des plus ambitieux : “Le roman et la nouvelle, des origines à nos jours”. Comme l’explique Marie Angèle Prétot, une encyclopédie ne suffirait pas à traiter un tel sujet, mais en cinq pages, elle effectue un beau travail de présentation sur les genres fictionnels, s’attardant surtout sur le fantastique et ses ramifications. Bref, mais très bon papier.

Neil Gaiman s’avère une source d’inspiration pour « Les Soupirs de Ligeia » qui chronique au fil des numéros une de ses œuvres. Après l’album « Death : la vie… à quel prix », c’est « Death : temps fort de la vie » qui est à l’honneur. Il est intéressant de découvrir des pans plus méconnus de la bibliographie de ce grand écrivain.

Pour beaucoup, le corbeau signifie oiseau de malheur. L’article “Le corbeau : légendes et inspiration populaire” nous explique le parcours de ce volatile au fil des siècles. Il est vrai qu’il fascine, ne laisse pas indifférent et titille souvent l’imagination des hommes : le long poème de Poe “Le corbeau”, la célèbre fable de La Fontaine “Le corbeau et le renard”, le film « The Crow » d’Alex Proyas… C’est là que l’on se dit que ce fanzine a de belles choses à nous offrir…

L’illustratrice de la couverture, Rozenn Illiano, est aussi soumise au jeu des questions.

Puis viennent deux importants articles : l’un sur “Le cabaret Néo Burlesque” et l’autre sur “La Wicca”.

Qu’est-ce que le Néo Burlesque ? À travers une courte introduction, un entretien avec une de ses figures de proue, l’artiste et effeuilleuse Miss Anne Thropy, et des réactions du public aux spectacles, les lecteurs découvriront cette mode apparue dans les années 90 aux États-Unis. Cela en surprendra plus d’un ! Très belle révélation et bien illustrée de surcroît !

La Wicca apparaît plutôt mystérieuse. Philosophie, pratique ésotérique, religion… Cette étude a le grand mérite d’apporter une meilleure connaissance de ce phénomène. Elle nous la présente sous différents angles (généralités avec un historique, sa place vis-à-vis de la nature, ses préceptes, son importance dans le monde…), allant même jusqu’à interviewer Dorian, fondateur de la Ligue Wiccane Eclectique. C’est surprenant, documenté et très instructif.

La partie rédactionnelle qui est vraiment très bonne couvre 44 pages sur 56 et marque le lecteur de son empreinte.

Le fanzine s’achève par deux fictions : “Le requiem des âmes” de Stéphane Soutoul et “Rêve de papier” d’Anne Goulard.
Stéphane Soutoul nous livre un texte empreint de tristesse. Une jeune fille est victime d’une leucémie. Solitaire, détachée des évènements, elle continue à vivre normalement, sans traiter son mal. Seul un garçon égaie sa vie et son apparition, juste avant sa mort, explique bien des choses. Intimiste, sombre, “Le requiem des âmes” donne envie de découvrir l’auteur sur une œuvre plus longue.

Rêve de papier” mêle songe et réalité. La frontière entre les deux est mince. Moins convaincante que la nouvelle précédente, ce n’en est pas moins un bon moment de lecture.

En feuilletant le numéro, on peut constater une bizarrerie au niveau de la présentation. En effet, il n’y a pas uniformité sur le nombre de colonnes au fil des pages. Certains articles ou entretiens sont sur une colonne et d’autres le sont sur deux. De plus, l’espace entre les deux colonnes est si mince que la distinction n’est pas toujours évidente sur une même ligne. Voilà, en cherchant bien, le seul léger reproche que je pourrais adresser à l’équipe.

« Les Soupirs de Ligeia » fait montre d’une belle ambition et d’un éclectisme de bon aloi. La partie rédactionnelle constitue le point fort de ce second numéro. Au titre, on ne sait pas trop à quoi s’attendre, on peut penser que le seul thème du gothique apparaît réducteur, mais il n’en est rien.
« Les Soupirs de Ligeia » s’avère une très belle surprise, un fanzine qui mérite vraiment d’être découvert.
Alors soyez curieux !

Espérons que le numéro 3 sera aussi bon…


Titre : Les Soupirs de Ligeia
Numéro : 2
Rédactrice en chef : Cécile Guillot
Couverture : Rozenn Illiano
Type : fanzine
Genre : nouvelles –articles - entretiens
Site Internet : Les Soupirs de Ligeia
Parution : avril 2011
Format : A5
Pages : 56
Prix : 4,90 €



François Schnebelen
4 janvier 2012


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