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Blackline (T1)
Novy, Queyssi laurent, Pasquale Del Vecchio
Le Lombard

Un désastre écologique frappe le sud de la Thaïlande. Le directeur de la sécurité d’une multinationale fabriquant des produits chimiques s’inquiète pour son usine. Mais sa firme fait partie du Comité, une organisation non gouvernementale très privée. Blackline, son bras armé, dépêche une escouade de mercenaires pour faire le ménage. A sa tête, Bao Jay Greaves, un ancien officier des Marines, enrôlé après le 11 septembre 2001, idéal pour le job. Même si celui-ci évolue en temps réel, au gré des motivations sibyllines du Comité...



La guerre moderne enfin dévoilée. En ce début du XXIème siècle, les guerres comme les ont connues de nos parents ou grands-parents sont définitivement terminées. Plus de réel conflit d’un pays contre un autre. Plutôt de multiples petites campagnes commanditées par de grands groupes économiques internationaux. La guerre est devenue un business fort rentable et bien pratique pour étouffer les bavures.

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C’est dans cet univers que le duo Hervé Loiselet et Laurent Queyssi veut nous plonger. Problème, ce monde est rempli de non-dits et autres secrets. Difficile donc de mettre rapidement en place un contexte suffisamment clair et attirant sur un seul tome.
La Blackline est une organisation secrète utilisant des mercenaires pour remplir des missions mandatées par de grands groupes financiers (jusque-là « ok »). Leur nouvelle mission : se rendre en Thaïlande pour enrayer un désastre écologique et récupérer des archives dans une usine de produits chimiques désaffectée, cela reste relativement clair pour l’instant. Mais la présence d’armes cachées dans le matériel embarqué et l’existence d’un autre groupe paramilitaire compliquent la situation (attention de ne pas perdre le fil !).
Là-dessus, ils rajoutent une véritable ONG, des rebelles, une ou plusieurs taupes au sein de l’organisation et l’imbroglio perd toute sa fluidité (ça y est, vous êtes largués....).

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Effectivement, au fil des pages, l’intrigue devient de plus en plus complexe. Le camp de chaque nouveau personnage est de moins en moins identifiable. L’orchestration s’obscurcit aussi vite que le plaisir de lecture s’amenuise. Bien accompagné dans sa chute par le dessin trop classique de Pasquale Del Vecchio. Des personnages austères, une découpe linéaire et un ressenti très figé de la mobilité des acteurs finissent de nous accabler sous une masse assez indigeste de complexité. Seule la couleur de Scarlett Smulkowski reste bien adaptée au côté réaliste nécessaire à ce genre d’intrigue.

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Mais malgré tous ces défauts, peut-on aller jusqu’à parler d’échec ?
Je ne pense pas. Il faudra faire preuve d’indulgence pour le coup. Le récit se voulant hyperréaliste, il en devient forcément complexe et peut-être que les quarante huit pages de ce volume introductif ne suffisaient pas pour fluidifier le grand nombre de données à intégrer.

« Guerre privée » reste donc un premier tome mis en difficulté par l’intrication d’une série se voulant révélatrice sur les conflits modernes.
Une relecture lors de la sortie du second opus sera inévitable.


(T1) Guerre privée
- Série : Blackline
- Scénario : Novy (Hervé Loiselet) & Queyssi laurent
- Dessin : Pasquale Del Vecchio
- Couleur : Scarlett Smulkowski
- Éditeur : Le Lombard
- Collection : Troisième vague
- Dépôt légal : 4 février 2011
- Pagination : 48 pages couleurs
- ISBN : 9782803627899
- Prix public : 11,95 €


Illustrations © Pasquale Del Vecchio et Le Lombard (2011).




Bison 13
13 décembre 2011




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