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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Fabien Clavel : au service de la cause
Une interview Yozone
Octobre 2011

Fabien Clavel est avant tout pour les amateurs de littérature de genre un écrivain baignant autant dans le domaine adulte que celui de la jeunesse.
De par sa profession première, il ne pouvait passer à côté de la possibilité d’aiguiller nos chers élèves vers de la bonne littérature d’évasion et de réflexion comme peut l’être celle de Pierre Bordage.
Il a donc abandonné ses habits de raconteur d’histoires pour parler de celles d’un autre et nous explique pourquoi.




Fabien Clavel sur LA YOZONE :
- « Nouvelle VieTM et autres récits »
- « L’océan des étoiles »
- « La dernière odyssée »


Bonjour Fabien Clavel. Pourriez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Bonjour. Pour la faire courte, je suis auteur d’une quinzaine de romans de fantasy et science-fiction, pour les adultes comme pour la jeunesse. Mais je suis également enseignant de français et de latin en lycée.

Pour cet ouvrage, vous n’êtes pas le romancier mais le critique/analyste de l’œuvre de quelqu’un d’autre. Comment aborde-t-on cet autre aspect de l’écriture ?

Il suffit de raviver les souvenirs d’hypokhâgne et d’université. En fait, il y a des réflexes qu’on n’oublie pas. Souvent, j’ai une lecture à la fois naïve et critique. Comme j’avais déjà lu les nouvelles de Bordage pour mon plaisir, je les ai relues d’une manière plus critique. Ensuite, les techniques d’analyse littéraire sont les mêmes que pour n’importe quel texte. Ce qui change, ce sont les notes de bas de page, où il faut préciser la source de son information, alors que dans un roman on a tendance à les effacer.

Est-ce vous qui avez choisi Pierre Bordage comme auteur à analyser ? Quel plaisir avez-vous pris à le faire ?

On a été deux à le choisir. Je voulais en parler à la directrice de collection de « GF-Étonnants Classiques » mais elle m’a précédé : le recueil de nouvelles que nous avons repris était cité dans des accompagnements de programmes. Donc ça n’a pas été difficile à lancer.
Ensuite, ce travail m’a apporté beaucoup de plaisir, déjà parce que j’avais énormément apprécié les nouvelles de Bordage, ensuite parce que j’étais content de travailler à faire entrer la SF dans le corpus scolaire en tant qu’œuvre littéraire et pas seulement comme lecture jeunesse.

Avez-vous travaillé avec Pierre Bordage ou avez-vous préféré rester un observateur objectif en vous basant uniquement sur les publications diverses ?

J’ai eu long entretien avec Pierre Bordage, surtout pour les informations biographiques et bibliographiques, ainsi que sur ses inspirations. Je l’ai aussi contacté pour ajouter une interview dans le dossier. Il est d’ailleurs d’une gentillesse confondante. Pour le reste, j’ai préféré travailler tout seul en me fondant sur ce qui a été écrit sur lui et sur ce que je voulais en dire.

Après cet ouvrage, aimeriez-vous écrire un livre sur l’œuvre de Pierre Bordage mais plus en profondeur ?

L’idée me plairait. Mais je ne suis pas le meilleur connaisseur de l’œuvre de Bordage  : j’ai notamment une amie qui a travaillé sur plusieurs de ses cycles dans sa thèse (que je cite dans l’introduction de « Nouvelle VieTM et autres récits »). Je pense qu’elle serait mieux placée que moi.

Pensez-vous qu’il faudrait réitérer une publication identique sur d’autres auteurs des littératures de genre ? Lesquels selon vous ?

Tout à fait. Le fantastique et la SF commencent à se faire une place dans ce type de collections parascolaires. D’ailleurs, la voie avait été ouverte avec « Projet oXatan » de Fabrice Colin, réédité en 2008 chez Étonnants Classiques.
Il faut savoir qu’il y a de nombreuses contraintes dans le choix d’une œuvre pour le parascolaire : l’adéquation aux programmes, le statut des droits. En outre, l’œuvre doit trouver écho chez les collégiens et les lycéens, ne pas être susceptible de les traumatiser, ne pas être trop longue non plus. Et attirer l’attention des enseignants. Donc, l’éventail est finalement assez limité.
Mais, dans l’idéal, je pense que bien des livres de Fabrice Colin et Pierre Bordage pourraient encore avoir les honneurs de la collection. Et puis j’aimerais travailler aussi sur des ouvrages de Michel Pagel, Johan Heliot, Robert Silverberg ou Philip K. Dick.

D’après vous, une telle publication pourrait-elle amener les instances officielles de l’Education Nationale à intégrer des auteurs de genre dans les programmes, en les considérant enfin comme des écrivains à part entière ?

En fait, dans les programmes, il n’y a pas vraiment d’œuvres imposées (à l’exception de certaines classes à examen). C’est donc au professeur de choisir. L’influence de l’Éducation Nationale passe par les accompagnements de programmes qui proposent des œuvres adaptées. Et, comme je le disais plus tôt, ils évoquaient déjà Bordage.
Je dirais que c’est plutôt auprès des professeurs que ce type de publications peut avoir une influence positive en leur montrant que ces romans de genre peuvent être étudiés de la même manière que les classiques.

Vous, en tant que professeur de lettres, tentez-vous de présenter des auteurs comme Pierre Bordage à vos élèves ?

Habituellement, je trouve toujours un moment en cours d’année pour évoquer les littératures de l’imaginaire et pour donner des conseils de lecture à mes élèves. Cette année, je compte bien reprendre le travail effectué sur les nouvelles de Bordage avec des élèves de Seconde et essayer de leur faire rencontrer l’auteur.

En tant qu’écrivain, où aimez-vous travailler ?

Chez moi, à mon bureau, devant l’ordinateur. Je n’aime pas les lieux publics parce que je finis toujours par écouter les conversations et observer les gens au lieu de travailler.

Avez-vous une méthode de travail particulière ?

Les choses se déroulent souvent de la même manière. Un livre, un film, une série me donnent une envie de roman dans un genre ou univers particulier. À ce moment, je commence à noter mes idées, des ébauches de chapitres, de synopsis, des fragments d’univers. Puis, je réunis un peu de documentation. Ensuite, pour que ça se transforme en livre, il faut qu’il y ait une rencontre avec un éditeur dont je pense que ça pourra l’intéresser. Je rédige alors un synopsis pour lui décrire le futur roman. En cas d’accord, je complète ma documentation et acquiers toutes sortes de fictions liées au thème qui me permettront de bien maîtriser les codes du genre auquel je m’attaque. Et puis j’écris, avec ou sans musique. Mon synopsis n’est jamais très précis parce que j’ai besoin de me surprendre en avançant dans le roman. Si je sais exactement comme les choses vont se passer, je risque de m’ennuyer.

Avez-vous un objet fétiche (stylo, ordinateur...) ?

Disons que je suis attaché à mon clavier parce qu’aucun clavier ne réagit exactement pareil sous les doigts. Et puis, j’ai paramétré Word à ma sauce pour aller plus vite.

Avez-vous un rituel avant de commencer un livre ? Pendant l’écriture ? Après l’avoir terminé ?

Pas vraiment. Seulement, quand le livre est édité, il m’arrive de le manipuler en gloussant et en poussant des petits cris satisfaits.

Auriez-vous quelques conseils à donner à un aspirant-écrivain ?

Le mieux est, à mon avis, de lire puis d’écrire beaucoup, que ce soit pour peaufiner le même livre ou pour en écrire un grand nombre, en fonction de son tempérament.

Quel est votre futur éditorial en tant que romancier ou essayiste ?

Deux livres sortiront en octobre : « L’Apprentie de Merlin 2 - L’Ogre et le Bouclier », chez Mango, et « Le Miroir aux Vampires 2 - La Légion des Stryges », chez Baam. Un thriller jeunesse paraîtra l’an prochain chez Rageot, ainsi qu’un roman de SF que je suis en train d’écrire, « Furor », chez J’ai Lu-Nouveaux Millénaires.

Merci beaucoup Fabien.


Michael Espinosa
1er octobre 2011


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