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Civilization Blaster (T1)
Kyo Shirodaira
Kurokawa

Tout commence avec un tonneau s’échouant sur une plage d’une île déserte. Du tonneau s’extrait Hakaze Kusirabe, princesse et chef des Kusirabe, la plus puissante sorcière que le clan ait jamais enfanté. Mais sur son île, la princesse est rendue à l’état de simple mortel, sa magie y étant ineffective. Pas non plus la peine d’espérer de l’aide de l’extérieur car le seigneur Samon, celui qui l’a piégée et exilée loin de la civilisation, a placé une barrière magique qui masque l’île aux yeux du monde.
Pas question de sortir la demoiselle de sa prison aux allures de plage paradisiaque, les os de la princesse blanchiront sur l’île.



Le battement d’ailes d’un papillon...

En novembre, au Japon, la neige commence à tomber. Cela fait environ un mois que Mahiro Fuwa a disparu et environ un an que la famille de Mahiro a été assassinée. L’enquête policière étant au point mort et le meurtrier toujours en liberté, Mahiro décida de prendre lui-même les choses en mains en retrouvant le tueur et en faisant justice lui-même.

Alors que Yoshino Takigawa, l’ami de Mahiro, se recueille sur la tombe de la famille Fuwa, il est abordé par une femme à l’allure louche, toute de cuir vêtue, Evangéline « Frâulein » Yamamoto, qui cherche des informations à propos de Mahiro. Mais tandis que la discussion s’envenime et qu’Evangéline menace Yoshino avec une arme, des papillons se mettent à apparaître par dizaines, alors que la neige tombe toujours à gros flocons.
C’est alors que, sorti de nulle part, Mahiro intervient pour sauver son ami, et met la femme K.O. !

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Un pacte entre une sorcière et un ado

Apparemment, Mahiro est impliqué dans une étrange histoire d’épidémie : à chaque fois qu’il a été aperçu dans une ville, la cité a été mise en quarantaine et complètement coupée du monde par les autorités. Il semble d’ailleurs posséder d’étranges pouvoirs qui lui permettent aussi bien d’arrêter les balles que de voler. Mais ces pouvoirs ne lui sont que prêtés par la princesse Hakaze Kusirabe, exilée sur une île déserte et incapable d’utiliser elle-même la magie.

Un pacte a été conclu entre la sorcière et l’adolescent : Mahiro porte assistance à Hakaze pour contrecarrer les plans de Samon, et en échange elle utilisera sa magie afin d’identifier et retrouver l’assassin de sa famille.

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Magie, complots et fin du monde

« Civilization Blaster » est la nouvelle série de Kyo Shirodaira.
Après les vampires (« Vampire Chronicles ») et les jeux de détectives (« Spiral »), l’auteur s’attaque à un autre domaine : la magie.
Mais ici, pas question de boules de feu ou d’éclairs qui jaillissent des mains d’un vieil homme rabougri. La magie du clan Kusaribe n’est pas une magie offensive. Dans ce sens, l’utilisation de la magie dans « Civilization Blaster » se borne à respecter et rétablir « l’ordre du monde ». Il est ainsi possible de l’utiliser pour créer des barrières (permettant par la même d’arrêter les balles d’une arme à feu), voler ou obtenir des informations sur un meurtrier qui, en prenant une vie, aura changé une minuscule parcelle de l’ordre du monde.

La puissance en elle-même provient d’un échange avec « l’Arbre des Origines ». Contre une offrande, il donne du pouvoir. Pour le moment, rien de vraiment nouveau, mais c’est la nature des offrandes qui fait toute la différence : l’Arbre n’attend pas des fruits, des prières ou encore qu’on fasse couler le sang, mais il consume des objets issus de la technologie, des produits de la civilisation.
Ainsi, en échange d’un lampadaire, d’une montre ou d’un ouvre-boîte, on peut momentanément puiser dans son immense pouvoir. Et plus l’offrande est techniquement avancée, plus le pouvoir accordé est grand.

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Ce premier volume de « Civilization Blaster » possède une trame de fond qui peut paraître légère et déjà vu au premier abord (magie, ados, destruction du monde), mais qui sait se différencier par de petites touches d’originalité annonciatrices d’une complexification du monde dépeint et des règles qui le gèrent.

Les personnages semblent tout d’abord un peu naïfs et au caractère exagéré mais on s’y attache rapidement. Les deux adolescents forment un duo qui se complète parfaitement, Yoshino semblant être à l’opposé de son ami Mahiro. Le premier est calme, réfléchi, contrairement au petit blond, qui semble plus nerveux et impulsif et qui se moque royalement de la morale (pour rappel, son but est de venger sa sœur en tuant de ses mains son assassin).
Notons d’ailleurs que les parents du jeune homme, également assassinés dans le même temps, sont totalement occultés. L’histoire se concentre d’avantage sur feu-Aïka, la cadette de la famille Fuwa, et petite amie secrète de Yoshino. A se demander si elle n’est pas la source du « hasard » qui a fait que Mahiro soit tombé sur la bouteille à la mer de la princesse Kusaribe.

Le récit est globalement rapide et très rythmé, enchaînant les scènes d’actions et les premières révélations. Au niveau de l’intrigue, le lecteur pense voir venir les choses, en se disant que l’histoire est simple (avec un grand méchant, incarné par Samon et des jeunes gentils qui vont aider la belle princesse prisonnière).
Mais la fin de ce premier volume annonce la couleur : Kyo Shirodaira nous mène en bateau, sème de nombreuses fausses pistes entraînant de nouvelles questions et nous fait tourner en bourrique, comme il le fait déjà si bien dans « Vampire Chronicles ».

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Tout cela est servi par un dessin signé Ren Saizaki, certes classique, mais tout à fait honorable et efficace, ponctué par de petits touches d’humour bien placées et décalées (comme le mot de passe pour entrer chez Junichirô, ou les nombreux rappels de Hakaze sur son absence de culotte de rechange).

Un premier tome donc très prometteur, avec une intrigue qui peut paraître légère au premier abord, mais qui sait surprendre le lecteur et le prendre à son propre jeu, finissant sur un twist qui me fait me languir du volume 2 !


Civilization Blaster (T1)
- Scénario : Kyo Shirodaira
- Supervision : Arihide Sano
- Dessin : Ren Saizaki
- Traducteur : Olivier Sart
- Éditeur français : Kurokawa
- Format : 115 x 177mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination : 240
- Date de parution : 8 Septembre 2011
- Numéro ISBN : 2-351-42672-2
- Prix : 6,90 €


© Edition Kurokawa - Tous droits réservés



Charline Voinot
17 octobre 2011




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