Genre : comédie dramatique
Durée : 1h50
Avec Assumpta Serna (Maria), Antonio Banderas (Angel), Nacho Martínez (Diego), Eva Cobo (Eva), Juliete Serrano (Berta), Chus Lampreave (Pilar), Carmen Maura (Julia), Eusebio Poncela (le Commissaire), Eva Siva (L’assistante de Maria et Diego), Véronica Forqué (la journaliste), Pepa Merino (Secrétaire de Maria), Angie Gray (Petite Ana), Jaime Chavarri (Prêtre)
Diego Montes, torero, doit prendre une retraite prématurée après une blessure mal soignée. Maria Cardenal, avocate en criminologie, aime tuer ses amants lors de leurs ébats amoureux. Diego crée une école de tauromachie, car pour lui “ arrêter de tuer, c’est arrêter de vivre ”. Maria, fascinée par l’art de Diego, tue ses partenaires sexuels comme lui ses taureaux. Angel, l’un des élèves de Diego, est un garçon étrange qui souffre de vertiges et de l’autoritarisme d’une mère fanatique de l’Opus Dei. Malgré toute sa bonne volonté, il ne pourra sauver Maria et Diego de leur destin.
Profitant d’une nouvelle exploitation en salle en raison de copies neuves, Matador est l’occasion d’un savoureux flash-back cinématographique. Un retour en pleine « Movida », au temps où Pedro Almodovar et une kyrielle de cinéastes ibériques bousculaient les conventions et habitudes de la catholique Espagne de l’après Franco. Un souffle de liberté qui emportait tout sur son passage, une époque bénie où le sacré devenait objet de parodie. C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’il faut réinscrire Matador pour en saisir toute la portée provocatrice et revendicatrice. Avec ce film, le cinquième de sa carrière, le futur réalisateur de « Femmes au bord de la crise de nerfs », « Talons aiguilles » ou plus récemment « La mauvaise éducation » met indubitablement les pieds dans le plat. Non seulement sur la forme, en décochant quelques scènes de baise du meilleur effet graphique, que sur le fond qui use de véritables institutions (la corrida, l’église) pour enfoncer tous les tabous (sexe, meurtre, viol, toxicomanie). Mais, tout autant qu’il délivre un plaisir nostalgique, Matador est aussi l’occasion d’un constat cinéphilique. Car si on (re)plonge avec délice dans cette comédie noire surfant sur tous les styles (chronique, thriller, horreur), on est bien obligé de constater que Matador possède aussi et surtout le charme de ses maladresses. Celles d’une direction d’acteurs un rien indigente, Eva Cobo n’arrivant jamais à être crédible, ou encore celles de prises de vue tournées à la va-vite, sans parler d’un montage parfois incertain. Néanmoins, ces petites remarques effectuées (il faut bien faire son boulot de critique), on ressort de la salle étonné (si on replace les choses dans leur chronologie), amusé et séduit. Matador est tout de même le film qui a permis à Almodovar et Banderas de se faire un nom.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Pedro Almodóvar
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Scénario : Pedro Almodóvar et Jesús Ferrero
Musique : Bernardo Bonezzi
Montage : Jóse Salcedo
Décors : Roman Arango et Jose Morales - Josep Rosell
Son : Bernard Orthion et Tino Azores
Maquillage : Júan Pedro Hernandez
Costumes : Jóse Maria Cossio
Directeur de photographie : Angel Luis Fernandez
Directeur de production : Miguel Gomez
Production : Andrés Vicentes Gomez, Cia Iberoamericana de TV
Presse : Films sans Frontières Vanessa Jerrom/Claire Vorger
INTERNET
http://www.films-sans-frontieres.fr/matador