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Nocturne, les Charmes de l’Effroi n°2
Toiles et Démence
Fanzine, n°2, Terreur, fantastique, fantasy, nouvelles - article, 60 pages, 6€

« Nocturne, le Fanzine Culte » n’est plus, voilà « Nocturne, les Charmes de l’Effroi ». C’est un français, vivant à Montréal, qui a repris le flambeau de ce périodique québécois orienté fantastique, horreur.
Sous une très belle et explicite couverture de Céline Simoni se cachent dix nouvelles et un article autour du thème Toiles et Démence.
Pour citer Sébastien Mazas, le rédacteur en chef, en appelant à l’imagination des auteurs : « Que les toiles embaument l’horreur ! Que la démence écorche vos écrits ! »



Il est amusant de voir que c’est Jonathan Reynolds, avec “Jungleries”, qui ouvre les hostilités. En effet, ce n’est autre qu’un ancien responsable de « Nocturne, le Fanzine Culte ». L’originalité de ce texte réside dans les motivations d’une personne mal dans sa peau et disjonctant. Toutefois, avec l’actualité de tous les jours, il perd de son impact.

Avec “De l’importance du modèle”, Samia Dalha signe un des meilleurs textes au sommaire. Un peintre a besoin de matière vivante pour exceller dans son art. Sa mère, par contre, ne lui reconnait aucun talent. Très bien mené, avec une fin surprenante.

Le retable d’Ar’Magraa” de Marc Oreggia relève de la fantasy. Le premier paragraphe ne s’imposait pas, ce qui marche pour une série télé n’est pas forcément ce qu’il faut reprendre dans un tel cas. Marc Oreggia injecte une dose d’humour contrebalançant l’effet dramatique, ainsi que quelques clichés de la fantasy. Agréable, sans plus.

Stéphane-Paul Prat ne parvient pas à convaincre avec “Le bourreau de Bartimée” et l’historique d’un tableau. Le début ne sert que de prétexte à l’histoire ; le style est lourd et, en plus, c’est bourré de fautes.

Célébrité express” de David Baquaise joue de l’ambiguïté. Il y décrit un peintre maudit, sacrifiant tout pour percer dans son art, et un fan. Dans cette nouvelle étrange, on se demande toujours si l’on a affaire à un ou deux personnages. Réussi !

Accouchement funeste” de Hubert Vittoz ou accouchement d’une œuvre dans un instant de folie. Il rend parfaitement le processus haletant de la création, ce qui donne un très beau résultat, avec juste une idée de départ.

Julie Conseil (“Les sentinelles de Tegenaria”) a bien appréhendé le thème du numéro. Si la plupart des présents se sont concentrés sur la peinture, elle a pensé aux toiles d’araignées et aux fous. Sur un fond de fantasy là où on ne l’attendait pas, le lecteur part à la découverte d’une prison dont on ne s’évade pas. Original !

Dans un musée, un personnage s’échappe soudain d’un tableau. Que devient cet être en deux dimensions et n’existant qu’à l’état de peinture dans un monde inconnu ? “Here I stand and face the rain” de Frédéric Gaillard répond au cahier des charges. On passe un bon moment, mais j’ai l’impression qu’il aurait pu aller plus loin dans son idée.

Le dernier cinéma sur la gauche” de Nicolas Handfield met en scène une rencontre dans une salle de projection. C’est surprenant et plutôt bien vu.

La mygale amoureuse” d’Elsa Bouet illustre les dangers d’Internet. Dommage que le traitement final ne soit pas à la hauteur du reste. Pas mal tout de même.

Ce numéro deux de « Nocturne, les Charmes de l’Effroi » s’achève avec l’article totalement fou de Michaël Moslonka, ressemblant à un labyrinthe de mots dans lequel on se perd. Personnellement, je n’ai rien compris, mais au vu de son titre “Entoilé dans la démence”, rien de plus normal !

Ceux qui se souviennent de l’ancienne mouture de « Nocturne », à la présentation surchargée et participant à l’ambiance d’oppression générale, seront surpris par la sobriété du présent opus. Seule une illustration couleur en double page centrale agrémente l’intérieur du fanzine.
Ce que l’amateur recherche avant tout dans un tel périodique, ce sont des textes percutants. Là, il trouvera son content d’émotions fortes avec en point d’orgue “De l’importance du modèle” de Samia Dalha et “Accouchement funeste” de Hubert Vittoz.
La présentation, laissée de côté pour ce numéro en raison de délais à tenir, n’est finalement qu’un plus agréable. D’ailleurs, Sébastien Mazas annonce quelque chose de pas banal pour la troisième livraison Griffes et Décrépitude.

« Nocturne, les Charmes de l’Effroi » mérite d’être découvert.


Titre : Nocturne, les Charmes de l’Effroi
Numéro : 2
Rédacteur en chef : Sébastien Mazas
Couverture : Céline Simoni
Type : fanzine
Genres : nouvelles, article
Site Internet : Nocturne, les charmes de l’effroi
Période : été 2011
Périodicité : quadrimestriel
Dépôt légal : octobre 2011
ISBN : 978-2-8106-2252-8
Dimensions (en cm) : 15,5 x 22
Pages : 60
Prix : 6€



François Schnebelen
24 novembre 2011


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