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Loi du temps (La)
Hiroshi Hirata
Editions Delcourt

Riya Ôsaki vient d’avoir treize ans et apprend par la même occasion qu’elle a été adoptée par sa tante maternelle. Ses parents sont morts, onze ans plutôt, tués par Inabuchi Denjûrô. Celui-ci, très amoureux de la mère de Riya, vient dans sa demeure, et en l’absence de son mari, abuse d’elle. Son mari arrivant sur ces entre-faits n’a pas le temps de venger son honneur, il est tué et Denjûrô disparaît. Privées de maison, les deux femmes vont vivre chez la tante de Riya, mais six mois plus tard sa mère se suicide avec le fœtus qu’elle portait, ne sachant qui était le père. C’est pour cela que son oncle se doit, maintenant, suivant son devoir de bushi, d’accompagner sa nièce pour accomplir la vengeance de ses parents. Malheureusement, attaqué par quatre brigands, l’oncle est tué et Riya violentée par les assaillants. Ne supportant pas cette grossesse, elle tente de se suicider en se jetant dans une rivière.



« Il vivait des jours tranquilles … ou les huit vrais hommes du fief Yoshida, province de Iyo » (numéro spécial du 22 mai 2002)

Tamagaki Jûzeamon est greffier au manoir du fief Yoshida. C’est un homme calme, discret avec une très belle écriture, qui lui donnait souvent la charge de calligraphier les documents officiels du fief. Il était marié, sans enfant, et avait plaisir à jouer au shogi avec son épouse. Minezumi, le seigneur du fief, avait laissé la gestion de celui-ci à Yamada Chûzeamon. Cet être calculateur et fourbe avait réussi à marier la fille de son suzerain à son fils, en dépravant son seigneur par la fourniture de femmes. Ayant détourné l’argent des impôts, il s’était fait construire une deuxième résidence, lui servant de lupanar. Abusant des prostituées jusqu’aux épouses de ses vassaux pour assouvir son vice. Jusqu’au jour où huit femmes se donnèrent la mort.

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« La Brigade du Byakko-Taï ou un épisode inconnu de la guerre de Boshin » (numéro spécial du 1er décembre 2002)

La guerre du Boshin est une guerre civile japonaise entre les clans proches de l’empereur et les troupes du shogunat d’Edo. Cette lutte pour le pouvoir débuta en janvier 1868 jusqu’en mai 1869. Le clan Aïzu avait quatre unités militaires dont le « Byakko-Taï » (littéralement :« Compagnie du Tigre Blanc »), une unité de réserve composée principalement de jeunes de 16 et 17 ans, fils de samouraïs du clan. Coupés du reste de leur unité et croyant leur château en feu, vu de la colline sur laquelle ils se réfugièrent, les vingt camarades se firent tous seppuku. Un seul survivra.

« Kenzan » (Big Comic n°1 du 2 juillet 2003)

A vingt-deux ans, Kenzan devient intendant en remplacement de son père. Sa seule politique : « faire travailler les paysans et les pêcheurs juste assez pour qu’ils ne crèvent pas ». La décapitation est la seule sanction en cas de manquement, il fait travailler les enfants dès huit ans, empêche la consommation de riz en dehors des jours de fête pour les paysans, il ira jusqu’à diminuer le revenu des bushi (chevaliers) d’un tiers. Lors de sa visite au chantier d’endiguement de la rivière, la terre se dérobe sous les sabots de son cheval, Kenzan est ainsi précipité dans l’eau tumultueuse. Il ressort du courant nu, avec un bras et une jambe cassés. Évitant de justesse une lapidation rancunière de la part de paysans, il est secouru par un ancien intendant dont il avait sabré le fils.

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Écrites entre 2001 et 2003 pour le magazine Big Comic Special, ces histoires s’ancrent dans l’histoire du Japon, plus particulièrement pendant la période féodale. Hirata, au travers ces récits, nous explique que prendre son temps permet de réfléchir sereinement à ses actions. Le temps qui passe permet à l’esprit de s’ouvrir et de voir les événements sous un jour différent. Empreinte de bouddhisme (le titre de Bouddha en sanskrit voulant dire « éveillé »), chaque histoire mène son protagoniste vers une forme de sagesse.

Avec un graphisme précis, Hirata nous livre des récits vivants. Le découpage est efficace et pondère le rythme du récit. Les émotions sont correctement rendues et le dessin parfois cru de certaines scènes est à l’image de la réalité de l’époque.

Sous un aspect de recueil historique avec un ton très adulte, ces histoires sont empreintes de philosophie. Le temps peut changer nos sentiments mais il n’efface pas le souvenir.

Sur le mémorial érigé sur la colline, et où les 20 membres du Byakko-Tai reposent, une pierre porte une poésie de Katamori Matsudaira : « Qu’importe combien de personne lavent ces pierres avec leurs larmes, ces noms ne disparaîtront jamais ».


La loi du temps
- Auteur : Hiroshi Hirata
- Traduction : Tetsuya Yano
- Éditeur : Delcourt ; Akata
- Collection : Samouraï
- Dépôt légal : 9 février 2011
- Pagination : 216 pages N&B
- Format : 14,7 X 21cm
- ISBN : 9782756025421
- Prix public : 11 €


A lire sur la Yozone :
Ma voie de père
Plus forte que le sabre
L’incident du Sakaï


© HIRATA HIROSHI KESSAKUSHU – KENZAN – © 2004 Hiroshi HIRATA / Shogakukan Inc.



arjulu
24 décembre 2011




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