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Princess Jellyfish (T1)
Delcourt
Akiko Higashimura

Tokyo est une très grande cité qui fourmille de filles plus belles les unes que les autres, de véritables princesses. Mais Tsukimi Kurashita, dix-huit ans, ne s’est jamais transformée en princesse : elle est restée un vilain crapaud, ce que les japonais appellent une « fujoshi », une « fille moisie ».
Tsukimi est venue habiter à Tokyo avec le rêve de devenir une illustratrice. Elle vit depuis quelques mois avec cinq autres filles comme elle, qu’elle a connu sur une communauté internet.
Mais les choses vont changer dans la résidence Amamizu, que les fujoshi qui y habitent surnomment le couvent des amars, les nonnesses bouddhistes.



« Blob » fait la méduse

Un soir, alors que Tsukimi vient rendre visite à Clara, la petite méduse de l’animalerie du coin, la jeune fille se rend compte que le petit animal gélatineux est en danger de mort. Si elle n’est pas vite sortie de l’aquarium qu’elle partage depuis peu avec une méduse lune, Clara, la petite méduse poulpe, va mourir !
Mais pour sauver Clara, Tsukimi va devoir parler au vendeur... qui s’avère être un « humanus-coquettus », l’ennemi naturel des amars, et, qui plus est, un mâle ! Pourtant, pour sauver Clara, la jeune fujoshi prend son courage à deux mains... et se fait rebuter par le vendeur, qui la jette en dehors du magasin.
C’était sans compter sur l’arrivée impromptue d’une magnifique jeune femme, trop belle pour être vraie, qui va prendre le parti de Tsukimi et sauver Clara.

Les geeks sont nos amis, il faut les aimer aussi

Les colocataires de Tsukimi sont toutes des otakus pures et dures, des fans hardcore de toutes sortes de choses, chacune ayant sa spécialité. Et comme le titre de la série l’indique, la passion de Tsukimi, ce sont les méduses (« Jellyfish » en anglais). Depuis sa plus tendre enfance, après une visite à l’aquarium avec sa mère, Tsukimi adore les méduses, dont les longs filaments s’étendent en blanches volutes, telles les dentelles et froufrous des robes de princesses. Mais Tsukimi et ses amies ont manqué le coche et complètement raté le train de la « princesse-attitude ».
Leur quotidien va être complètement chamboulé par l’arrivée de la « sauveuse », cette magnifique et forte jeune femme qui n’en est pas vraiment une, qui va littéralement s’incruster dans leur groupe à des années-lumières de ses fréquentations habituelles.

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Un vent de fraîcheur « Otaku-iesque » sur les shôjôs

« Princess Jellyfish » est la première série de Akiko Higashimura à être publiée en France. L’auteur était déjà connue au pays du soleil levant pour ses publications dans « Morning » de Kodansha (« Himawari, Kenichi Legend ») et « Chorus » de Shueisha (« Mama ha tenparist »). Avec la publication de « Princess Jellyfish » dans « Kiss » puis le prix le prix de « Meilleur Shôjo » de l’année, c’est la consécration.

En prenant pour héroïnes des otakus pures et dures, « Princess Jellyfish » sort des sentiers battus du shôjo et apporte sa petite touche de fraîcheur et d’humour dans un genre souvent dramatique.
Certes, rien qu’avec ce premier volume, on sent venir les choses, comme le triangle amoureux qui commence à se dessiner entre Tsukimi, Kuranosuke et son frère, ou la transformation qui va s’opérer sur les Amars au contact de cette « humanus-coquettus » qui envahit leur monde. Mais le dynamisme de la mise en page et le crayonné élégant font de ce premier volume une lecture distrayante et efficace.
Le thème des amars est judicieusement choisi et permet de mettre en scène des situations aussi cocasses que le sont les personnages.

Akiko Higashimura a su intelligemment designer ses protagonistes : les amars ont toutes une passion différente et incongrue. On ne se limite pas ici à de grandes fans de « Boy’s Love ». Ces demoiselles sont toutes physiquement différentes - il est appréciable de ne pas se retrouver avec un copier/coller d’une jeune fille type, qu’on ne différencie que par la coupe de cheveux.
Le coup de crayon de Akiko Higashimura est suffisamment original pour se différencier des canons du genre, sans pour autant ré-inventer la roue (on a droit à de vraies « beautés » tout comme à de vrais « moches », tous aussi bien dessinés). Les visages sont expressifs et les planches claires et pleines d’énergie et de mouvement, tout comme le style narratif et les dialogues sont simples et efficaces.

Un récit dynamique, des personnages atypiques, attachants et expressifs, des gags à gogo et moult situations comiques, le tout sur un fond sentimental qui commence gentiment à se dessiner : la recette fonctionne et ce premier volume de « Princess Jellyfish » se lit vite et bien, le tout avec le sourire.

Vivement la suite, prévue chez Delcourt le 30 novembre !


Princess Jellyfish (T1)
- Auteur : Akiko Higashimura
- Traducteur : Yuko K.
- Éditeur français : Delcourt
- Format : 112 x 176 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 192 pages
- Date de parution : 12 octobre 2011
- Numéro ISBN : 978-2-7560-2621-3
- Prix : 6,95 €


© Editions Delcourt - Tous droits réservés



Charline Voinot
7 novembre 2011




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