Pas de vacances pour notre chère directrice, tous ses déplacements sont sujets à étude de phénomènes paranormaux et ce septième opus des « Démons d’Alexia » en est la preuve flagrante.
Croyant partir se détendre en Méditerranée, Alexia et Bérénice vont se retrouver au beau milieu d’une énigme on ne peut plus sanglante.

Entre thriller et horreur, ce nouveau cycle semble très prometteur. Mais malheureusement, il semblerait que les éditions Dupuis ne soient plus trop partantes pour laisser une place à cette belle série dans leurs parutions, affaire à suivre.
Pour l’instant, concentrons-nous sur ce dernier volume (snif !). L’aventure est un peu moins poussée qu’à l’habitude et joue sur un plan plus spectaculaire. La belle Alexia ne doit pas seulement élucider un mystère, ici, sa vie est en danger et de son enquête dépendra non seulement sa survie, mais aussi celle de son amie Bérénice.

Le ton est donné et le scénario de Dugomier se construit fluidement autour d’un huis clos dans une ancienne base militaire sur une île infestée de furets carnivores.
D’où viennent-ils ? Pourquoi une telle agressivité ?
Beaucoup de questions qui font monter une intrigue déjà bien lourde dans des locaux si exigus et sordides.
Un récit toujours aussi dynamique et fluide, qui s’appuie sur une évolution crescendo du suspens. Une belle réussite qui apporte tout son soutien à un dessin qui ne finit pas de me surprendre.

Maintenant, après sept tomes, j’ai fini par m’habituer à ce contraste flagrant entre la violence de l’écrit et la relative naïveté du dessin. Plus qu’habitué même, car j’en suis même arrivé à trouver cet antagonisme tout simplement génial, une véritable marque de fabrique.
Le style de Ers allège vraiment la brutalité de l’histoire tout en conservant l’idée de fond. Une belle leçon, qui démontre qu’il n’est nul besoin d’images ultra-violentes pour faire passer un ressenti. Pour ce tome, la mise en images des locaux délabrés de la base suffit à elle seule à mettre une chape de plomb sur nos têtes, et les visuels un peu plus légers nous libèrent un peu de cette pression.
Un excellent rendu final qui comble une fois de plus nos espérances.

« Chair humaine », bien que sortant des sentiers habituels de la série, marque encore un magnifique essai grâce à un bel effort collectif du maul constitué par Dugomier et Ers.
Dommage que les éditions Dupuis lâchent l’affaire...
(T7) Chair humaine
Série : Les Démons d’Alexia
Scénario : Dugomier
Dessin : Ers
Couleur : Scarlett Smulkowski
Éditeur : Dupuis
Collection : Tous publics
Dépôt légal : 1 avril 2011
Pagination : 48 pages couleurs
ISBN : 9782800147154
Prix public : 10,45 €
Illustrations © Ers et Dupuis (2011).