Que les forets peuvent être dangereuses, bien au-delà de l’Utsuro. Une rencontre malencontre et Konoe est à deux doigts de finir en mou pour chats. Dans son malheur, il réussit tout de même à atteindre un village où le chef décide de l’accueillir malgré sa noirceur. Il faut dire que le village possède déjà un chat noir, Asato. Ce dernier se montre bien moins chaleureux, pourtant il va s’intéresser de plus en plus à ce chat qui possède la même malédiction que lui, à une différence près : Asato est noir depuis la naissance. Toutefois, des forces obscures en ont après Konoe et un être démoniaque va jouer avec les habitants du village, leur faisant croire qu’ils doivent tuer le chat maudit afin d’éviter que le village ne subisse sa malédiction.
Etes-vous superstitieux ? Nitro+Chiral part de cette mauvaise réputation des chats noirs pour commencer une histoire de fantasy pure, dans un monde peuplé d’hommes-chats. Nous connaissions déjà le plaisir qu’ont ces mangakas pour créer des mondes dont ils peuvent inventer les lois. Toutefois, nous sommes loin de l’urbain post apocalyptique de « Togainu no Chi » et toute sa violence. Si le monde de « Lamento » n’est pas non plus vraiment en paix, on sent rapidement que le fond de cette histoire n’est pas là. Nous sommes plus dans une recherche d’identité chez Konoe, qui doit assumer une malédiction. Pourquoi est-il devenu un chat noir ? Nous n’en saurons pas beaucoup plus dans ce premier tome, mais notre héros devra trouver sa réponse pour comprendre ce qui lui arrive.
« Lamento » n’est pas qu’une quête de fantasy, c’est aussi un manga « boys love ». Très vite, l’ambiguïté de la relation entre Konoe et Asato va se faire jour et leur point commun, d’être des chats noirs, les rapproche plus que deux amis. L’attention d’Asato devant un Konoe blessé en est la preuve. Quelle place cette relation va prendre dans le récit ? La suite nous le dira. En tout cas, le cliffhanger de ce tome laisse espérer un deuxième tome bien mouvementé.
En tout cas, Nitro+Chiral aiment cultiver le mystère et ne révèlent que peu de choses, faisant progresser le récit au compte-gouttes. Mais cette fois, cela est justifié par le besoin de poser les références culturelles de ce monde d’hommes-chats. Par lot de citations, les mangakas posent les bases de leur univers, ce qui rend le récit un peu tronçonné mais assez facile à suivre.
Au dessin, nous retrouvons Suguro Chayamachi, déjà en oeuvre sur « Togainu no Chi ». On retrouve sa tendance à obscurcir un peu trop ses planches mais, il faut avouer que le dessin de « Lamento » est agréable, avec de nombreuses grandes cases, obligeant la mangaka a être plus précise dans ses décors ou le visage de ses personnages. Surtout que ses hommes-chats diffèrent peu au niveau des traits des visages. Mais cette fois, l’indication de la couleur des oreilles et une plus grande variété dans les coiffures et les éléments distinctifs physiques rendent la lecture de « Lamento » sans grande difficulté.
Difficile de se faire une idée claire de ce que pourra donner cette série, mais ce premier tome s’en sort plutôt bien.
Lamento (T1)
Scénario : Nitro+Chiral
Dessin : Suguro Chayamachi
Traducteur : Sano Yasuhito et Charles Ardaillon
Éditeur : Soleil Manga
Dépôt légal : 12 octobre 2011
Format : 128x182 mm
Pagination : 192+2 en couleurs pages
Numéro ISBN : 2-30201-733-7
Prix public : 7,95 €
© 2008 Suguro Chayamachi © 2006-2008 Nitroplus / PUBLISHED BY ENTERBRAIN, INC.
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