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Divergent, tome 1
Veronica Roth
Nathan , Blast, traduit de l’anglais (États-Unis), dystopie iniatique, 440 pages, mai 2011, 15,90€.

Béatrice est une jeune fille effacée, en tout cas elle fait tout pour l’être. Car c’est ce que ses parents et sa faction attendent d’elle.
Mais voilà, Béatrice a 16 ans, et elle va pouvoir choisir, pour la première fois de sa vie. Si elle s’attendait bien à certaines difficultés, elle découvre au cours de son initiation quelque chose qui dépasse largement tout ce qu’elle pouvait imaginer...
Une écriture fluide et dynamique pour un récit d’une belle originalité.



Tout comme ses parents et son frère, Béatrice est une Altruiste. Élevée dans l’oubli de soi, Béatrice se doit de faire passer les autres avant elle, c’est ainsi que fonctionne sa faction. Mais maintenant qu’elle a 16 ans, elle va pouvoir choisir où elle souhaite vivre.

En effet, dans ce futur particulier créé par Veronica Roth dans « Divergent », l’humanité a choisi de modifier sa structure. Partant du principe que les multiples guerres qui ont décimé la population ont pour origine certains des défauts de caractères de l’Homme, des factions se sont dégagées, chacune prônant une vertu en particulier.
Ainsi, les Altruistes ont édifié la générosité en dogme, pour les Audacieux, c’est le courage, l’intelligence pour les Érudits, la gentillesse pour les Fraternels et enfin l’honnêteté pour les Sincères.
Ces différentes factions assument les responsabilités en fonction de cette vertu : les Sincères occupent les postes juridiques, les Fraternels se rencontrent pour beaucoup dans les postes médicaux (ainsi qu’agraires), les Érudits enseignent ou travaillent dans la recherche, les Audacieux assurent la sécurité intérieure et extérieure tandis que les Altruistes occupent les postes de dirigeants, ainsi que l’intendance. Les différents groupes sont reconnaissables à leurs comportements, mais aussi à leurs codes vestimentaires. Chacun sait dans quelle zone vivent les autres, mais peu connaissent réellement le domaine des factions « étrangères ».

L’année de leurs 16 ans, les jeunes de chaque faction passent le test d’aptitude. Il s’agit de définir leur qualité principale et donc de les orienter vers le choix de leur vie future. Mais l’adolescent choisit seulement le lendemain de son anniversaire, lors de la Cérémonie du Choix, où il souhaite vivre. Il part alors en initiation. Si, pour une raison ou une autre, il ne finit pas son initiation, il devient un sans-faction. Relégués au ban de la société, condamnés à de petits boulots ingrats et à la mendicité, les sans-factions survivent à peine, et ce uniquement grâce au minimum d’aide fournit par les Altruistes.

Béatrice ne se sent pas à sa place au sein de sa faction, mais devenir un Transfert, c’est à dire changer de faction, est périlleux. Et ce n’est pas son test d’aptitude qui va l’aider. À sa grande surprise, elle est qualifiée pour trois factions, ce qui est très rare. Et dangereux. Elle est une Divergente. Heureusement pour elle, la personne qui lui fait passer le test la couvre et falsifie les résultats.
La faction qu’elle va finalement choisir va lui faire découvrir l’amitié, la loyauté, l’amour… Mais aussi la duplicité des têtes pensantes de certaines autres factions.
Un complot à grande échelle et un coup d’état vont mettre sa vie et celles des gens auxquels elle tient en danger.

« Divergent » est, à mon sens, classé à tort dans les récits post-apocalyptiques. En effet, la planète est intacte, pas d’épidémies, ni de morts-vivants. La population humaine a certes fortement diminué mais, a priori, aucune grande catastrophe, naturelle ou humaine, n’en est la cause.

Veronica Roth présente une plume dynamique et rapide, pour un récit plus cohérent que la majorité des romans dystopiques disponibles à l’heure actuelle (telle que Promise ou Éphémère) et surtout ne verse pas dans l’habituel refrain de l’apologie de la différence comme on peut le retrouver dans Delirium. Attention, je n’ai rien contre, mais c’est comme tout, quand c’est récurrent, ça devient fatiguant.

Non, ici l’histoire est essentiellement basée sur la soif de pouvoir qui gouverne tant d’hommes et qui est à l’origine de tant de débordements et de violences.
D’ailleurs, la psychologie de tous les personnages (principaux et secondaires) est très bien explorée et la plupart des situations fortement vraisemblables. Bon, il reste quelques petites choses à expliquer, comme ce qui se passe à l’extérieur des palissades gardées par les Audacieux, et aussi en quoi la Divergence consiste exactement.
Car, pour l’instant, une chose est sûre, Veronica Roth distille l’information comme un liquide précieux : goutte à goutte. Mais il y a le deuxième tome pour ça !

Que l’on attend donc avec impatience à partir de l’été 2012.


Titre : Divergent (Divergent , 2011), tome 1
Auteur : Veronica Roth
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Anne Delcourt
Couverture : Thomas B. ; Joel Tipple & Nicolas Vesin
Éditeur : Nathan
Collection : Blast
Site Internet : Divergent (site éditeur)
Pages : 440
Format (en cm) : 13,9 x 21 x 2,8
Dépôt légal : mai 2011
ISBN : 978-2-09-253230-0
Prix : 15,90 €


À lire également sur la Yozone :
- Divergente Tome 1
- Divergente Tome 2
- Divergente Tome 3
- Promise
- Éphémère
- Delirium


Emmanuelle Mounier
12 novembre 2011


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